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toute mon année de quatrième s'est déroulée auprès d'Ugo, et de sa petite soeur, Mia.
bien que plus jeune que nous, Mia était très jolie et vachement drôle, on s'amusait bien tous les trois. (je dis plus jeune que nous, mais Mia avait en fait le même âge que moi.. c'est moi qui était en avance!)
non, c'était vraiment très très cool, on enchaînait les conneries en se disant "tant pis", seul mon père n'était pas de notre avis, il hurlait à longueur de temps que mon nouveau meilleur pote était la pire des fréquentations, qu'il me tirait vers le bas, blablablaaaaa...
bon, peut être qu'il avait un peu raison, mais je faisais des bêtises avec mon pote parce que je le voulais bien. il ne me forçait pas.

après les cours, j'avais pour habitude de squatter chez Ugo et Mia car leurs parents ne rentraient pas avant 20h et que mon père à moi arrivait à la maison aux alentours de 20h30. ça nous laissait de la marge.

un soir où je sortais à 18h du collège parce que j'avais été collé, sans mon accolyte, (j'avais jeter un feutre sur ma prof de maths, pas ma faute, je me faisais chier sans Ugo, qui était malade, ou qui séchait.) j'eus la surprise de croiser Mia sur le chemin jusqu'à chez eux, un paquet de clopes à la main. j'ai donc crier: "Miaaaaaaa? qu'est-ce que tu fais là?!"
puisqu'elle était la soeur de mon meilleur pote, je me devais de jouer le grand frère avec elle, moi aussi. il fallait qu'on la protège.
elle s'est retournée avec sa mine innocente, et m'a dit "c'est pas ce que tu crois Léo!"
-tu parles... on la connaît celle là Mia. passe moi ça ! lui dis-je en arrachant la clope qu'elle tenait entre ses lèvres, avant de tirer dessus à mon tour.
je voulais faire le vaillant, mais je n'avais jamais fumé avant ce jour, je me suis mis à tousser comme un nul, puis Mia à rigoler.
le reste du chemin menant jusqu'à leur maison s'est fait dans le calme, Mia devait être gênée d'avoir été surprise, une clope au bec. je lui ai promis de ne pas en parler à Ugo, si elle me donnait son paquet ! ce qu'elle a fait, évidemment.

en ouvrant la porte de leur maison, je me suis précipité vers le salon, et plus précisément vers le canapé sur lequel mon pote était avachi. voyant que sa soeur me suivait, il s'est exclamé:
-Léo, mec, pas les petites soeurs... t'as pas le droit de te taper Mia !
-oh non, c'est pas ce que tu crois fréro! me suis-je écrié, c'était évidemment dans mes principes de ne pas toucher sa soeur. voyons.
mais Mia à trouver ça drôle de répéter la phrase que je lui avait dites plus tôt "on la connaît celle là Léo!" avant que son frère me fusille du regard. quelle petite conne!
ça n'a pas duré bien longtemps, jusqu'à ce que je sortes le paquet de clopes que Mia m'avait filé, et que je l'agite sous les yeux d'Ugo.
on allait s'amuser ce soir, avec les Kro dans le frigo de son père et ce paquet de clopes, à nos jeunes âges, nous étions hyper heureux !
c'était une très bonne soirée, l'alcool m'avait retourné le cerveau, et je commençais à avoir mal au crâne, au moment où les portières du Scenic familial des parents de mes potes claquaient. merde, l'heure avait tourné trop vite. et nous étions tous les trois très alcoolisés, le salon était enfumé, Christophe et Amandine, les parents de mes potes, allaient péter un plomb.
-merde, merde ! me suis-je exclamé quand j'ai aperçu le visage de leur mère dans l'encadrement de la porte.

Christophe est arrivé derrière Amandine en gueulant: "putain les jeunes! ouvrez les fenêtres, merde, vous vous croyez où?! ça pue la clope et la bière ici, vous déconnez.
oh beh 'tain, v'là que le petit voisin de la rue d'derrière est encore là, tu veux que je te ramène, gamin?"
j'étais ultra choqué! mon père m'aurait arracher les yeux, si il avait vu ça. alors que leur père à eux râlait seulement parce que ça puait. du coup, j'ai bégayer un petit "oui, j'veux bien m'sieur.."

et me voilà, dans le Scenic des parents de mes potes, à écouter leur père chanter du Soprano, et à revenir à la réalité. lorsqu'il est arrivé devant chez moi et que j'ai pu remarqué que la voiture de mon vieux n'était toujours pas là, je me suis dis que dieu existait.

léoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant