Chapitre 5

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Je me réveille, encore, un nouveau jour se lève. C'est le champ des oiseaux qui m'a réveillé. Je suis seule dans mon lit, je suis pourtant sûre de m'être réveiller avec Lauren. J'ouvre le tiroir de ma commode et mon livre manuscrit a disparu. Je savais qu'elle le pendrait et qu'elle irait le lire. Je souris et je m'étire. Je vais aller lui demander ce qu'elle pense de mon histoire, très personnelle.

J'arrive dans le salon où je vois Lauren assise sur un fauteuil, les jambes croisées, mon livre manuscrit dans les mains.

- Bonjour chapardeuse.

- Bonjour tête de banane.

- Tête de banane ? Pourquoi tu m'appelles comme ça ?

- C'est le surnom que tu as donné à l'héroïne de ton livre.

- Je sais, mais pourquoi m'appelles-tu comme elle ?

- Camila, souffle Lauren en refermant le livre. Je trouve qu'elle te ressemble beaucoup. Elle a subi de douloureuses choses, ça va bien avec le titre de ton livre.

- Lonely Night...

- Oui, une nuit solitaire, c'est ce que vit cette femme, chaque nuit elle se sent seule, chaque nuit elle trouve à peine le sommeil, de peur de se faire violer de nouveau. Elle a peur de retrouver l'amour, elle pense même en être incapable jusqu'à ce qu'elle rencontre un homme.

- Pourquoi cela te fait-il penser à moi ?

- Tu t'es faite violer, je suis venue te sauver, un peu tard je l'admets mais je suis arrivée. Et c'est exactement ce qui arrive à tête de banane. Pour son deuxième viol, parce que oui, un ça ne suffisait pas alors elle s'est faite violer deux fois.

- Moi aussi...

- Quoi ? Demande Lauren visiblement choquée.

- Moi aussi je me suis faite violer deux fois.

C'est fou comment le mot viol ou le verbe violer sort facilement avec Lauren, c'est comme ci c'était un mot banal, comme on pourrait dire pain, fruit, voiture. Mais c'est un viol, c'est comme la mort, on n'en parle pas, mais Lauren s'en fiche, elle me fait en parler comme ci c'était normal de s'être fait violer deux fois.

- L'homme qui t'a violé à l'anniversaire de Normani s'est fait arrêter.

- Vraiment ? Comment l'avez-vous retrouvé ?

- J'ai appelé les flics quand c'est arrivé, il a pas été dur à retrouver parce qu'il était nu et dans les vapes sur un lit, un peu de sang dans les cheveux suite au coup que je lui avais donné.

- Allons voir Normani...

- Tu es prête à retourner là-bas Camila ?

- Allons-y avant que je change d'avis...

Une heure plus tard, nous étions toutes les deux prêtes et en route vers la maison de notre amie. Face à la maison, mon ventre se serre, je me sens oppressée, je revois les regards de tous ces gens, me relooker, me regarder me faire violer sans rien faire. J'ai envie de tous les retrouver et de tous les tuer. C'est plutôt normal je pense, non ?

- Camila ! Comment tu vas ?

Normani court vers moi, les larmes aux yeux. C'est moi qui devrait pleurer, pas elle.

- Ça peut aller mieux, dis-je avec un faible sourire. Ça fait bizarre de revenir là suite à ce qu'il s'est passé.

- Je te comprends, tu vas pouvoir rentrer dans la maison ?

- Oui, ne t'inquiète pas. En revanche je ne monte pas là-haut.

Nous restons bien trois heures chez Normani, nous avons rigolé, nous nous sommes raconté quelques anecdotes, et nous avons aussi manger une pizza. Ça fait du bien de manger un truc de gras. Tout plein d'idées me sautent à l'esprit pour mon livre, alors je dis aux filles que je vais aux toilettes, je prends mon sac, cela ne choque ni Normani ni Lauren. Elles doivent penser que j'ai mes règles, mais je veux juste avoir mon carnet et mon crayon. Etre une fille a du bon des fois.

Lonely Night [Camren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant