Assume-moi [BxB]

#27

Il est presque quatre heures du matin quand je grimpe dans l’ascenseur pour monter chez moi. Comme promis, j’ai été voir Alie et j’ai même réussit à lui faire quitter le travail pour la soirée. Cette folle voulait rester bosser après ce qu’il s’était passé. Lorsque j’ai été sauver le cul de Jake, je n’avais presque aucun détail sur le déroulement de la soirée. Entre Eddy qui me sort que Jake tabasse des flics, ma rencontre avec le “charmant” agent Creston et surtout, celle avec Dave, j’ai tout de même plutôt bien géré je trouve, surtout quand on pense que je n’avais quasiment aucune idée de ce qui avait poussé mon ami à agir ainsi, hormis une agression au Evy’s. Mais maintenant je sais, Alie m’a tout raconté et je comprends mieux les motivations de mon pote. Et franchement, je regrette même qu’il n’ait pas résisté plus que ça. J’aurai tellement aimé le refoutre en taule celui-là ! Quand j’ai lu son casier où trônaient : agression, viol, atteinte à la pudeur, harcèlement et j’en passe, j’étais loin de penser qu’il avait fait ce genre de chose à notre sushi girl, et sûrement tellement d’autres. Ce genre de connard ne s’arrêtent jamais vraiment, je dirais même qu’ils deviennent pires, ils se “perfectionnent” avec le temps pour ne pas se faire choper. Maintenant, j’espère secrètement qu’il enfreindra l’ordonnance restrictive pour que je puisse lui payer un allé simple pour Thomaston.

En ouvrant la porte de mon appartement, je me rends compte qu’il y a du bruit dans le salon. On dirait que la télé est allumée car j’entends brièvement le genre de dialogues qu’on trouve dans les séries policières. C’est quoi ce bordel ? Je vide alors discrètement le contenu de mes poches sur le buffet de l’entrée et me saisis de la lampe posée sur le meuble. J’avance ensuite doucement vers le salon mais je suis vite stoppé par le câble de la lampe resté branché à la prise dans le mur. Quel con ! Je manque de faire tomber l’objet par terre mais je le rattrape de justesse avant de faire un vacarme pas possible. Bah oui, je n’ai jamais dit que j’avais l’habitude de ce genre de choses. Je n’ai jamais été le style bad boy qui s’introduit à pas de loup chez les gens. Non moi, je suis plutôt le bon gros cambrioleur du dimanche en moon-boots, tout dans la discrétion. Je pars donc débrancher la lampe et prends soin d’enrouler le câble autour de mon poignet. J’aurai tout aussi pu le laisser traîner par terre, mais pas sûr que ça arrange mon camouflage. Je marche tranquillement, le bras levé, tenant fièrement la lampe au dessus de ma tête, prêt à assommer l’intrus. Bon en fait, je retire le fièrement, en vrai, je me chie dessus ! J’ai peut-être montré que j’avais des couilles ce soir au poste de police mais franchement là, l’adrénaline redescendue, mes boules font les timides. Mon coeur bat de plus en plus fort au fil de mes pas et les bruits de la télé se font entendre encore plus distinctement. Je reconnais même la voix de Gil Grissom des Experts. J’ai presque la goutte au front quand je sais qu’au prochain pas que je ferai, je vais enfin découvrir qui est le squatteur. Allez, on respire ! Trois… Deux… Un…

Bordel de merde !

Je cherche le meuble le plus proche pour poser la lampe qui a faillit devenir l’arme du crime dans le salon avec Svenator. Je reste ensuite attendri par la vision de mon beau tatoué allongé sur mon canapé, endormi. Pourquoi je n’ai pas pensé à lui plus tôt au lieu de me prendre pour James Bond ? Pfff… Je suis vraiment, mais vraiment trop con quand je m’y mets ! Qui d’autre à part lui pouvait entrer sans pression ici ? Il a le code d’en bas et sait que je ne ferme jamais la porte à clé. J’aime bien le regarder dormir, je trouve ça apaisant, et franchement, après la soirée de merde que je viens de passer, ça ne fait pas de mal. Je vais lui chercher un plaid pour le recouvrir et m’installe ensuite sur la méridienne du canapé pour être à côté de lui qui prend toute le place. Ma main caresse délicatement ses cheveux, lui provoquant quelques petits soupirs. De légers rictus apparaissent sur ses lèvres, je crois qu’il se réveille. Ce n’était pas mon but. Je voulais simplement savourer son contact, sentir qu’il est tout près de moi.