Chapitre 14

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Quelques jours sont passés, Raven et Octavia ont repris mes affaires. Quand elles y sont allées, Lexa était avec la conne de Costia, elle pleurait... Pour ma part, je vis chez Octavia et sa colocataire Luna. C'est tellement différent vous savez, je veux dire, je n'ai plus cette petite routine à laquelle je m'étais habituée. Je suis seule... Définitivement seule. Le pire je crois, c'est au réveil, ouvrir les yeux et n'avoir ni son odeur, ni sa présence, ni sa chaleur humaine, devoir me lever sans ses petits grognements matinaux, sans voir ses petits yeux encore endormis... Oh oui, c'est difficile... Mais je n'oublierais pas ce message, j'en suis incapable... Je ne peux pas retourner là-bas, comme si tout n'avait été qu'un rêve... Enfin, ce qui s'est passé à plutôt l'allure d'un cauchemar...Le pire je crois, c'est que même si elle n'est plus là, sa douleur est mienne... Je l'aime encore putain, je la déteste ! C'est bizarre toutes ces contradictions en une seule personne ! Comme un délire de gens complètement fou du genre : « Je t'aime, vas te faire foutre connasse ». La folie reprends tendrement sa place dans ma foutue cervelle. Seulement, je sais comment marchent les chagrins d'amours maintenant, je ne resombrerais pas. Du moins, pas entièrement... Je ne redeviendrais pas une putain de courgette ! M'enfin, actuellement je ne peux que faire face à ma détresse... ! Le seul remède contre Lexa, son absence, c'est le temps mélangé à une autre drogue tout aussi destructrice... Ah oui, car Lexa est une drogue, la pire qui soit. Une dose suffit pour être accro, vous en redemanderez encore et encore, puis, lorsqu'elle décidera vous avoir assez fait planer, elle coupera les vivres...
Votre nuage disparaîtra, et vous vous écraserez comme des merdes sur le sol glacial de l'absence. Le manque de quelqu'un est difficile, je ne vous le cache pas... C'est pour cela qu'il faut que je la remplace rapidement par un autre poison, une autre substance illicite ! Pas n'importe laquelle non, il faut trouver la poudre rare, celle qui l'égalera, peut-être même la surpassera, qui sait ? Mon Dieu mais personne ne peut la surpasser, si vous saviez...

Aujourd'hui, j'ai vue Lexa.
Je l'ai croisé dans le rayon très romantique des tampons et serviettes hygiéniques chez Cora... J'avais oublié que même nos règles étaient synchros ! Je ne me suis pas arrêtée pour lui parler, je l'ai regardé, j'ai regardé mes Tampax, j'ai pris une boite et je suis partie... Je ne savais pas qu'il était possible de maigrir autant en un mois. Elle qui n'était déjà pas épaisse et musclée était à présent squelettique. En jogging troué, pas une trace de maquillage sur son visage ravagé par la fatigue, les yeux rouges, on aurait dit une clocharde, elle faisait peine à voir... Lorsque je suis passée en caisse, elle m'a rattrapé, m'a regardé fixement et m'a dit mots pour mots : « Il y a un an tu avais besoin de mon sweet pour dormir, pour avoir un bout de moi avec toi, à présent c'est à mon tour d'avoir besoin de quelque chose t'appartenant pour trouver le sommeil ». J'aurais voulu lui balancer qu'elle n'avait qu'à prendre un des strings de SA Costia et s'en servir comme bonnet de nuit, mais son regard m'en empêchait... Il reflétait une douleur, une tristesse que je ne connaissais pas trop bien venant d'elle... Oui, les rôles étaient inversés, à la différence que moi je ne testais pas Lexa, je n'avais pas l'intention d'y retourner... Mais... Peut-être ne m'avait-elle pas mentit, peut être avais-je fais la plus grosse erreur de ma foutue vie... Tant pis, je ne reviendrais pas en arrière, non, plus maintenant. J'ai retiré ma magnifique chemise, mais merde, moi je l'aime beaucoup cette putain de chemise ! Je la lui tendis, elle l'a saisie et s'emmitoufla dedans pendant que je réglais mon achat... Lorsque je me suis retournée, de grosses larmes glissait sur ses joues jusqu'à sa petite bouille, elle était adorable dans ce fringue, on aurait dit une petite fille... Mais ses larmes, mon Dieu, m'ont fait l'effet d'un coup de poignard dans la conscience... Bordel, mon foutu coeur venait de lâcher. Jamais je ne l'avais vue à ce point aussi...Faible. Pas Lexa, jamais, mais alors jamais je ne l'avais vue comme ça... Mon âme-soeur, oui car malgré tout c'est ce qu'elle est, j'en ai bien conscience, était en train de pleurer de souffrance, provoquée par mon absence ! Elle me transperçait avec ses yeux verts de larmes, la culpabilité se mit à me ronger doucement. « Merci Clarke ». Après avoir prononcé ces mots, elle sortit du magasin sans rien acheter, me laissant seule avec mes tampons, et un mal indescriptible. Le sien...

Clarke, c'est à mon tour maintenant de t'écrire. Au début je ne voulais pas... mais tu sais bien avec ma fierté démesurée...Tu me manques. Cette absence, ce mal de toi me ronge. Je n'avais jamais ressentis cela et tu le sais. J'ai besoin de t'expliquer, je veux que tu sache exactement ce qu'il s'est passé. Tu ne me pardonneras probablement pas, mais je ne peux pas te laisser dans l'ignorance. Détrompe-toi, mon but n'est pas de te faire mal, encore une fois, loin de là. A vrai dire, je ne sais même pas ce qu'il est, mon but... Alors voilà, je revoyais Costia. Depuis 3 mois environ. Au début, on était juste amie, c'est vrai, mais lors d'une soirée chez sa soeur Luna, une fête à laquelle tu n'as pas voulue venir car tu étais avec Raven et Octavia à la foire, ça a dérapé... Alors on s'est revue après, pour s'expliquer, pour saisir ce qu'il s'était passé, mais encore une fois je n'ai pas su résister... Oui, je sais, tu me faisais confiance, et j'ai conscience d'être la reine des connes, mais je sais aussi que... je t'aime... Et je peux le dire car je souffre du vide que tu as laissé derrière toi... Alors je pourrais me remettre avec Costia, oui, mais elle ne te remplacerait pas... Je ne me sens pas capable d'aimer quelqu'un d'autre. Tu savais toi, que pour moi aimer tout court, éprouver des sentiments c'était de la fiction, pourtant toi tu m'as prouvé que non... Alors je ne peux pas aimer quelqu'un d'autre, et je ne le veux pas. Pff... J'ai perdu toute crédibilité, je pourrais tout avoir que je n'aurais tout de même rien, parce que putain tu es TOUT ce que je veux Clarke ! Et je n'arrive pas à m'exprimer comme toi, à comprendre ce que je ressens ! Merde, je ne suis pas comme ça, je ne peux pas te dire que je ne veux pas que tu reviennes, je ne peux pas t'insulter, te sortir que je voudrais te détester, que c'est mon vœu le plus cher, je ne peux pas te rendre ta chemise, non, je ne veux pas faire tout cela, ce serait te mentir. Je pourrais te supplier... Je sais, j'ai merdé, et c'est tout sauf de ta faute. Non elle n'est pas mieux que toi, non... Elle ne sera jamais à ta hauteur ! Tu ne reviendras pas, n'est-ce pas ? Putain Clarke je... Pff, te dire que je suis désolée ne servirait à rien de toute façon, le mal est fait, je ne peux pas changer les choses, je ne peux pas effacer cela. Je me déteste de ne pas avoir été capable de tenir cette promesse que tu m'as fait faire. Tu te souviens ? Tu m'avais dit « Si je franchis cette porte, promet moi que tu ne l'ouvriras jamais pour une autre ». J'ai juré, j'ai foiré, et maintenant tout est terminé. On était faite l'une pour l'autre pourtant mon amour ... et je t'aime plus que ma propre vie... !

Waiting For The End - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant