Cher étranger

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L'inconnu auquel on sourit dans la rue
Est certainement le plus triste des individus.
Dès l'instant où notre regard s'est détourné
Il se fige dans le temps et cesse d'exister.

À la fois n'importe où et nul part
Ses pas silencieux se perdent dans le noir
Pendant que l'on pense marcher dans la lumière
Alors qu'à notre tour, notre corps se perd.

Si j'étais toi, du bas de ma rue je crierai au monde
Un flot torrentiel de créatures immondes,
Je hurlerais jusqu'à en pleurer
À quel point je brûle d'envie d'exister.

Mais je suis toi autant que tu es moi,
Ce qui nous relie n'est autre que l'anonymat
Ou alors la marche sur le chemin unique
D'un triste monde symétrique.

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