Try with love (terminée) [Sous contrat d'édition]

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Gaëtan

Je me frotte le front tout en regardant pensivement ma porte d'entrée. Elle est partie. Et je ne sais pas si j'ai bien fait de ne pas me montrer trop enthousiasme. Mais quelque chose dans son attitude, son regard perdu, m'a fait hésiter. Pas sur le fait de la revoir, non ça, j'en meurs d'envie, mais sur la manière de m'y prendre pour qu'elle accepte un autre rendez-vous.

Naïs m'a semblé fragile ce matin et c'est bien la première fois que j'utilise cet adjectif la concernant. Comme quoi. Elle n'était pas à l'aise, semblant vouloir fuir le plus loin possible alors qu'elle a toujours été franche jusqu'à maintenant. Je n'ai pas voulu lui faire peur, ni aller trop vite. Je me suis retrouvé comme un con sans savoir quoi faire ni quoi dire.

Je soupire tout en me resservant une tasse de café. J'ignore comment je vais faire avec elle, comment l'amener à accepter un deuxième rendez-vous. J'ai vaguement l'impression qu'elle est plutôt une habituée des relations passagères. Mais passager à quel point ? Pour ma part, quelques rendez-vous supplémentaires me tenteraient bien. Son physique me plait, sa personnalité me plait et, au lit, tout m'a plu avec elle ! Ce serait dommage de s'arrêter là.

Va falloir que je cogite un peu.

Parce que ce n'est pas aussi simple qu'avec les autres. Depuis le début, tout se fait naturellement mais là, ça bloque. Au moindre faux pas de ma part, je sais qu'elle va fuir et que j'aurai perdu ma chance. Si quelque chose la gêne, elle le dégage, je l'ai déjà vu à l'œuvre. Elle ne s'embarrasse pas.

Je m'active finalement, je dois effectivement aller bosser et il faut que je me sorte Naïs de la tête pour le moment. Je file sous la douche, espérant que cela m'éclaircira les idées. Mais je revois cette lueur déboussolée dans ses iris noires, sa gêne quand elle m'a retrouvé dans la cuisine et j'enrage de me retrouver si démuni face à elle.

Elle va être un beau défi.

Une bonne demi-heure plus tard, je suis au boulot et je me plonge dans la paperasse. Le projet avec SpaceSat va nous demander beaucoup d'efforts et il va falloir booster nos équipes. Il faudra surtout qu'on gère la communication pour ne pas rajouter de pression à nos ingénieurs.

À midi, je sors pour prendre l'air et je m'installe sur la terrasse d'un petit bar non loin des locaux de LFA. Je profite de cette pause pour appeler Caroline, entendre sa voix va me faire du bien.

— Salut ! décroche-t-elle joyeusement.

— Bonjour, Madame Malt. Comment allez-vous ?

— Madame Malt... répète-t-elle d'un ton rêveur, ça me fait tellement bizarre. Mais j'adore !

— Heureusement, blagué-je. Tu vas t'y faire.

— J'imagine. Comment se passe le retour à la vraie vie ?

— Tu veux me faire déprimer ?

— À ce point-là ?

— Je ne suis pas sur une ile privée à profiter de la mer, du sable chaud et du soleil toute la journée !

— Tu aurais pu partir avec Sandrine, me fait-elle remarquer.

— Je crois qu'elle avait bien besoin de se retrouver avec sa mère.

— Tu as raison, approuve Caro. Et puis, Laurine les a rejointes il y a deux jours.

— J'ai bien fait donc ! Aucune envie de faire du babysitting, plaisanté-je.