#11

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Franchement, qui aurait pensé qu’en ramenant Parker chez moi ce soir, je me retrouverai au lit avec Arthur ? Encore ! Enfin au lit, c’est vite dit. Il vient de m’offrir une baise phénoménale en plein milieu du salon, et là je m’apprête à inverser les rôles entre la chambre et mon bureau, incapable de tenir plus longtemps pour atteindre mon pieu.

Lui dévorant le cou avec ardeur, je sens son excitation grandissante à nouveau. Je crois que l’un comme l’autre devenons dépendants de chacun. Quand il est là, je le désire plus que n’importe qui. Je veux goûter chaque millimètres de sa peau, embrasser cette bouche jusqu’à en perdre la tête, ne plus le laisser filer quand il en aura l’occasion. Mais je sais, je le ressens, que pour lui c’est la même chose, sinon pourquoi aurait-il fait son jaloux possessif face à Parker ? Un simple plan cul n’est pas censé vouloir être exclusif. Chacun vit sa vie comme il le souhaite, sans avoir à rendre de comptes. Mais le fait qu’il s’inquiète et qu’il débarque pour faire son mâle dominant me prouve qu’il n’est pas indifférent à moi. Enfin, j’ose espérer que je ne me fais pas un film monumental une nouvelle fois. On verra bien où tout ça nous mène. Mais ce qui est sûr, c’est que s’il a prévu de me jeter à la poubelle dans les prochains jours comme un vieux t-shirt troué, je risquerai de ressentir ce manque étrange qui me percute chaque fois que je pense à lui.

***

Nous avons quand même finit par atterrir dans mon lit, qui se trouve être bien plus confortable que le parquet du couloir. J’entends Arthur dans la salle de bain et je redoute de le voir sortir avec toutes ses fringues sur le dos, prêt à se barrer comme il a l’habitude de le faire. Savoir qu’il va se faire la malle d’une minute à l’autre me trouble encore plus que les fois précédentes. Allez savoir pourquoi…

— Tu fous quoi Sven ? crie Arthur derrière la porte de la salle de bain.

— Comment ça “je fous quoi” ? dis-je la boule au ventre.

— Bah je t’attends ! Qui va me savonner le dos ? fait-il charmeur en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte.

— Oh… Euh, j'arrive, fais-je surpris.

Je regarde son beau sourire satisfait et saute du lit. Bien-sûr que je viens ! Si je peux profiter de lui encore un peu, je ne dis pas non. Pour une fois, il me donne un peu de sursis et j'ai bien l'intention de profiter de chaque minutes supplémentaires qu'il m'offre.

Lorsque je le rejoins, Arthur est déjà sous la douche et je sens l'odeur boisée du shampoing qu'il utilise. J'ouvre la porte de la cabine et me glisse sous le jet à mon tour, en matant bien mon tatoué préféré. Je l'observe qui frotte doucement ses mains sur son corps et admire tous ses beaux dessins noirs et gris. Il me semble qu'il n'y en a aucun avec de la couleur. Sur un de ses bras, au milieu de tout un tas d'ombres et de fumée, se trouvent plusieurs chiffres. Sûrement en rapport avec des dates importantes, comme le mien, le seul que j'ai, sous mon pectoraux gauche. Sur le mien, il y a seulement inscrit :

LV
XIII.IV.MMIV

Le "L" et le "V" sont les initiales des prénoms de mes parents, et la date est celle où je les ai quitté pour ma nouvelle vie.

Sur son autre bras, il y a plusieurs visages. Mais impossible pour moi de savoir s'ils sont tous ceux de personnes réelles ou non. J'observe ensuite son torse et son ventre où trônent pleins de dessins sans rapport les uns avec les autres à priori.

— T'as fini de mater ? s'amuse-t-il en me tendant le flacon de gel douche.  

Je souris et attrape ce qu'il me donne puis il se retourne. C'est là que je peux détailler l'imposant tatouage qui recouvre la totalité de son dos. Un magnifique cavalier en armure la tête baissée, une épée à la main sur laquelle est écrit :

Assume-moi [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant