Chapitre 2 - L'injustice du mépris, la douleur en écho,

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Manhattan - Brooklyn, 2015.

« Les gens que nous aimons quittent nos yeux mais jamais notre cœur. »



Le passé avec Hidden (1).






« D'aussi loin que je me souvienne, l'amour a toujours été ce qui colorait mon quotidien terne. Mais aujourd'hui, je réalise que derrière ses promesses lumineuses, il laisse toujours des cicatrices, profondes et silencieuses. »






Nous sommes sur le point d'aller voir mes parents. Hidden est nerveux, il mordille parfois sa lèvre, persuadé que sa première impression n'a pas été la meilleure. Mes parents semblent toujours mal à l'aise en sa présence, comme si sa simple existence les irritait. Ce n'est pas de sa faute, bien sûr. Je crois que, tout simplement, ils refusent de l'accepter. « Nous voulons quelqu'un de bien pour notre fille », répètent-ils inlassablement, comme une litanie.

Hidden n'est pas parfait, loin de là. C'est un homme qui, la nuit, reste éveillé à repenser à son passé, à cette vie qu'il déteste tant. Une enfance marquée par l'absence, le rejet, et des décisions qui l'ont mené à flirter avec la frontière de l'illégalité. Comme ce personnage d'anime, Ban, dans Nanatsu no Taizai, il a volé pour survivre — du pain, des légumes, parfois même des sacs à main. Juste pour manger.

Abandonné par ses parents, qu'il n'a jamais connus, Hidden a grandi dans un orphelinat qu'il considérait comme un enfer. Ses multiples tentatives de fuite se soldaient toujours par des échecs, et à chaque retour, il subissait des violences, physiques ou morales. Même ceux qui comprenaient ses actions prenaient plaisir à le voir souffrir. Le monde lui a montré son visage le plus cruel, bien trop tôt.

À treize ans, il a rejoint une bande de petits voyous. C'est à cette période qu'il a commencé à fumer, à boire. Quand il m'a raconté son histoire pour la première fois, j'ai compris à quel point mes propres problèmes étaient dérisoires à côté des siens.

Il a ce réflexe de lâcher prise quand il s'attache à quelqu'un. C'est sa manière de faire confiance. Il m'a confié avoir haï une sœur à l'orphelinat qui l'humiliait sans relâche, lui rappelant que même si ses parents étaient riches, ils ne l'auraient jamais gardé. Elle insinuait qu'il n'avait jamais été désiré, et qu'il ne valait rien. Peut-être qu'elle le méprisait simplement parce qu'il la défiait sans cesse, mais ses mots l'ont marqué à vie.

Chaque fois qu'il évoquait ses démons, je me sentais envahie par un besoin irrépressible de le rendre heureux. Je voulais le protéger, lui offrir cette affection qu'il n'avait jamais eue. Et c'est ainsi que mes sentiments pour lui ont grandi, imperceptiblement au début, mais avec une intensité qui me surprenait moi-même. Hidden, c'est l'homme qui fait battre mon cœur, celui qui mérite plus d'amour que quiconque.

Sa voix, douce et profonde, est l'une des choses que j'aime le plus chez lui.

— Hide, je suis prête. Allez, magne-toi ! dis-je en terminant d'enfiler mes bottines noires.

— J'arrive, ma chérie. Deux secondes, réplique-t-il depuis l'autre pièce.

Cela fait trois ans que nous vivons ensemble. Mes parents n'ont jamais vraiment accepté mon départ précipité à l'âge de dix-sept ans. À cet âge, on n'est pas censé prendre des décisions aussi radicales, mais je suffoquais sous les règles strictes de la maison. Mon père et ma mère, avec leurs humeurs changeantes, la pression constante... c'était trop pour moi. Vivre sous leur toit était devenu insupportable, chaque jour me rapprochait un peu plus de la folie. Hidden était ma bouffée d'air, la lumière qui perçait les ténèbres.

1,16 Fois Par Seconde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant