• II •

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« Hé ho ? Il y a quelqu'un ? »

J'errai aux alentours de la gare, abandonnée, ne sachant comment ni pourquoi j'avais atterri ici. Appuyant sur l'interrupteur, les lumières s'allumèrent soudainement, faisant baigner l'endroit dans un environnement plutôt lumineux. L'endroit semblait désert, pourtant je ne cessai de crier à l'aide, mes poumons me brulaient à force de hurler. Je savais que je devais partir aussi tôt que possible. Ce lieu ne m'inspirait clairement pas confiance, et j'avais horreur de ça, c'était ce sentiment si étrange que je haïssais.

Après un certain temps à m'habituer aux alentours, je tombai finalement sur une clôture de fil de fer, certains d'entre eux s'étaient relâchés, sûrement du au temps. J'avais l'impression qu'ils étaient là comme si c'était fait exprès. Mes espoirs recommencèrent à apparaître petit à petit, mais je sentais toujours cette petite dose de sentiments incertains refaire surface. J'avais comme l'impression d'être déjà venue ici.

Ma curiosité légendaire prit le dessus, et avant que je n'ai eu le temps de dire ouf, je me trouvais de l'autre côté de la clôture barbelée. En passant par le petit passage, je m'étais légèrement égratigné la jambe, mais ce n'était pratiquement rien alors je ne fis pas plus attention à ces petites blessures.  En plus, j'avais plus important à faire.

L'obscurité se faisait de plus en plus présente, rendant mon parcours encore plus compliqué qu'il ne l'était déjà, je ne savais même plus où je mettais les pieds à certains endroits. Pour être honnête, je n'ai jamais été effrayée par l'obscurité. C'était ce qui se cachait "derrière" qui me terrifiait.

Je me mis à éclairer l'intérieur de mon sac, à la recherche de ma bouteille d'eau, l'ouvrit et la but d'une traite sans prendre le temps de respirer entre deux gorgées. À force de crier, ma gorge commençait sérieusement à me faire souffrir.

Après avoir rangé ma bouteille, je continuai de marcher toujours plus en avant. Cette partie de la gare était mal éclairée par les vieux luminaires accrochés au plafond, à cause de cela, j'avais de plus en plus de mal à voir ce qu'il se trouvait devant moi. Cependant, que fut ma déception lorsque j'atteins un cul-de-sac.

Ce que je n'avais pas réalisé était qu'il y avait quelqu'un derrière moi, et une fois que je me retournai pour repartir, je fis face au canon d'un pistolet, pointé droit sur moi. Instinctivement, je reculai de quelques pas. Je n'arrivais pas à reconnaître la personne à cause de sa capuche, dissimulant son visage.

« Je vous en prie, » me lamentais-je, « Ne me faites pas de mal. » Je tenais fermement mon sac à dos dans mes bras lorsque j'entendis le cliquetis de l'enclenchement du chien. « Prenez le sac si vous souhaitez. Prenez tout ce que vous voulez, mais je vous en supplie, ne me faites pas de mal. » suppliais-je. Il ne me vint pas à l'esprit à quel point je semblais désespérée, à ce moment-là j'avais ma vie qui ne tenait qu'à un fil.

Le métal du pistolet reflétait dans mes yeux, comme s'il symbolisait la fin d'une vie, le début d'un tunnel en direction de la mort. La silhouette s'avança. Je commençai à paniquer, oubliant presque de respirer tandis que je fixai l'homme en face de moi, qui pouvait décider de mon sort d'un simple mouvement de doigt.

Je ne m'étais jamais sentie aussi vulnérable.

En un instant, un son de tir, puis une douleur. Je baissai la tête et aperçut une tâche rouge sang se former au niveau de mon estomac, mon sang dégoulinait jusqu'à atteindre le sol. Ma tête devenait de plus en plus lourde et je luttai pour ne pas me laisser tomber. Malheureusement, je n'y parvins pas et, en m'écroulant au sol, j'arrivai à voir son visage.

Ce ne pouvait pas être lui...

···

Je me relevai brutalement en position assise, trempée de sueur, la respiration saccadée. Mon corps se mit soudainement à trembler à cause de l'adrénaline qui circulait désormais librement dans mes veines. Je jetai un léger coup d'œil aux alentours, essayant de me repérer un peu. Une fois après avoir réalisé que j'étais encore dans ma cellule, je me laissai tomber sur le matelas et soupirai profondément.

C'était devenu une habitude pour moi d'avoir des cauchemars à cause de tous ces événements, mais ils avaient juste l'air tellement réels... Comme s'ils s'étaient déjà produits auparavant.

Je me glissai une fois de plus sous la fine couverture, amenant mes genoux contre ma poitrine, la nuit était plutôt froide en ces temps-ci. Dehors il pleuvait des cordes, et la seule fenêtre du lieu était couverte d'eau de pluie. Je fermai les yeux, essayant de me rendormir, cependant le bruit des gouttes d'eau s'abattant sur le pan de la fenêtre n'aidait pas.

Cela ne servait strictement à rien, et je le savais. Alors, je restai juste éveillée, roulée sous les draps. Je commençai alors à songer où Yoongi pouvait-il bien être, s'il allait bien, et si moi j'allais aller bien. J'étais sérieusement inquiète. Inquiète pour mon futur, cet avenir douteux devenant de plus en plus flou à chaque instant qui passait.

Au milieu de ces pensées si soudaines, je me souvins tout d'un coup qu'on allait être Lundi demain, et je me mis à râler.

Le jour des visites.

「 𝐥𝐞 𝐝𝐞́𝐬𝐞𝐫𝐭𝐞𝐮𝐫 」✦ 𝑚.𝑦𝑔 𝑥 𝑟𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant