Sorcellerie - Tome 1 : Witchcraft

Chapitre 11 : Véritable Nature

La nuit obscure enveloppait le village de ses bras sombres que les rayons de la lune ne parvenaient à percer. Les racines qui retenaient Élisabeth prisonnière se desséchèrent autour de ses poignets. Elle brisa les liens végétaux et se précipita vers le trou dans lequel Jonathan était englouti. Le jeune homme émergeait de la marre de boue, d'un geste il envoya la quarantenaire au chevet de Sélina.

Allongée sur le sol du cimetière, une flaque de sang se formait autour de son corps. Élisabeth s'empara de son sac où elle gardait une fiole d'eau bénite et un petit cierge pour effectuer un rituel de guérison. Elle allumait la bougie lorsque Jonathan la rejoignit couvert de boue. Elle lui demanda plusieurs goutes de sang, la blessure de Sélina était sérieuse.

Après avoir ajouté la cire, la sorcière secoua énergiquement le flacon et vida son contenu sur la plaie. Les saignements diminuèrent, mais la potion n'était pas assez efficace pour la guérir totalement.

— Il faut l'emmener chez elle et vite, cria Élisabeth.

Jonathan prit Sélina dans ses bras et l'installa dans la voiture pendant que la femme réveillait Rachel. La jeune femme encore engourdi marcha difficilement jusqu'à la voiture.

Ils retrouvèrent Derek dans la maison et installèrent Sélina sur le canapé. Élisabeth effectua à nouveau le rituel, mais encore une fois ce ne fut pas suffisant pour que la blessure se referme totalement.

— Fait le encore, s'écria Jonathan.
— Je ne peux pas, au-delà d'un certain point, la potion lui ferait plus de mal que de bien, rétorqua Élisabeth.
— Alors quoi ! On attend qu'elle se vide de son sang ? s'indigna-t-il.
— Non, il y a encore une chance que son état s'améliore, tenta-t-elle de le rassurer.

En larme, Rachel ne pouvait que se sentir responsable. Elle l'avais mis dans cette état et elle s'en voudrait toute sa vie si elle en mourait. Elle ne pouvait plus rester là, regarder Sélina étendu sur le canapé. Elle s'enfuit de la pièce, courut s'enfermer dans la chambre de Sélina.

— J'y vais, dit Derek étant le seul à la connaître vraiment, il se sentait la personne la plus à même de la réconforter.
— Non il faut que tu restes avec Sélina, puis je pense qu'elle a besoin d'être seule un moment. J'irai la voir un peu plus tard, intervint Élisabeth en posant sa main sur le bras du jeune homme.

Derek acquiesça et se rassit à côté de la femme qu'il aime. Lui aussi se sentait responsable. C'était lui qui avait laisser sortir Rachel de la prison sous l'église. Elle lui avait fait croire qu'un grand malheur arriverait si elle n'allait pas les aider.

***

Les heures passaient, défilait sur le cadran de l'horloge. Le soleil se leva dans le ciel, chassant l'obscurité nocturne. Sélina n'allait pas mieux. Elle restait allongée sur le canapé, la peau couverte de sueur, la respiration saccadée. Élisabeth était partie s'occuper de sa fille. Elle avait envoyé Derek chercher quelques plantes dans l'épicerie d'un village voisin afin de préparer un autre remède.

Rachel s'était enfermée dans la chambre de Sélina. Elle avait fait les cent pas, parcourut chaque centimètres carrés du parquet de la pièce toute de la nuit. Lorsqu'elle fut un peu plus calme, elle remarqua un bruit étrange lorsqu'elle marchait sur une des lattes du parquet. Elle s'agenouilla pour l'examiner, constata que le plancher était creux à cette endroit. Elle enleva la latte, découvrit une petite cachette où était entreposé les livres de sorcellerie de Sélina. Elle s'empara des ouvrages, s'installa sur le bureau et commença sa lecture. Espérant y comprendre ce qu'il lui était arrivé.

À l'étage inférieur Jonathan était seul au chevet de Sélina. Il voulait lui parler, lui avouer ce qu'il éprouvait pour elle avant qu'il ne soit trop tard, mais les mots restaient prisonniers de sa gorge. Une larme commençait à rouler sur son visage, la petite perle brillante alla s'écraser sur le front de Sélina.