Le soleil venait à peine de se lever, je me tourna sur le côté afin de pouvoir admirer mon fils. Il est tellement beau et il me ressemble tellement, c'est presque troublant. Chaque matin je scrutais son visage, j'aimais beaucoup faire ça, c'était une de mes petites habitudes.
Après un long moment passé comme ça, je me leva pour préparer son chocolat au lait.Une trentaine de minutes après, Isaac se réveilla, il vint vers moi et me serra fort dans ses petits bras. Depuis qu'il avait su, quelques jours avant , qu'il allait partir vivre avec son père aux États-Unis, il était très triste. Son état me faisait vraiment mal mais je n'avais pas le choix, je voulais qu'il parte d'ici, qu'il aille à l'étranger pour qu'il ait un avenir certain.
Il était à peine âgé de 6 ans et je n'avais eu aucun problème pour payer ses années scolaires. Malheureusement, en Haïti l'école est payante. Mais plus il grandissait, plus les années devenaient chers et je ne voulais absolument pas qu'il loupe une année par faute de moyen, pour moi c'était hors de question.Son père était une très bonne personne, c'était un bon ami d'enfance. On se connaissait depuis enfant puisque nous venions du même quartier, de plus nos parents se connaissaient très bien, mais je ne ressentais plus d'amour pour lui, je n'en avait jamais ressentie d'ailleurs. Lui était fou amoureux de moi mais malheureusement ce n'était pas réciproque. Je m'étais mise en couple avec lui en espérant avoir plus que des sentiments pour lui mais je m'étais menti à moi-même et au final je lui avais fais énormément de mal et je m'en suis voulu très longtemps. Mais je ne regrette pas notre relation. Regretter notre relation aurait été regretter mon enfant, or, ce petit bout de moi est ma raison de vivre, c'est ma force dans cette vie.
La naissance d'Isaac était le plus beau jour de ma vie.
Anderson et moi nous sommes restés ensemble jusqu'au 5 ans du petit, nous nous sommes séparés puis il s'en alla aux États-Unis.
Il a réussit à rapidement trouver un travail et un logement.
Quelques mois après son installation, il m'a appelé en me disant que sa situation était très stable et qu'il voulait que notre fils le rejoigne là-bas.
Je n'avais pas pris cette décision à la légère, je me suis beaucoup questionnée : le laisser partir ou pas ?
Je l'ai rappelé quelques temps après pour lui donner ma décision.
J'ai accepté que mon fils parte. Je savais que c'était un choix que j'aurais regretté le moment venu mais c'était un mal pour un bien.Pourquoi je ne suis pas parti avec Isaac ? Tout simplement parce que mon fils serait allé chez son père et lui et moi nous n'étions plus ensemble. Logiquement, il aurait dû m'aider et c'est une chose que je ne voulais absolument pas.
Pour certain mon comportement est enfantin ou excessif, mais il faut comprendre que depuis mon adolescence je me suis débrouillée par moi-même, j'ai pris mon indépendance assez tôt pour arrêter de dépendre de mes parents et voler de mes propres ailes. Je suis une personne qui aime être dans son coin, qui ne veut déranger personne et qui est très débrouillarde.
Pour en revenir à mon fils, savoir qu'il allait partir me faisait, très mal, j'avais ce sentiment d'être comme séparée d'une partie de moi avant même qu'il soit parti. Mes parents, mes frères et ma sœur m'ont énormément soutenu et m'ont remonté le morale. Je ne sais pas comment j'aurais fait sans eux, je savais que je pouvais toujours compter sur eux quoi qu'il arrive.
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Après qu'Isaac ait fini de prendre son petit-déjeuner, nous sommes allés nous préparer pour aller au centre-ville avec ma mère pour lui acheter ce qui lui manquait pour son départ.
A notre retour, j'ai finalisé la valise de mon fils. J'ai préféré m'y prendre à l'avance car je savais qu'avec l'angoisse et la tristesse, dû à son départ, j'aurais été capable de faire n'importe quoi dans ses bagages.16h30
J'étais en face de chez moi, c'est-à-dire chez mes parents. J'ai quitté la maison familiale à mes 19 ans. J'allais chez eux chaque jour avant d'aller travailler. J'avais ouvert mon propre restaurant quelques années plus tôt et ça marchait plutôt bien.
Avec mes parents, nous parlions de mon frère et de ma sœur qui étaient à l'étranger.
Nous sommes au total 5 frères et sœurs. Tout d'abord il y a Jemima et Edwin, les deux premiers, les jumeaux, ils avaient 30 ans puis il y a moi, Shahila, 25 ans à l'époque . Après moi, il y a Nessia, elle avait 22 ans et enfin il y a Laurens le dernier, il avait 20 ans.
Il y avait que Edwin, Nessia et moi qui étions restés en Haïti.
Jemima était partit en France 5 ans auparavant, elle avait rencontré un homme là-bas qui lui avait permis de s'intégrer dans le pays et dans la vie professionnelle, une histoire s'était créé entre eux. À l'époque où je vous raconte l'histoire, ils venaient tout juste de s'installer ensemble et ils attendaient leur premier enfant.
Laurens, lui, était allé étudier en République Dominicaine. Il voulait devenir médecin donc il a été contraint d'aller étudier dans le pays voisin pour avoir un diplôme reconnue à l'extérieur du pays. S'il avait étudié en Haïti, le diplôme aurait été reconnue uniquement en Haïti alors qu'en République Dominicaine, il est reconnue aux États-Unis.
Edwin, lui , travaillait en Haïti, il travaillait en tant qu'aide soignant à l'hôpital de la ville voisine. Il est marié avec une très bonne amie à moi et ils ont deux enfants ensemble.
Et Nessia travaillait avec moi et était seulement en couple, elle vivait toujours chez mes parents.
Après avoir passé un moment avec mes parents, je suis allée ouvrir mon restaurant accompagnée de Nessia car il commençait à faire tard et que cette soirée s'annonçait chargée.
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Amer est mon cœur.
RomanceJ'ai vu partir mon fils loin de moi, je suis arrivée dans un lieu qui m'était totalement inconnu et j'ai connu la vraie souffrance. J'ai fermé les yeux sur beaucoup de choses, j'ai laissé passer plus d'une opportunité devant moi et j'ai été partagé...