Waiting For The End - Clexa

Chapitre 16

« Clarke ?! Putain, réveille-toi merde ! Octavia, qu'est-ce qu'on fait ?! ». Ils étaient à des mondes de moi, ces sons, ces paroles qui ne parvenaient pas à m'atteindre... J'étais perdue dans l'immensité de mon inconscient, ne sachant plus qui ou ce que j'étais. Le sol avait tout d'un nuage qui m'emportait loin, tellement loin... Jamais il ne me ramènera, c'est ce que j'espérais, plus fort que tout. « PUTAIN ! MAIS PUTAIN BEBE ! ». J'avais les yeux ouvert, je voyais Luna et son clone Costia... Enfin, je les voyais en plusieurs exemplaires, ma vue était floutée, brouillée, la réalité était masquée, cachée par un voile, rien ne pouvait me toucher, plus rien ne pouvait quoi que ce soit sur moi... J'étais au-dessus de tout... « Dégage de là Luna ! Bouge bordel ! ». Hmm... Lexa ? Je crois que c'était elle, sa voix tremblait. Elle essayait de mettre sa destruction en pause, un instant, juste le temps de voir si j'étais morte d'une overdose ou d'un AVC, juste le temps de voir si ses espoirs s'étaient évaporés avec mon âme... « Clarke, ma main est dans la tienne, serre-là. ». Les deux soeur avaient laissé place à Lexa, au-dessus de moi... Je sentais bien quelque chose effleurer ma main, mais je ne savais pas si j'étais en train de broyer cette chose ou si mes membres émettaient un mouvement léger. Je ne sentais plus rien, non, mon corps était comme... Inexistant. Il n'y avait plus que mon fantôme à présent, j'étais tellement bien comme ça, sans cette armure de peau et d'os, cet élément de décoration encombrant. « C'est bien Clarke, continue. Je te préviens, si tu pars ce soir, alors que ta main est dans la mienne, je t'en voudrais, oh oui tellement que je me jetterai sous un train ! Tu ne peux pas partir, pas lorsque tu me touche. Mon âme-sœur n'a pas le droit de s'en aller. Je sais que tu m’entends, et que tu me comprends. Je sais aussi que tu es capable de me voir, seulement seras-tu capable de ressentir cela ? ». Je la voyais se rapprocher, encore et encore, son visage brisant la distance qui le séparait du mien, de ma face trempée de sueur froide, ces sueurs me coulants dans la nuque, comme pour me rafraîchir et éteindre ce feu brûlant en moi pour éviter qu'il ne me consume totalement. J'ai fermé les yeux, et j'ai sentie. Oui, j'ai été capable de ressentir ses lèvres sur les miennes, cette douceur infinie, Lexa... Une explosion en moi, un flash, quelque chose qui défilait, je ne comprenais plus rien, il n'y avait plus rien, ni Lexa ni le sol ni moi ni rien. J'étais tombé...

Lexa

Clarke je t'en supplie ne t'en va pas. Ma vie s'en allait, elle s'en allait au fur et à mesure que celle de Clarke s'en allait...  Pourquoi ? Pourquoi boire cette foutue bouteille de poison ?! Je ne comprends pas, elle allait bien pourtant ! Quoi que... Clarke a toujours su cacher ses sentiments à merveilles. C'est vrai, combien de fois m'a-t-elle fait croire que tout allait bien dans le meilleur des monde ? Clarke... perdue dans l'immensité des sentiments... Si elle savait qu'elle n'a encore rien vue, si elle avait une petite idée de tout ce qui lui reste encore à ressentir pour pouvoir prétendre déjouer l’amour... Clarke, ce petit ange déchu, cette petite créature féerique sur laquelle on a tiré des balles, sur laquelle on a lancé des grenades, dont les ailes ont brûlé, dont le cœur à exploser... Cette fille torturée encore et encore parfois sans raison valable... Elle ne mérite pas tout ça. Jamais je n'aurais dû chambouler son monde de cette façon, je n'aurais même pas dû y entrer ! Rien de tout cela ne se serait passé, elle ne serait pas là, à terre à nager parmi son sang et ses souvenirs, les restes d'un passage difficile où elle s'efface elle-même, elle ne serait pas tombée de si haut, elle ne serait pas morte intérieurement, car c'est ce qu'elle est... Clarke est morte et j'ai eu le temps de le constater durant cette année passée à ses côtés. Oh oui, j'ai tué Clarke Griffin. Merde, j'ai tué mon essentiel ! Que suis-je devenue... ? Mais après tout moi aussi je me transforme en une espèce de morte vivante. Putain, cet amour était tellement fort qu'il nous a brisé. Plus le temps passait, plus l'on persistait à vivre dans les bras l'une de l'autre plus nos morceaux s'envolaient, se désintégraient... C'était trop fort, c'était trop tôt, c'était trop vrai... Et cette reine qui a été éjecté de son trône, est là, dans mes bras, inconsciente... Clarke, ne t'en vas pas, reste là, reste avec moi ! Je t’en supplie tellement… Reviens à toi, redevient toi, ressuscite pour de bon, ne reste pas ce zombie, cette courgette comme tu dis ! Pitié, faite qu'elle respire pour toujours, quittes à lui donner mon souffle, quittes à respirer pour deux, tant que c'est pour elle... Il faut que je fasse cesser ces regrets, merde ce qui est fait est fait, je ne suis pas Dieu, je ne peux pas remonter le temps et l'éviter ! Oui, éviter d'avoir croisé son regard, éviter d’être tombée dans ses yeux, éviter de l’avoir embrassée... Parce que si je n'avais pas croisé ses putains de yeux, je ne serais pas tombée... amoureuse, mais le « amoureuse » j'ai tendance à l'oublier car je constate à présent que je me suis fracasser la figure et je ne vois pas ce qu'il y a d'amoureux là-dedans ! Merde, c'est quand ses yeux se sont plongés dans les miens, lorsqu'elle m'a analysé de la tête au pied que cet enfer s'est mis en place, qu'on a bien voulue y croire, qu'on a pensé ne jamais avoir mal. C'était puéril. C'était ridicule. Et maintenant on crève. Elle avant moi. Je devais la protéger, ma pauvre Clarke, excuse-moi je suis tellement impuissante...

Clarke

Perdue. J'étais perdue, j'avais perdue... Pendant la nuit, je me suis réveillée chez Octavia, dans mon lit, entre Lexa et Luna... Je revenais à peine de ce gros Bad Trip dans lequel je me sentais merveilleusement bien. Oui, à peine avais-je ouvert les yeux, qu'une vague de douleur, de peine venait de s'écraser sur moi, de tout son poids, j'étais plaquée contre la réalité, je n'avais pas d'autres choix que de la voir en face... Il m'était impossible cette fois de m'échapper, de la cacher. Sans que je ne puisse me retenir, et sans réelle raison, je me suis mise à pleurer. J'ai craqué... Mais attention, ce n'était pas un petit fleuve tranquille, c'était un énorme torrent qui faisait son chemin sur mes joues... Et je ne savais pas quoi faire, j'aurais voulu reprendre du thé, ou du LSD, de la marijuana peu m'importais, je voulais m'évader encore, ne pas avoir à réfléchir, à choisir. Revenir dans le passé ? Construire un futur tout autre que celui que j'avais imaginé des milliers de fois mentalement ? Retourner avec celle qui était mienne, celle avec qui j'étais rassurée, puisqu'après tout je la connaissais par cœur, ses moindres faits et gestes, ses habitudes, ses fantasmes, tout ? Je n'avais plus à la découvrir elle, elle était à ma vie... Ou alors, j'avais tout à recommencer, avec cette femme encore inconnue, tout à chercher, à trouver, toutes ces peurs à écarter. Je devais sélectionner la bonne option, la meilleure pour moi et mon corps meurtri... Vous savez, dans la vie on a pas toujours le choix... Parfois, on nous force la main, parfois tout nous échappe, parfois c'est au-dessus de nos forces, parfois, on ne nous demande pas notre avis. Mais là, la décision ne tenait qu'à moi... Avec qui serais-je la plus malheureuse ? Luna bougea. Je pensais qu'elle allait être réveillée, qu'elle me prendrait dans ses bras, qu'elle me réconforterait. Oui, parce que je voulais à cet instant précis qu'on s'occupe de moi, qu'on fasse attention à moi… Je voulais hurler : Eh oh les lesbiennes, je suis revenue bordel ! Battez-vous pour moi merde ! Non, ce n'est pas pour mon égo que je voulais qu'elle se batte, juste parce que si l'une parvenait à tuer l'autre, mon choix serait plus facile ! Mon Dieu, c'est ignoble ce que je dis... Aucune des deux ne doit mourir. Lexa, c'était son tour cette fois de bouger, mais elle, elle se réveilla et me fixa de ses magnifiques yeux verts. « Tu vas mieux Clarke ? ». Sa voix était infiniment douce, mais trahissait malgré tout cette peur éprouvée lors de mon voyage au pays des illusions perdues... La terreur, l'angoisse, une profonde tristesse, un sentiment de culpabilité... La souffrance de son regard me donnait juste envie de me pendre... « Je crois oui ». A ma grande surprise, elle m'a légèrement sourie, elle ne m'a pas tiré à elle pour que je sois contre son corps ou quoi que ce soit d'autre... Elle a réveillé Luna et lui a dit " « ta princesse est vivante, elle va bien. Prend en soin maintenant... », elle s'est levée et est partie. J'ai entendu ses pas s'éloigner, la porte d'entrée claquer. Et, je me suis écoutée lui hurler de ne pas partir.... Oui, j'ai capté cette voix intérieure, ces pensées qui partaient dans tous les sens, la suppliant de rester, de ne pas me laisser... Mon choix était fait, sans aucun doute, rien ne le ferait changer. Malgré tout, celle que je voulais vraiment, c'était Lexa... Je ne voulais pas moi, que Luna me sert contre elle, ni qu'elle m'embrasse, j'en voulais pas de ses « Je t'aime ». Je voulais ceux de Lexa... Comme une enfant qui fait sa crise quand il n'a pas ce qu'il veut, j'en étais réduite à ça. Mais, je ne devais pas le montrer, ça me nuirait. Vous comprenez, se montrer faible je l'ai assez fait. Maintenant c'est terminé, car ensuite les gens s'imaginent qu'il est facile de vous faire du mal. Bon, dans un sens ce n'est pas faux, mais si l'on paraît fort, ils ne se frottent pas à vous. Cette carapace est nécessaire pour ne pas laisser la race humaine vous détruire. Au fond, nous sommes tous des destructeurs. C'est l'une des lois de ce monde. En parlant de loi, je venais d'en établir une, qui ne s'appliquerait qu'à moi... Je venais de créer ma loi personnelle. Tu me fais du mal une fois, tu me fais du mal deux fois, tu ne m'en feras pas trois... Je dois passer à autre chose, aller contre mes envies, prendre un choix qui n'est pas le bon pour peut-être espérer une libération. Cesses de me noyez en toi Lexa, par pitié, laisse-moi reprendre mon souffle. Laisse-moi sortir, partir. Laisse-moi… !