PARTIE 3

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Le temps a passé, je ne t’ai revu qu’à la fin de l’année scolaire. Je n’ai pas pris en compte les battements de mon cœur tellement j’étais surprise. Nous avons discuté un peu puis… c’est tout. Je ne t’ai rien dit d’autre. A quoi bon ?

L’été passait, j’ai eu la mauvaise idée de t’envoyer un petit message pour ton anniversaire auquel tu ne m’as à peine répondu. J’ai laissé tomber. Je me sentais trahie. Et c’est à ce moment précis que je me suis rendue compte que non, je n’avais pas fait comme toutes ces autres personnes lors de notre première rencontre. Non, j’avais fait pire que t’idéaliser, je venais de prendre conscience de ma deuxième erreur : j’étais connement tombée amoureuse.

L’année scolaire suivante fut chaotique. Despotique. Je t’avais aperçu de loin une fois et je sais que toi aussi mais nous nous sommes ignorés. IGNORÉS ! Comme de vulgaires inconnus !

Cette année là fût la même que celle qui a marqué la France par l’attentat du 13 novembre 2015, à Paris. Or tu n’es pas n’importe qui. Tu es un pompier et j’avais souvenir t’avoir entendu dire que tu aspirais à devenir Pompier de Paris et que tu vivais à Paris ces derniers temps. Ce jour funeste fût marqué par les larmes, la rancœur, le désespoir, l’incompréhension et tellement d’autres émotions ressenties dans le pays tout entier ainsi qu’aux quatre coins du monde. Je n’avais appris cette terrible nouvelle que le lendemain via les réseaux sociaux. La première question que je me suis posée était « est-ce qu’il y a des gens que je connais qui habitent à Paris ? ». J’ai de la famille mais je savais qu’elle était loin des quartiers touchés. Puis j’ai pensé à toi. Cela faisait des mois que je n’avais pas eu de tes nouvelles. Etais-tu encore dans la capitale ? Ou bien avais-tu pris tes fonctions ailleurs en France ? Ce que j’ai ressenti ce matin là est indescriptible. Mon teint habituellement typé devait être pâle comme jamais, mon estomac s’est tordu d’appréhension et de peur, j’en tremblais ! Lorsque j’ai finalement su que tu allais bien, ce ne fût que par l’intermédiaire d’une camarade à qui j’avais demandé de t’envoyer un message puisque je n’avais plus aucun moyen de te contacter. Tu allais bien, Dieu merci. Et c’est tout.

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