#25 - ARTHUR (Partie 2)

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Ça me fait franchement chier d'avoir annulé ma soirée avec Sven mais je n'avais pas trente six solutions. Mieux vaut affronter cette soirée comme un homme au lieu de fuir comme j'ai tendance à le faire. Mais la comédie a assez duré. Quatre années entières que je me coltine Dylan tel un boulet à la cheville d'un bagnard. Tout ça car Dylan est LA personne idéale d'après le paternel.  LA bonne personne qui fait de moi un être coincé dans la peau du stéréotype du fils de bonne famille, un digne héritier. Conneries ! Ils ne font tous que de refouler le vrai moi jusqu'à ce qu'il sorte pour de bon. Je ne veux pas de la vie qu'on m'offre sur un plateau depuis toujours, je n'en ai jamais voulu d'ailleurs. Je ne suis pas comme ce connard de Kevin qui se plaît dans cet avenir tout tracé, à qui on a collé une femme qui ne fait honte à personne au premier abord. La pauvre Isabel doit finalement être bien malheureuse dans le fond. Normal qu'elle s'envoie en l'air avec un autre de temps en temps. Mon frère pue le narcissisme et l'hypocrisie à des kilomètres. Le seul avantage qu'elle peut avoir dans tout ça, c'est bien de porter notre nom. Mais un jour où l'autre, elle partira loin de notre famille et elle aura raison, ce qui n'est pas le cas de Dylan qui aime cette vie remplie de faussetés et d'amour inexistant.  Je ne l'aime pas, je ne l'ai jamais aimé et je ne l’aimerai jamais. J'ai eu un attachement certain à une époque, mais j'ai ouvert les yeux ensuite et l'attachement c'est peu à peu transformé en mépris et dégoût. Lorsque je pense à Dylan, je ne ressens que du vide, alors que Sven… Sven se pose en permanence devant mes yeux quand je cesse de freiner mes émotions. Si je ne suis pas encore amoureux de lui, je sais qu'il ne me faudra qu'un seul petit pas de plus pour réaliser que c'est lui que je veux, et personne d'autre, jamais.

***

Ça doit bien faire une heure que je supporte les remontrances de mon vieux comme un gamin de cinq ans qui a fait une connerie. Je vais péter un plomb et tous finir par les envoyer chier s'ils continuent. Entre mon père, Kevin et Dylan, putain j'ai ma dose ! Ils s'accordent tous en choeur pour déballer leur sac, comme si je n'étais qu'une sous-merde incapable de gérer sa vie.

— J'espère que tu as compris Ken, et que tu vas arrêter de me faire honte, lance mon père.

— Oh ça va ! T'es loin d'être parfait toi aussi ! Tu veux qu'on en parle de la belle brochette de bimbos que tu t'es tapé à San Francisco ? m’énervé-je sans faire gaffe à ma mère qui est susceptible de m'entendre.  Bah ouais je suis au courant moi aussi de tes exploits papounet, annoncé-je fièrement.

— Ta gueule Kenny ! balance Kevin.

— Quoi ? T'as pas honte toi non plus de cautionner ça ? Vous me faites tous gerber avec vos grands airs de Monsieur Parfait ! Vous ne valez pas mieux que moi alors allez tous bien vous faire foutre ! Dylan et moi c'est aussi faux que tout le reste !

— Qu’est-ce qu'il se passe ici ? demande ma mère en entrant dans le bureau alors que Kevin et Dylan me fusillent du regard, tandis que mon père tourne le dos en regardant par la fenêtre.  

— T'as qu'à  leur demander, lâché-je en prenant la direction de la sortie.

— Si tu sors d'ici t'es grillé ! rage mon père.

— C'est ça ouais…

Je quitte le bureau sous les yeux perdus de ma mère, suivi de près par Dylan qui me colle encore au cul.

— Attends !

— Quoi encore ? dis-je en me tournant.

— Tu penses vraiment ce que tu as dit ? Sur nous ?

— Sérieusement ? Tu te poses sérieusement la question ?

— Moi je t'aime Ken, déclare Dylan en essayant de prendre mes mains avant que je ne m’écarte.

Assume-moi [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant