Chapitre 6.2

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Je termine de sécher mes cheveux puis j'enfile un jogging et un tee-shirt noir col v qui me moule à la perfection. La fameuse bougie n'a pas bougé depuis la veille, elle est toujours à sa place sur la table basse et m'attend bien sagement.

Avant de l'allumer, je tire mes rideaux afin d'obscurcir un peu la pièce histoire de créer une ambiance feutrée. J'ai le palpitant qui commence à s'affoler, je garde une bouteille d'eau à porter de main juste au cas où.

-Nous y voilà, à toi de jouer Hope! dis-je tout haut.

Je prends une profonde inspiration et c'est avec la main complètement moite que j'allume mon briquet. Je suis en pleine concentration, ce n'est pas tous les jours qu'on décide de faire une petite séance de spiritisme dans son salon. Même si je reste lucide sur le fait que probablement rien ne se produira, quelque chose en moi à envie d'y croire très fort.

J'allonge doucement le bras et allume enfin la mèche, la flamme ondule au rythme de ma respiration. Je la fixe tout en me remémorant les derniers événements, la mélodie raisonne en moi et il ne me faut pas longtemps pour que le visage d'Ana apparaisse dans mon esprit.

Je prend une grande inspiration, tente de refouler la peur qui m'anime et me lance enfin.

-Esprit est tu la ?

Je reste focalisé sur la flamme , elle continue de danser mais rien de plus, je reformule ma question, peut être dois-je être plus précise.

-Ana est tu la ?

Toujours rien, je réitère encore une fois.

- Ana... Ana c'est Hope... Je sais que c'était toi l'autre nuit, parle-moi Ana... s'il te plait....

J'attends de longues minutes, d'accord rien que six minutes pour être exact mais quand on est assis en tailleur au pied de son canapé le temps s'allonge considérablement.

Mon regard est toujours figé sur la flamme, tous mes sens sont en éveils et à l'affût du moindre bruit. Pourtant, à mon presque grand regret rien ne ce passe.

-J'ai sûrement du mal m'y prendre.

Je souffle sur la bougie pour l'éteindre et me relève doucement, la déception est décidément ma partenaire pour la journée. Après l'échec des photos j'essuie l'échec de la bougie. J'irais quand même faire un tour plus tard sur le blog pour voir si je n'ai pas loupé une étape cruciale.

Alors que je rouvre mes rideaux afin de laisser la lumière matinale envahir la pièce on sonne à ma porte. Je sursaute tellement violemment que je manque de m'écrouler sur mon meuble télé.

-Tu m'étonne que la bougie n'est rien donnée, t'es une vrai poule mouillée Hope! raillais-je.

Je rigole toute seule tant ma réaction est pathétique et part ouvrir une fois mon sérieux retrouvé.

-Bonjour! Mademoiselle Hope Latouré ?

C'est un livreur je me demande bien ce qu'il me veut, je n'attends rien.

-En personne, lui dis-je, que puis je pour vous?

-J'ai un colis à vous remettre en main propre. Je vous demanderais juste une petite signature sur ma tablette pour confirmer la livraison.

Curieuse, je m'exécute et signe du mieux que je peux, pas évident d'écrire avec un stylet. Çà ressemble plus à un gros gribouillis qu'à ma signature mais ça fera amplement l'affaire. Il me remet le petit paquet et me souhaite une bonne journée.

Tout en refermant la porte derrière moi, j'observe le colis, aucun expéditeur n'y est indiqué. Mon nom et mon adresse sont écrit à la main, il me semble reconnaître l'écriture mais je n'en suis pas trop sûr. Je le dépose sur le comptoir de ma cuisine et décide de me faire couler un café avant d'entamer une inspection plus détaillée.

-Qu'est-ce que ça peut être? Je n'ai pas le souvenir d'avoir commandé quoi que ce soit.

Ce qui me dérange le plus dans tout ça c'est l'écriture, elle ressemble tellement à celle d'Ana.

- Sauf que c'est juste impossible...

Ma curiosité est à son apogée, j'empoigne rapidement le colis mystère d'une main, ma tasse de l'autre et me dirige rapidement jusqu'au salon. Une fois mon doux breuvage avalé, j'attrape le paquet délicatement et l'ouvre.

Il contient une petite boite en bois rectangulaire toute simple et une carte, je m'attendais à tout sauf à ça.

Je m'empresse de lire la note:

Ma chérie,

Si tu lis cette carte c'est que je ne suis plus de ce monde pour t'offrir ce présent en main propre et je m'en excuse. Tu trouveras dans la petite boite un pendentif très précieux. Il est dans notre famille depuis des générations, ta mère ainsi que ta grand-mère le portait jadis. A présent il te revient de droit, prends en grand soins, il te guidera et te protégera toujours.

Est foi en lui tout comme j'ai foi en toi Hope.

Ne perds jamais espoir ma douce, tu es le soleil qui vaincra les ténèbres.

Joyeux (presque) 25ème anniversaire.

                                                                                                              Je t'aime, Ana

Je lis et relis la carte une bonne dizaine de fois pour être sur que je ne rêve pas.

-Comment est-ce possible... Comment a-t-elle pu connaitre mon adresse avant même que je ne déménage ? C'est un pur délire, on me fait une farce c'est pas possible?!

Je tourne et retourne la carte dans tous les sens afin d'y trouver un quelconque symbole qui pourrait m'indiquer sa provenance. Encore une fois je fais mouche, aucun indice, la partie manuscrite correspond en tous points à son écriture pas de doute possible, elle est authentique.

-OK no stress, elle a sûrement dû le confier au notaire et c'est lui qui me l'a expédié . Je me rassure comme je peu et tente de raisonner le plus objectivement possible.

J'attrape la boite qui était posée à côté de moi, l'ouvre délicatement et y découvre le dit pendentif. Il est en argent et représente un papillon suspendu à une chaîne en argent elle aussi.

-Oh mince, c'est sublime...

Ses ailes sont faites en filigrane tandis que son corps est plein. Ses antennes sont serties de petites pierre bleue qui me rappel étrangement la couleur des yeux de ma mère.

-Un vrai travail d'orfèvre.

Je m'empresse de l'attacher à mon cou et part m'observer dans le miroir de ma salle de bain. Il est tout simplement magnifique, je ne pouvais rêver mieux comme cadeau d'anniversaire post mortem. Ni trop gros ni trop petit, juste comme il le faut et s'arrête pile poil à la naissance de mon décolleté.

-A croire qu'il a été fait pour moi, pensais-je.

C'est le cœur léger que j'empoigne mon sac à main et claque la porte de mon appartement. La journée de demain me parait tout à coup moins terrible, j'ai reçu un merveilleux cadeau ce matin et là je pars chercher mon nouveau compagnon, ça ne pouvait pas mieux commencer.

Les Ames Esseulées (en cours d'écriture...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant