XI. L'objet

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Petite chose qui peut tenir dans une main. A la fois chaud et doux, fragile et délicat. Un autre coeur qui bât à côté du sien. Sang bouillant dans des milliers de sentiers organiques et rougeoyants. Ce coeur, l'entends-tu ? Silence. Un ange passe... Voix-intrument qui n'en est pas un, il chante la nuit et dort le jour. Liberté en un instant, à cheval sur le dos du vent. La nuit demeure son amie, le jour est une blessure ouverte. La lune demeure son guide, oeil solitaire dans l'encre noire du ciel. Le soleil le brûle de son cruel éclat, le voilà qui tombe comme Icare. Un nuage passe. Il est sauvé. Il se cache à l'ombre des fourrés, loin de la menace diurne et de sa marque incandescente. La terre parle. Elle lui dit des choses. Murmure qui se confond avec le bruissement de l'air. Tu n'es pas d'ici. Tu le sais. En cet instant, le temps semble s'arrêter. Les nuages sont de plus en plus grands. Ils recouvrent la Terre. Couche opaque et impénétrable, couvercle de verre sombre au-dessus de nos têtes. La peur nourrit son courage. Le voilà qui franchit la barrière dans un fracas de tous les diables. La terre tremble, euphorie chaotique et sans fin. Le voilà qui bat des ailes. Trois fois. Il ne peut plus revenir. Le couvercle s'est refermé. Adieu petite chose ! Sur terre comme au ciel, ici ou là-bas... 

Tu ne survivras pas.

Vague à l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant