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mes amis n'ont pas fumés avec moi cet après midi là. ils ne trouvaient pas ça très chouette. mais on a discuter, on a lu des témoignages, des histoires, des trucs concernant la drogue. le shit, la weed. puis quelques jours après, nous sommes allés dans de drôles de quartiers de Montpellier, des endroits où nous n'allions jamais. tous les trois, à pieds, on a rejoint le hall d'un immeuble HLM, dans lequel s'entassait un tas de mecs avec des sacoches.
puis on a demandé un 10 de shit, un 10 de beuh. 20€ pour de la merde, 20€ pour de la drogue.
à l'époque je ne le savais pas encore, mais on venait de se faire arnaquer. la dose n'était absolument pas égale à ce que tu as lorsque tu payes 10€. mais bon, j'étais quand même content.
ensuite, on est allés chez moi. mon père n'était pas prêt de rentrer du travail, il était encore tôt. Cam avait déjà piquer un paquet de feuilles Slim à son grand frère, et je m'étais chargé de ma mission « Gauloises de mon père ».
on s'est assis sur mon lit, tous les trois à côtés, puis on s'est dit « comment faire maintenant ? » Ugo a regarder un tuto sur YouTube. Cam a découper un petit morceau de carton et l'a enroulé afin qu'il nous serve de « tonc ». et moi, je tenais cette feuille entre mes doigts. j'avais envie d'une bière. j'avais envie de retrouver les sensations que m'avait procurer cette substance.
après un échec, après avoir renversé beaucoup de tabac sur le parquet, après avoir beaucoup ris, notre joint était fin prêt. certes, moche, presque cadavérique, mais prêt à être fumer.
j'ai descendu les escaliers en vitesse, et je suis revenus avec 3 bières. j'ai mis un dessin animé sur la télé de la chambre, et on l'a allumé, notre premier pilon. ce jour là, Ugo s'est étouffé aux premières tafs et Cam affirmait « ne rien ressentir du tout » alors que c'était elle, qui avait le plus fumer. et moi ? moi j'étais bien. je retrouvais mes sensations presque préférées. je me sentais dans un état second, entre la fatigue et l'excitation ultime. j'étais une pile, une pile vide, qu'on rechargeait. c'est compliqué à décrire, comme sensation.
enfin, ce jour là j'ai compris que je deviendrai vite dépendant de cette drogue.

les après midis qui ont suivis, on a roulés plein d'autres joints. notre difficulté à rouler s'est vite envolée, nos pilons n'étaient pas toujours très jolis, mais ça se tenait.
on en a rouler avec du shit et du tabac, avec de la beuh et du tabac, avec seulement de la beuh, ou même en mélangeant les trois.
j'étais certain de préférer le shit. ça montait plus vite, ça coûtait moins cher. j'adorais ça, putain de merde.

ne fumez jamais.

léoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant