Mini Fiction OrelxGringe - Faux numéro.

Trop loin.

Aurélien était assis contre la porte de la salle de bain et regardait son portable les yeux écarquillés. Il était allé beaucoup trop loin. Au début, tout ceci n'avait été qu'une blague. Il avait seulement voulu savoir le genre de textos qu'envoyait Guillaume. Celui-ci était toujours penché sur son portable et il se sentait exclu. Il était toujours en train d'écrire des pavés et il avait voulu savoir ce qu'il pouvait bien écrire de si beau pour que les filles se jettent toutes dans ses bras. Mais la situation avait un peu dérapé. C'était le cas de le dire. Guillaume lui écrivait religieusement tous les jours maintenant et lui-même s'était plu à jouer le jeu. Cependant, en regardant le message envoyé il y a quelques minutes par son ami, il sut qu'il était allé trop loin.

Arianne, il faut que je te dise quelque chose d'important. Ça fait plusieurs jours que j'y pense. Je n'arrive plus à trouver le sommeil parce que je me demande sans cesse où notre relation nous mène. J'aimerais te voir, savoir à quoi tu ressembles, te prendre dans mes bras, t'embrasser... Je te jure que ça fait longtemps que je n'ai pas ressenti quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un. Je crois que je t'aime.

Sa vue se brouilla un instant et Aurélien comprit qu'il était en train de pleurer. Il avait poussé le jeu trop loin et son ami était tombé amoureux d'un mirage à cause de lui. Il n'avait jamais connu Guillaume aussi honnête avec une fille. Mais après tout, peut-être que c'était le même genre de messages qu'il envoyait à toutes les filles qu'il draguait. Une seconde, il espéra que ce n'était pas la même chose avec Arianne avant de se reprendre et de se rappeler qu'Arianne n'existait pas. Arianne, c'était lui.

***

Guillaume jetait des coups d'œil furtifs à son téléphone. Il avait envoyé le message mélo-dramatique il y avait bien 45 minutes et il n'avait toujours pas reçu de réponses. Orel n'était toujours pas sorti de la salle de bain non plus. Pourquoi il ne répondait pas ? Pourquoi il ne sortait pas ? Soudain, son portable vibra et il se jeta dessus :

Moi aussi, mais c'est impossible, désolée.

Ok. Il comprenait le message. Il comprenait le c'est impossible. Parce que c'était son pote qui s'amusait. Mais le moi aussi ? Et le désolée ? Est-ce qu'il s'excusait d'avoir fait de la merde ? Mais alors pourquoi avait-il retourné ses sentiments ? Est-ce qu'il pensait que ça lui ferait moins mal de se faire rejeter ainsi ? C'était pire. Enfin, s'il n'avait pas été au courant que c'était Orel. Il envoya un message lui demandant des explications.