Chapitre 7 : Gérison

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Rompant le calme silence régnant sur le village endormi, la main de Pauline tambourina à la porte de bois de la grande demeure bourgeoise d'Élisabeth. La femme d'une quarantaine d'années ouvrit la porte quelques minutes plus tard. Elle était encore à moitié endormie, vêtue d'une robe de chambre.

— Qu'est-ce qu'il c'est passé ! s'écria-t-elle en voyant les vêtements de Sélina et de Jonathan couvert de sang.

Les deux jeunes femmes installèrent le policier sur le canapé pendant qu'Élisabeth s'empressait de réunir ce dont elle avait besoin. Depuis l'autre pièce, elle demanda à Pauline d'allumer les nombreuses bougies de la pièce. L'ancienne revint enfin, dans les mains une petite fiole d'eau bénite et une aiguille métallique.

— Tiens, fit-elle en tendant ces instruments à Sélina. J'ai besoin d'une goutte de ton sang.

Elle posa des yeux troublés par cette requête sur la fine aiguille scintillante à la lumière vacillante des bougies. La vie de Jonathan valait bien plus qu'une simple goutte de sang. Elle planta la petite pointe au bout de son doigt, laissa une goute pourpre glisser dans la fiole transparente. L'eau bénite se teinta de rose. Élisabeth se saisit de l'une des bougies blanche trônant au centre d'un chandelier en argent et fit rouler une perle de cire fumante dans la petite fiole.

— L'eau bénite, le sang et la cire sont les ingrédients de base de la plupart de nos rituels, expliqua-t-elle en secouant énergiquement la potion.
— On ne peut pas utiliser la potion sur sa blessure, la balle est encore dans sa cuisse, intervint Pauline en inspectant la plaie.
— Tu as raison, nous devons la retirer. Sélina tu te sens de le faire ? lui proposa Élisabeth.
— Je ne sais pas trop, je decouvre à peine mes pouvoirs.
— Ne t'inquiète pas, je vais te guider.

Sélina plaça sa main quelques millimètres au-dessus de la blessure et récita la courte incantation qu'Elisabeth venait de lui souffler. Le policier gémit de douleur alors que la balle s'extirpait de la blessure et se retrouvait dans la main de la sorcière. Élisabeth versa le contenu de la fiole sur la plaie, immédiatement, les chaires sanguinolentes se refermèrent sans laisser aucune trace. Les trois femmes laissèrent le Jonathan se reposer et s'installèrent sur la table du salon.

— Pauline m'a dit que la sorcière noire était dans le village depuis des centaines d'années, comment est-ce possible ? Comment a-t-elle pu vivre aussi longtemps ? s'écria Sélina.
— Nous pensons qu'elle prend possession d'un nouveau corps quand le sien commence à faiblir, expliqua Élisabeth. 
— Quoi ? Elle pourrait prendre le corps de n'importe qu'elle personne du village ?
— Non ce n'est pas aussi simple. Elle remplace un membre de sa famille, absorbe sa vie et ses pouvoirs, commença-t-elle avant de devoir faire une pause pour reprendre sa respiration. Chaque génération, elle sacrifie sa fille...
— C'est affreux, comment une mère peut-elle faire ça à son enfant ?
— On est bien d'accord, acquiesça Pauline.

— Je l'ai vu tout à l'heure. Elle était rousse, avait les yeux noir et la peau très blanche. Elle m'a dit qu'elle s'appelait Lilith, ajouta Sélina.
— Ça ne m'étonne pas, elle masque sa véritable apparence et cache son nom. C'est une personne du village que nous connaissons sûrement. Elle restera dans l'ombre jusqu'à l'alignement des planètes pour qu'on ne l'empêche pas d'accomplir son rituel. 
— Comment ça ? demanda Sélina
— Cette Lilith, elle a pour but de devenir une sorcière suprême. Si elle y parvient, elle serait pratiquement immortelle et aurait des pouvoirs illimités. Je ne sais pas comment elle devra s'y prendre, mais je sais qu'elle aura besoin que les planètes soit parfaitement alignée au dessus du village. Cela ne se produit qu'une fois tout les trois cent ans et cela tombe cette année, à la date de Pacques. C'est uniquement ce jour là qu'elle pourra effectuer son rituel. Peut-être que si on savait qu'elle sort Thérèsa a lancé, on pourrait comprendre ce que notre ennemie compte faire, réfléchissait à haute voix Élisabeth.
— Je pourrais me renseigner sur ce que l'on a trouvé dans l'église, si ça peut vous servir, intervint Jonathan en arrivant derrière elles.
— Jonathan tu es réveillé ! J'aimerais que tu dormes chez moi ce soir, je serais plus rassurée, lança Sélina au jeune homme.

Sorcellerie - Tome 1 : Witchcraft Où les histoires vivent. Découvrez maintenant