Chapitre 7

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Lexa, je t'écris, car je n'arrive pas à dormir. Je sais que ces mots n'auront aucune importance pour toi, mais tant pis... J'aurais très bien pu t'envoyer un message, c'est vrai, mais ce ne serait pas assez profond... Ça n'aurait pas le même impact sur toi... Je ne vais pas m'excuser pour la lettre d'il y a quelques mois. Tu l'as mérité, et la mérites toujours ! Tu sais, je ne m'attendais pas à ce que ta relation avec Costia soit si résistante, et tienne si longtemps... Oui, parce qu'aujourd'hui, cela fait un an que tu as décidé de partir avec cette... Chienne. Désolée, j'essaie de faire des efforts, mais je ne l'aime vraiment pas ! C'est compréhensible, elle t'a arraché de mon emprise, de mes bras. Je la hais ! Je souhaite même sa mort. Et toi, oui toi, je garde espoir de te détester un jour. J'y arriverais ! Puis, finalement je t'oublierais. Parce que plus que tout je veux t'oublier, je veux tout oublier de toi. Oui, ça reviendrait à tirer un trait sur 9 mois de ma vie, mais ce n'est pas grave... Je ne veux toujours pas que tu reviennes, non. Bien que ma conscience te réclame et que la bouillie de cervelle qui me sert à présent de matière grise, hurle ton foutu nom à toute heure du jour et de la nuit...

Je t'envoie avec cette lettre, ta putain de bague. Elle ne me sert à rien. En revanche, je garde encore ton sweet... Je n'arrive plus à dormir sans. C'est ridicule hein ? Je suis ridicule à cause de toi ! Tu vois, le temps passe, mais rien ne change vraiment finalement. Je suis d'accord, je ne fais rien pour changer quoi que ce soit, mais tu vois, cet enfer dans lequel je vis est le dernier cadeau que tu m'aies fait. Alors je le garde précieusement. Oui, je vais le laisser me détruire encore un peu. En hommage à ce que tu as brisé...

Bonne continuation Lexa.
Clarke.

PS : Dis-moi, es-tu vraiment heureuse ? Si ta réponse est négative, fais tout pour l'être. Tu m'as quitté, t'es partie avec elle... Alors tu me dois au moins ça...

Comme je l'ai dit dans ma lettre, cela fait un an. Une putain d'année que Lexa est partie. En un an, je lui ai écris des centaines de lettres, toutes plus merdiques les unes que les autres... Finalement je ne lui en ai fait parvenir deux. Deux pauvres petites lettres auxquelles elle n'a jamais répondu... Donc je ne sais pas si elle est vraiment heureuse, je n'en ai aucune idée.

Vous savez, ça fait un an qu'elle ne m'a pas adressé un mot, un regard... Qu'elle fait comme si je n'existait pas. Un an que je mène ma sombre existence dans son ignorance totale... Et, je peux vous le confirmer, l'ignorance est la pire des souffrances... Oui, la pire. Un an que seule ma main droite me fait l'amour, un an que je refuse toute demande, un an que j'espionne un mur "Facebook" pour m'achever ! Un an que je n'ai embrassé personne... Un an que parfois je pense aller mieux, je pense avancer, faire un pas en avant sur le chemin de la haine, la rage que je voudrais tant éprouver à son égard. Et que finalement je fais vingt pas en arrière, et suis replongée dans cette prison, la prison d'une passion qui brûle pour rien. C'est comme allumer tous les radiateurs d'un appartement et ouvrir les fenêtres, ça ne sert à rien. Et ces rechutes, si vous saviez à quel point je les déteste... Je préférerais avoir mal tout le temps, avoir conscience que je ne pourrais jamais ressentir que de l'amour pour elle, jamais l'oublier, rester un an au fond, tout en bas. Croyez-moi, savoir qu'il n'y a plus d'espoir fait moins mal que de s'en créer des faux. Clairement, c'est beaucoup mieux d'avoir mal que de penser pouvoir s'en tirer. Au moins, quand on souffre, on est sûr de ne pas retomber...

Son bonheur passe avant le mien... C'est pour cela que je vous emmerde tant à vous demander si elle est heureuse sans moi... Oh, vous savez, moi je me fous de crever sur place, oui, je m'en fous de souffrir. Il faut qu'elle, elle aille bien... Il ne faut pas qu'elle pleure non, jamais ! Elle doit s'efforcer d'être HEUREUSE à chaque putain de secondes qui passent. Non, je ne suis pas une psychopathe, pas encore. Cela dit, lorsque l'on aime vraiment une personne, on ne veut que son bonheur. Peu importe avec qui elle couche tous les soirs, à qui elle dit "je t'aime", peu importe si ce n'est pas nous qui lui apportons ceci, tant que son foutu sourire ne quitte pas son visage. Le sourire de Lexa, il me baise... Cette femme à le pouvoir de me baiser avec son sourire. J'ai remarqué, que lorsque j'étais avec elle ces foutus sentiments ont pris une ampleur phénoménale, se sont enrichis encore et encore, bien qu'il n'y avait plus personne pour s'en occuper. Ils sont devenus une montagne d'amour, de mélancolie, de souffrance et d'espoir mélangé, mixé... C'est bien trop gros pour moi. Ces sentiments pompent mon fluide vital pour vivre, ils m'aspirent de l'intérieur... Et à chaque instant qui s'envole je les sens grossir, gronder tel un monstre qui voudrait que je bouge mon cul et que je récupère celle qui est à l'origine de tout cela, pour qu'ils puissent être exprimés. Cette plante carnivore veut simplement que je lui dise "Je t'aime". Et c'est impossible ! Vous savez, si un jour je devais le lui dire de nouveau, et bien je les penserais ces deux pauvres mots, je les ressentirais jusque dans mes pieds... Putain, tout cela, c'est bien trop pour moi... Tellement fort, que cela pourrait me désintégrer, me tuer !

Waiting For The End - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant