Chapitre 5

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  Stefanio était assis dans son fauteuil, les yeux perdus dans le vide. Il n'arrivait pas à sortir Amy de sa tête. Elle l'obsédait, et ce, depuis le jour où elle était apparue dans son bureau. Un bip le tira de sa rêverie
— Monsieur Vasquez, vous avez un appel de l'hôpital de Brooklyn, ils disent que c'est urgent.
— L'hôpital ?
Stefanio était surpris, il ne connaissait personne qui pouvait être à l'hôpital, il pensa à sa mère, mais elle était à Miami. Intrigué, il dit : passez-moi l'appel.
— Bonjour, en quoi puis-je vous aider ?
— Vous êtes bien Stefanio Vasquez ? Répondit une voix qu'il ne connaissait pas.
— Oui. C'est à quel sujet ?
— Votre fiancée a eu un accident, une voiture l'a percutée. Est ce que vous po...
— Attendez, vous avez dit ma fiancée ? Vous êtes sûr de vous ?
À la mention de sa prétendue fiancé, il s'était levé et avait commencer à faire les cents pas, le téléphone collé à son oreille..
— Oui, Amy Reagan ? Votre numéro était dans son portefeuille parmi ses numéros d'urgence. Vous êtes le seul que l'on est réussi à joindre, déclara la voix un brin agacée.
Stefanio était sous le choc, il voulait revoir Amy, mais il ne s'attendait pas à ça. D'ailleurs, il se demandait pourquoi il était dans ses contacts d'urgence. Après la façon dont il l'avait traité, il n'y croyait pas.
Ce qu'il ne savait pas, c'est que cet accident allait changer sa vie à tout jamais.
— Est ce qu'elle va bien ? Demanda-t-il d'une voix empreint d'inquiétude.
— Ce serait préférable que vous veniez le rapidement possible Mr Vasquez.
— Oui oui, bien sûr je suis là dans une trentaine de minutes.
— Au revoir Mr Vasquez.
Stefanio ne savait pas pourquoi on l'avait appelé, mais il devait se rendre à l'hôpital surtout après la manière dont il avait traité Amy. Il lui devait bien ça.
— Sara demandée qu'on sorte ma voiture et annulé tous mes rendez-vous de cette après-midi, dit-il d'une voix impérieuse.
— Mais monsieur, vous avez un rendez-vous important avec Mr Na...
— J'ai dit annuler tous mes rendez-vous et demander que ma voiture soit prête tout de suite, c'est urgent ! Coupa-t-il.
— Oui, Mr Vasquez.
— Bien.
Stefanio n'avait jamais conduit aussi vite dans une ville bondé comme New York, 40 minutes plus tard il arrivait à la réception du service des urgences.
— La chambre d'Amy Reagan s'il vous plaît.
Sa voix était froide et il était contrarié. L'infirmière avait un air blasé sur son visage tout en tapant sur son clavier.
Levant les yeux de son écran, les yeux pleins de pitié, elle dit d'une voix contrite.
— Je suis désolée monsieur mais vous devez attendre le docteur Laris, il va vous recevoir.
Stefanio fronça les sourcils, il ne comprenait rien a ce qui se passait.
— Pourquoi ? Je veux juste voir Amy.
— Vous pouvez vous asseoir en attendant, il sera bientôt là, répliqua-t-elle en fuyant son regard.
En disant ces mots, un homme proche de la quarantaine s'approcha, il devait être médecin au vu de sa tenue. L'expression de l'homme était grave quand il se rapprochait de lui.
— Vous devez Mr Vasquez dit l'homme en lui serrant la main. Je suis le docteur Laris, je m'occupe de votre fiancée.
— Écoutez Dr Laris, j'aimerais que quelqu'un m'explique ce qui se passe répliqua-t-il d'une voix lasse.
— Suivez-moi. Nous allons discuter dans mon bureau.
Stefanio suivit le médecin à contre cœur. Quelques minutes plus tard, ils étaient assis dans un bureau de taille moyenne, peint dans une nuance de bleu sentant le désinfectant et le cuir. Malgré tout le bureau était accueillant et donnait une impression de sécurité sûrement destinée à adoucir les chocs et le chagrin des familles à l'annonce d'une mauvaise nouvelle. À cette pensée, son cœur se serra.  

  — Asseyez-vous Mr Vasquez. On vous a appelé, car votre fiancée a eu un grave accident de voiture ce matin.
A ces mots, il prit peur, peur d'entendre la suite, de savoir que peut-être elle n'avait pas survécu. Et surtout, il eu peur de la laisser partir définitivement sans revoir ses immenses yeux gris encore une fois. Il ne se souciait même plus qu'Amy ne soit pas vraiment sa fiancé. Il était pendu aux lèvres du médecin et attendait impatiemment la suite.
— Comment ? Mumura-t-il la voix coupée par le choc.
—Elle a été transféré ici d'urgence. Plutôt, dans la journée, une voiture l'a percuté. Elle a perdu beaucoup de sang, mais les...
— Commet va t-elle ? Je veux la voir ! Exigea-t-il d'une voix tremblante.
— On a dû pratiqué une césarienne d'urgence mais elle est dans le coma.
— Elle va s'en sortir ? Attendez quoi !!? Une césarienne ? Il avait fallu du temps à Stefanio pour comprendre ce que le médecin venait dit.
—En effet, selon son dossier elle était à 33 semaines de grossesses, la vie de vos bébés étaient jeu et il fallait stopper l'hémorragie. Ils sont prématurés, mais ils sont en parfaite santé. Stefanio était abasourdi, ses bébés. Non ça devait être une erreur une énorme erreur.
— Pourquoi m'a-t'on appelé ? Demanda Stefanio.
—Vous étiez dans ses numéros d'urgence, vous êtes le seul qui ai répondu. De plus, vous étiez désigné comme étant le père dans le dossier médical de Mlle Reagan. Elle était suivie dans cet hôpital par le docteur Gilles, sa gynécologue, par chance, elle l'a reconnu quand l'ambulance est arrivée et a pu nous transmettre son dossier très rapidement. D'ailleurs, il manque plusieurs informations vous concernant dans le dossier notamment vos antécédents médicaux, déclara-t-il tout en feuilletant un dossier ouvert sur son bureau.
— Je ne suis pas le père et ce n'est pas ma fiancée.
— Nous avons besoin de quelqu'un pour prendre les décisions et vous êtes désigné comme étant le seul parent apte à prendre une décision concernant la vie des jumeaux autre que Mlle Reagan malheureusement elle n'est pas en état de décider de quoi ce soit. Nous pouvons effectuer un test ADN si vous préférez, dit le Dr Laris d'une voix dure.
Malgré tout ce que le médecin lui disait, Stefanio ne comptait pas mentir et prendre des décisions sur la vie des bébés d'Amy.
— On le fera répondit-il. Le test ADN on le fera et après, on avisera.
— Je vais vous conduire à la chambre de Mlle Reagan. Je tiens à vous prévenir qu'elle n'est pas au meilleur de sa forme donc préparé vous à subir un choc. D'après les ambulanciers, le chauffard qui lui est rentré dedans ne sait pas arrêter et a pris la fuite. Outre la césarienne, elle a une fracture du bras gauche et une fracture du bassin. C'est ce qui nous préoccupe le plus étant donné qu'elle était enceinte on du prendre soin des bébés en priorité. Elle doit passer une radio puis le chirurgien orthopédique devra déterminer si une opération est nécessaire ou non.
— Je ne comprends pas si c'est si grave pourquoi on ne l'opère pas tout de suite ?
— L'accouchement lui a déjà coûté beaucoup d'énergie et de sang et à fragiliser son bassin. Or, si on n'attend pas que sa tension remonte, on risque le pire, expliqua le Dr Laris tout en le regardant dans les yeux. Vous devez comprendre que sa vie est en jeu et l'opération comporte de nombreux risques comme une paralysie partielle ou encore des séquelles neurologiques. Quoi qu'il arrive, elle aura besoin de soutien dans les mois à venir autant moral que médical.

  — Je comprends docteur mais si ça ne vous dérange pas je crois que je préfère la voir tout de suite et il faut que je contacte sa famille. Je ne peux pas prendre des décisions sans les en aviser. Je crois que c'est pas à moi de faire tout ça, souffla-t-il.
— Vous savez Mr Vasquez, je compatis mais tôt ou tard quelqu'un va devoir prendre des décisions et c'est ça le plus difficile, répondit Dr Laris tout en se levant.
Il se dirigea vers la porte et incita Stefanio à le suivre. Il suivit Dr Laris hors du bureau et se dirigea vers ce qui lui semblait être les soins intensifs. Plus il marchait dans ce dédale de couloirs plus il avait l'impression d'être un imposteur. Il n'aurait jamais dû être là, mais comment tourner le dos et s'en aller quand on comptait sur vous. Il était peut-être lâche, mais pas à ce point. Non, il allait rester jusqu'à ce que les proches d'Amy débarquent et le jette hors de sa vie.
Quelques minutes plus tard, Dr Laris, s'était arrêté devant une porte où une infirmière faisait son rapport. Puis celle-ci se retourna vers lui et lui sourit.
— Monsieur ? Vous voulez bien m'accompagner, il faut que vous désinfectiez les mains avant de pouvoir rentrer. Les horaires de visites sont de 9 heures à 20 heures, c'est non négociables expliqua l'infirmière d'une voix ferme.
Quelques minutes plus tard, Stefanio franchit la porte de la chambre d'Amy et eu le choc de sa vie. Les larmes lui montèrent aux yeux. Amy était couchée sur son lit d'hôpital, le teint livide ou du moins le peu que l'on voyait. Un pansement recouvrait la moitié de sa joue gauche alors que l'autre était légèrement égratigné. Pour compléter le tableau, un bandage recouvrait une partie de son crâne et quelques mèches étaient éparpillées sur l'oreiller. De nombreux tubes étaient reliés à son corps, mais le plus impressionnant restait la sonde d'intubation. Son bras gauche plâtré du milieu de son bras jusqu'à sa main était ramené sur son torse.
Les yeux fixés sur son visage, Stefanio s'approcha doucement comme s'il avait peur qu'elle se réveille et lui demande de partir. Finalement, l'infirmière prit la parole.
— Je sais que ça peut-être impressionnant à voir et que vous avez sûrement peur. Elle est dans un coma artificiel et c'est mieux pour elle, car sinon elle souffrirait beaucoup trop. Ne vous inquiétez pas votre fiancée se remettra, elle a deux beaux bébés et un fiancé charmant qui l'attende. Je sais reconnaître l'amour quand je le vois et avec vous à ses côtés, elle n'en manquera pas.
Stefanio s'attendait à tout, mais pas à trouver Amy si vulnérable. L'émotion le submergea, lui que tout le monde prenait pour un requin dans le monde des affaires eu envie de pleurer pour la première fois depuis son enfance. On aurait dit qu'elle dormait, mais son visage violacé, les contusions sur son front et ses bras et les différents tubes relier à son corps démentait son air si paisible. Il s'affaissa sur le fauteuil près du lit, pris la main d'Amy et l'embrassa. Il ne se rendait même pas compte qu'il pleurait. Le Dr Laris préféra s'éclipser comprenant que cet homme si dur en apparence préférerait donner cours à son chagrin en privé.

Stefanio passa cette nuit sur ce fauteuil à tenir la main valide d'Amy a prier pour qu'elle se réveille. A cet instant précis, il sut qu'il donnerait sa vie pour voir une dernière fois ces yeux gris pétiller. Il sut qu'il l'aimait depuis la toute première fois quand elle a franchi le seuil de son bureau dans son tailleur mal fagotée. Il ferait tout pour se faire pardonner sa conduite ignoble, mais si les bébés étaient de lui comme il commençait à le croire la pilule aurait du mal à passer. Pour lui, la famille c'est sacré. Et il n'aurait jamais pensé avoir des enfants hors mariage. Ses pensées furent interrompues par l'arrivée d'une infirmière venue relevée les constantes d'Amy. Il s'était vite habitué à ce ballet incessant. Vers 8 heures du matin, il demanda à voir le Dr Laris malheureusement celui-ci étant en réunion. Il décida de rentrer chez lui pour se doucher, récupérer quelques affaires et en profiter pour annuler ses rendez-vous de la semaine.



  Voilà, tout le monde. Un tout nouveau chapitre est en ligne. Je vous conseille de tout relire depuis le début. Je me suis rendu compte que des passages ont été rallongés (ou inversement) et du coup les chapitres correspondent plus forcement à ceux d'avant.

En tout cas, merci pour votre patience. J'ai eu du mal ces dernières semaines à trouver du temps pour poster tous les dimanches. Mais je ne désespère pas.

Ce chapitre a été difficile à écrire pour moi donc n'hésitez pas à me donner vos avis, commenter ou voter.

Bonne fête de Pâques à tou(s)- (tes)   

PS: Merci pour les 2K de lectures c'est peu pour certains mais pour moi c'est énorme !!!


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