Adèle connaît le port de son village de bord de mer par cœur, des après midis à observer le rivage elle en a écumé. Adèle, quand ses cours se finissent que M. Chapo efface son tableau, elle ne rentre pas chez elle. Non, Adèle va dans son café, celui du bout de la jetée face à l'océan, celui où peu de touristes s'aventurent, celui que seul les habitués du village et les mouettes connaissent, celui avec un joli bouquet de pivoine sur sa table. Adèle fait partie de ces habitués, oh oui, la jeune fille a même sa place attitrée que personne ne pique parce que c'est ainsi, le fauteuil près de la fenêtre avec la vielle toile de maître c'est sa place. Elle vient aux heures fixent, quand son lycée lui dit au revoir, elle a toujours deux, ou trois minutes de retard lorsque son vélo fait des siennes. Son café au lait est déjà prêt, tout fumant, qu'il pleuve, qu'il neige (chose rare dans son petit village) Adèle est dans son café au bout de la jetée. Elle quitte le lycée en deux ou trois mouvements, dit au revoir à Aurore et enfourche son fidèle destrier. Gaël, le gérant de son café la voit débarquer, essoufflée, les cheveux en désordre, mais surtout avec son sourire. Adèle a un sourire, comme tout le monde me diriez vous, mais celui d'Adèle il a quelque chose, du malice, de l'innocence, un passé compliqué, des histoires à raconter, c'est assez indescriptible en fait, Adèle sourit et quand ses lèvres s'étirent ça réchauffe des cœurs. Voilà, c'est ça, Adèle réchauffe le monde.
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la voix des fleurs
Contoécoutez, écoutez, c'est la voix des fleurs celle que seul Adèle semble entendre.