Une vraie famille

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  - Chloé !

La rousse se leva de sa chaise quand elle vit sa meilleure amie arriver. Aubrey parcourut les derniers mètres en courant et prit la rouquine dans ses bras. Chloé attendait ici depuis plus d'une heure, et elle ne savait pas combien de temps ça allait durer. Elle n'avait pas put entrer dans la salle de travail, car elle n'était ni de la famille de Beca, ni de celle du père du bébé. Alors elle devait se contenter d'attendre dans le couloir, en entendant les cris de la brune de l'autre côté de la porte. Comme elle ne pouvait pas supporter tout ça seule, elle avait appelé sa meilleure amie. Comme à son habitude, elle avait accourue pour soutenir la rouquine.

- Pourquoi c'est si long Bree ? Ça fait plus d'une heure qu'elle est là-dedans, et qu'elle crie de douleur. J'en peux plus...
- Chlo c'est normal. Ne paniques pas, tout va bien. Ils doivent attendre que les contractions soient assez proches pour commencer le travail.
- Mais elle en a une toutes les 5 minutes Bree !
- C'est encore trop tôt. Il faut qu'elles soient espacées au maximum de 3 minutes, même si c'est mieux 2, pour que le travail commence. Crois-en une femme qui a vécu deux accouchements difficiles.

C'est vrai que la blonde avait eut du mal à mettre au monde ses enfants. Pour Tessa, les médecins avaient même faillit la perdre. Heureusement Aubrey était revenue et Chloé avait toujours sa meilleure amie. Après avoir eu sa fille, la blonde avait été claire, elle n'aurai plus d'enfants. Son mari, Jesse, était d'accord naturellement. Pas question de perdre sa femme, il l'aimait bien trop. Et puis ils avaient deux beaux enfants, un garçon et une fille, c'était amplement suffisant.

- Crois-moi Chloé, je sais que c'est impressionnant surtout à l'entendre crier comme ça. Mais tout est normal, je te le promets. Rassura Aubrey. Elle est en train de mettre au monde sa fille Chlo. Alors même si ça va être le jour le plus douloureux de sa vie, je te promets que ce sera aussi le plus beau. Et dès qu'elle l'aura dans les bras, elle oubliera toute la douleur.

Il y eu un autre cri, et au regard que fit Chloé, Aubrey eut peur de comprendre quelque-chose. Une chose qu'elle craignait qui puisse arriver.

- Chlo... me dis pas que t'es amoureuse d'elle. Pria la blonde.
- Euh... ben... si. Admit la rousse en rougissant.
- Chlo !
- Quoi ? J'ai pas contrôlé hein. J'ai pas demandé à tomber amoureuse d'une fille de treize ans de moins que moi.
- C'est pas la différence d'âge le problème Chlo. C'est ton élève !
- Je sais oui...

Chloé baissa la tête, comme si elle s'en voulait vraiment. Pourtant elle n'avait rien fait de mal, elle n'avait pas choisit de tomber amoureuse de Beca. Ça lui était tombé dessus en apprenant à la connaître, et à force de prendre soin d'elle. Elle s'était attachée, et petit à petit... elle était tombée amoureuse. Elle savait qu'elle ne pouvait pas, parce que c'était son élève, elle n'avait donc pas le droit. Elle savait aussi que, même si elle ne disait rien, Aubrey trouvait que la différence d'âge était un problème aussi. 13 ans d'écart, ce n'était pas rien. À deux ans près, Beca aurai la moitié de l'âge de la rousse. Et puis aussi... quand Chloé aurai 40 ans, la brune en aurait à peine 27. Leur maturité, et leur vision de la vie, ne seront certainement pas les mêmes. Et dix ans après, alors que Chloé aurai 50 ans, et qu'elle aurai certainement passé l'âge de la ménopause, Beca à 37 ans voudrait peut-être d'autres enfants, elle pourrait encore en avoir... Alors qu'à 50 ans... Chloé serait sûrement trop vieille. Après tout, quand l'enfant aurait 20 ans, elle en aurait 70. Et même si on se sent indépendant à 20 ans, on a toujours besoin de nos parents. Toujours. Et Chloé... ne pourrait peut-être plus s'en occuper comme Beca, qui elle aurait 57 ans.

- Chlo ? Chloé !

La rousse sortit de ses rêveries en entendant la voix de la blonde.

- Hein ?
- Je peux savoir à quoi tu pensais ?
- Euh... à l'avenir en fait. Admit Chloé.
- Et ? Demanda Aubrey.
- Je peux pas être avec Beca.
- Oui ça je le sais déjà. Comme je te l'ai dis, c'est ton élève.
- Mais la différence d'âge est trop importante aussi.

Patiemment, et aussi pour faire passer le temps plus vite, la rousse expliqua à sa meilleure amie tout ce à quoi elle venait de penser. Et la blonde devait bien admettre que... ben Chloé avait raison. Ou en tout cas, selon leurs vision des choses...
Un peu plus de deux heures plus tard, les deux femmes avaient réussit à s'endormir sans savoir comment. Chloé avait sa tête sur l'épaule de sa meilleure amie, et la blonde était appuyée contre la tête de la rouquine. Jusqu'à ce qu'un médecin ne vienne soudainement les réveiller, en douceur naturellement. Quand la rousse ouvrit les yeux et qu'elle vit le médecin, elle comprit qu'il voulait forcément lui parler de Beca, alors elle se leva soudainement. Heureusement qu'Aubrey, bien qu'encore un peu endormie, s'était redressée, parce que sinon sa tête serait tombée sur la chaise.

- Elle va bien ? Demanda aussitôt Chloé.
- Elle va très bien. L'accouchement s'est passé merveilleusement bien. Rassura le médecin.
- On peut aller la voir ?
- Bien-sûr. Les infirmières viennent de partir pour laver la petite. Mais vous pouvez y aller. Vous la verrez après.

Chloé sourit et entra dans la chambre sans attendre, suivie d'Aubrey. En les voyant toutes les deux, Beca sourit, malgré la fatigue qu'elle ressentait. La rouquine s'approcha d'elle et alla s'asseoir sur le bord du lit.

- Comment tu te sens ? Demanda-t-elle.
- Fatiguée... mais je veux voir ma fille.
- Ils sont partis la laver. Tu la verra dans quelques minutes. Promis. Fit la blonde.
- J'espère que tu t'es décidée pour son prénom. Taquina Chloé. Parce que là, elle va en avoir besoin.
- Je lui en ai donné trois. Répondit Beca.
- Donc tu as choisis.
- Oui. Depuis un mois environ. Et en fait, c'était tellement évident que je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas y pensé avant.
- J'ai connu ça aussi. Tu cherches pendant des mois le bon prénom, et une fois que tu as trouvé le bon, ça te semble évident.

Beca sourit à Aubrey, et les trois filles restèrent silencieuses. Elles ne savaient pas comment faire pour meubler le silence. En fait, elles étaient toutes impatientes de voir la princesse arriver. Alors quand une infirmière entra dans la chambre, sans le bébé, la brune s'inquiéta tout de suite. La femme le vit et s'empressa de la rassurer.

- Elle va très bien, elle est en excellente santé. Il ne nous reste plus que le petit bracelet à mettre. C'est pour ça que je suis là. Tu as choisis son prénom ? Demanda l'infirmière.

Chloé sourit et se tourna vers Beca. Aubrey également. La brune pouvait bien voir leur impatience à toutes les deux. Alors elle sourit et se tourna vers l'infirmière.

- En fait, elle en a trois. Répondit la brune.
- D'accord. Et c'est quoi ?
- Léna Chloé Aubrey Mitchell.

Sous le choc de l'émotion Chloé se leva du lit et mit ses mains devant sa bouche. Elle laissa couler des larmes alors que l'infirmière venait de sortir de la chambre. Aubrey aussi était émue, même si elle le montrait moins que la rouquine, elle avait tout de même les larmes aux yeux. Beca souriait en les regardant à tour de rôle, et quand la rousse se rapprocha, elle lui prit la main et lui serra.

- Beca... Fut tout ce que Chloé parvint à lâcher en un murmure.
- C'est grâce à vous si elle est là aujourd'hui. Si j'ai tenu contre mes parents et contre les farces au lycée, c'est parce que vous étiez derrière moi à me soutenir. Plus toi, c'est pour ça que le tiens est avant celui d'Aubrey... Beca se tourna alors vers la blonde. Mais toi aussi tu as quand même été là pour moi, et pour répondre à toutes mes questions. Alors que franchement, j'en avait un peu des stupides hein.
- Aucune question n'est stupide Beca. C'était normal que tu veuilles être prête. Et c'est avec plaisir que je t'ai aidé.
- Ouais... Mais je tenais à vous remercier toutes les deux. Et comme Léna ne serait pas là sans vous... il me semblait normal qu'elle porte aussi vos prénoms à vous deux.

L'infirmière d'avant revint dans la chambre, cette fois avec le bébé dans les bras. En la voyant, Beca sourit et se redressa avec impatience. La femme sourit en la voyant comme ça, prête à accueillir sa fille dans ses bras. Alors elle s'approcha et mit la petite fille dans les bras de sa maman. Et dès la seconde où elle eut son bébé dans les bras... Beca laissa tomber des larmes d'émotions.

Rejetée par tousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant