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laundry day

son cœur voulait imploser.

ils n'étaient plus que soupirs, gémissements et rugissements tandis que les coups de bélier du châtain se faisaient plus profond dans les chairs brûlantes de son amant. fermement accroché au coton des draps carmins, ce dernier ne pouvait retenir les râles voluptueux s'échappant de sa gorge lorsque la boule de nerfs qui lui faisait tant d'effet fut enfin touchée, alors que la langue du plus jeune venait exquisément caresser sa peau veloutée.
l'argenté était ivre, ivre de plaisir sous ces délicieuses sensations frappant son abîme avec divine violence. quant au foncé, lui, il n'était plus occupé que par la nébuleuse d'émotions qui à l'allure de son bassin menaçait de le noyer. les mots salaces qu'ils se lançaient, et les cris fauves qu'ils se lâchaient n'étaient que cendres passionnées sur lesquelles brûlait, ravivé, leur amour enflammé.
les mains du grisé manquèrent presque de déchirer le linge cramoisi lorsque les dents de l'aubrun s'enfoncèrent tendrement dans la pulpe de son cou, suivies de près par ses lèvres gonflées par les baisers qui vinrent suçoter la peau de ses clavicules, laissant sur son enveloppe pâle des marques cinabres presque animales. la brûlure de celles-ci mélangée à la cadence des va-et-vient redoublant malgré la fatigue, faisaient littéralement perdre la tête au garçon qui se cambrait, grognait, criait. la douleur faisaient bouillir leurs muscles épuisés par les mouvements furieux les animant, seulement aucun des deux n'abandonna avant qu'enfin, l'orgasme ne les touchât.

les mots d'amour s'envolèrent finalement portés par leurs sentiments alors qu'ils arrivaient à leur point de non retour. tandis que jeong-guk fut le premier à céder en dévorant les lèvres gonflées du plus âgé, jimin, lui, succomba au désir en un cri exalté, relâchant sa semence sur son propre torse et celui son sigisbée. quelques va-et-vient terminèrent leur ébat flamboyant alors que le cendré n'était plus qu'une poupée désarticulée, secoué par d'érotiques spasmes frénétiques. finalement, le plus jeune, dans un souffle bouillonnant, se retira lentement pour se laisser tomber aux côtés de celui qui luttait contre l'attrait des bras de morphée.

« tu te rends compte de ce qu'on vient de faire ? » s'éleva dans le silence la voix rauque du noiraud.

ji-min, la respiration encore sifflante, fit alors rouler ses orbes teintées de brun jusqu'au visage de son compagnon, qui, lui, gardait le regard rivé en direction du plafond immaculé. ce dernier, en dépit de sa question, semblaient complètement détaché de la situation, se donnant l'air désinvolte, il aurait sans doute énervé l'argenté si celui-ci était parvenu à effacer son caractère de sa mémoire.

« oui. » ricana-t-il, les paupières closes. « on a transgressé comme deux cons la seule règle qu'on s'était fixé en se séparant. »

interloqué par cet amusement qu'il ne lui connaissait pas, jeong-guk se mit détailler de ses mirettes noires de jais la figure aux belles formes du garçon cendré. il avait gardé les doux traits de son adolescence, notamment ces mignonnes joues pleines et ses petits yeux foncés, mais, hormis cela, il ne restait plus rien de cette lointaine période. sa mâchoire s'était masculinement creusée, son nez joliment dessiné, ses lèvres délicatement bombées, et puis, son corps autrefois légèrement enrobé était devenu ferme, longiligne, musclé et affiné, si bien qu'en un coup d'œil, le brun sentit son bas-ventre frémir de désir. tout deux avaient énormément changé, mûri et certainement gagné en maturité, seulement malgré les années les ayant éloignés, leur sentiments ne s'en étaient pas une seule fois ébranlés.

et lorsqu'une énième fois leur bouche se heurtèrent, c'était comme si plus rien n'existait que cette passion qui les rongeait.

tel un phœnix, leur amour renaissait de ses cendres.

je t'attends depuis trop longtemps. / min-gukOù les histoires vivent. Découvrez maintenant