Des coups. Encore et encore, on me ruait de coups. Juste parce que je suis différent. Pourquoi ? Laissez-moi vous expliquer.
Tout d'abord, je m'appelle Izuku Midoriya, j'ai 18 ans et je suis ce qu'on peut appeler une anomalie. Le monde dans lequel je vis est un monde monochrome avec des tons marrons, ternes, en sépia si tu veux. Les gens sont tous dans le thème, personne ne sort du lot avec des couleurs pétantes, ou même pastelles.
Vous vous demandez sûrement en quoi je suis différent, hein ?
Tout simplement parce que je suis vert. Oui, vert comme les arbres en été, vert comme la jade ou l'émeraude, vert comme l'espoir. Enfin, seulement quelques parties de mon corps sont vertes. Mes cheveux en bataille sont d'un vert sombre splendide, et mes yeux brillent de milles feux face au soleil.
Enfin, c'est que disait ma mère avant d'être tuée pour m'avoir mis au monde. Depuis je vogue de village en village, à la recherche d'une personne qui ne me détesterait pas pour ma couleur. Depuis mes 11 ans je vis seul, vagabondant, volant parfois mais je n'ai pas le choix pour survivre.
C'était jusqu'à ce que je croise ce type, qui m'a promit un boulot et un logement. Naïf comme j'étais j'ai accepté sans hésité, mais la dure réalité c'est que dans ce bar où je faisais serveur, je servais plus de bête de foire qu'autre chose. J'étais la risée de tout le monde, les conditions de travail étaient horribles, et je dormais au fond d'une grange sur de la paille. Mais j'avais un toit, alors j'ai continué sans broncher pendant 2 ans. Et quand j'ai voulu me barrer, ils m'ont rattrapé et battu pour pas que je m'échappe. Dans la nuit ils m'ont mis un collier, comme un animal, qui sonne quand je passe la porte du bar et qui donne un coup de jus quand celui qui à la télécommande appuie dessus. J'étais un vrai chien pour eux. Encore plus bas qu'un esclave. J'ai tenté de m'enfuir, de nombreuses fois, mais à chaque fois ils me rattrapaient et me battait pour que je comprenne la leçon.
Et aujourd'hui j'avais presque réussi. La charrette était pleine de paille et garée non pas devant la porte, mais devant la fenêtre vers la cour arrière. J'ai donc continué mon service, et quand les clients qui possédaient la charrette ont commencé à se lever de table, j'ai "accidentellement" renversé de l'eau sur la personne que je servais. Bon, je m'en suis pris une, mais je suis parti derrière la cuisine pour aller chercher une serviette. Et je me suis éclipsé par la fenêtre comme ça le collier ne sonnait pas, et je me suis planqué dans la paille de la charrette pile avant que les proprios ne reviennent. La charrette commençait à partir, et je voyais cette lueur d'espoir de sortir enfin de cet enfer, quand après 10 minutes le collier m'a lancé une décharge. Par peur de me faire remarquer (et par habitude aussi) j'ai subis sans un mot. Mais les décharges étaient de plus en plus longues, et douloureuse à mesure que le temps passait. Ils avaient remarqués que je n'étais plus au bar.
Merde.
Il fallait à tout prix que la charrette sorte de la ville, et j'aurais pu courir dans les bois me cacher. Il suffisait de pas grand-chose, juste un peu plus de temps ...
Mais le problème avec les colliers électriques comme le mien, c'est qu'ils peuvent court-circuiter et faire des étincelles. Et une étincelle dans la paille, c'est fatal.
Disons que ça a pris feu, avec moi dedans d'ailleurs. Ils m'ont de suite retrouvé, avec la fumée noire qui se dégageait du brasier. Des bras m'ont extirpés du brasier, mais pas pour me sauver non non, pour mieux me punir de m'être barré et me faire porter le chapeau. J'étais passé de chien docile à démon pyromane. Youpi.
Et c'est là où j'en suis en ce moment même, par terre, à moitié brûlé et en train de me faire tabasser par les villageois qui ont cru que j'allais mettre le feu a tout le patelin ... Le collier ne marche plus, fort heureusement, mais la violence que je subis est mille fois pire. Quand tu vois la haine dans le regard de tous autour de toi, tu te demandes si au final tu ne devrais pas fermer les yeux et laisser la dame en noir t'emporter vers la mort...
Ça y est, c'en est surement fini de ma misérable existence. Désolé maman, je n'ai pas su vivre assez longtemps pour trouver le bonheur. La douleur émane de chaque parcelle de mon corps, je ne vois plus rien que le noir de mes paupières closes, je n'entends rien d'autre que les battements sourds et affolés de mon cœur, je ne sens plus que de la douleur, de la douleur, de la douleur....
Et d'un coup ça s'arrête. Ça y est, j'ai dû passer la ligne de l'inconscience permanente. Pourtant, dans un ultime effort j'entrouvre une paupière vers mes assaillants, et ne vois rien d'autre qu'une silhouette face au soleil morne, et deux points rouges avant de bel et bien sombrer dans le néant.
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Les couleurs de l'amour
FanfictionDes coups. Encore et encore, on me ruait de coups. Juste parce que je suis différent. Pourquoi ? Laissez-moi vous expliquer. Tout d'abord, je m'appelle Izuku Midoriya, j'ai 18 ans et je suis ce qu'on peut appeler une anomalie. Le monde dans lequel...