The Evil World with which I no longer wanted to have anything to do.
Lui aussi était un tentateur,
Lui aussi était un lien vers le second (monde).
Le monde maléfique avec lequel je ne voulais plus rien avoir à faire.
RM, monologue – Blood, Sweat &Tears, MV.
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Ils avaient tout donné. Ils avaient tout abandonné au manoir et au réveil, ils avaient tout perdu. La libération avait été brutale et la conclusion n'avait pas du tout été satisfaisante.
Pendant si longtemps, ils avaient lutté pour retrouver la liberté, pour ne pas céder à la tentation, rester pur... ils s'étaient accrochés aux derniers pans de leur innocence pour ne pas tomber dans le gouffre de désespoir qu'avait été la vie d'adulte. Ils s'étaient crus à l'abris au sein du cocon utopique formé par leur petit groupe, malheureusement, on les avait eus à l'usure. Ils avaient mordu à l'hameçon frétillant qu'avait été l'appel de la chair et maintenant, tirés hors des eaux paisibles de leur enfance, ils étaient prêts à être éventrés et mangés à toutes les sauces par la société.
Comme si tout n'avait été qu'un rêve, comme si ces mois de débauche ne s'étaient déroulés que l'espace d'une nuit, les garçons s'étaient retrouvés dans leurs lits respectifs aux premières lueurs du jour naissant, leurs réveils annonçant la date du onze octobre en caractères rouges pétants.
Parties, les œuvres d'art envoutantes qui avaient semblées vouloir communiquer avec eux, dispersée, la brume de mystère qui avait constamment pesé sur leurs épaules ; le matin avait récupéré sa place dans leur vie, ne leur laissant que des souvenirs gravés au fer rouge dans leurs esprits et une sensation de perte pesant inexplicablement sur leur estomac.
Candeur, innocence, décence, pudeur, faux-semblants, quand ils avaient émergé, ils avaient eu l'impression d'avoir tout sacrifié sur l'hôtel du plaisir... plus ou moins volontairement. Ils auraient pu se consoler du fait que leurs réticences avaient été effritées par la force du temps qui leur avait semblé long dans ce lieu mystique loin des lois et morales du monde extérieur, cependant, au manoir d'Abraxas, le temps n'avait été qu'une illusion.
Il ne leur restait même pas d'excuses pour avoir cédé à l'attrait du vice et de la luxure. Que leur séjour au manoir eût été le fruit de leur imagination débordante ou une réalité alternative dans laquelle ils s'étaient retrouvés prisonniers, l'image d'eux qui en était sortie n'avait pas été très glorifiante :
