C'est une fois dans la rue que le stress me prend les tripes. J'ai un long manteau, une sorte de casquette en toile, et une écharpe dans laquelle je cache mon menton, comme pour me donner du réconfort. Je tiens la main de Katsuki, qui se met à marcher vite.
Je le laisse me guider et je regarde autour de moi les maisons ternes qui longent la route, les jardins jaunis, les passants qui ne font pas attention à nous ... C'est comme si je redécouvrais le monde extérieur. La sensation est ... Bizarre, mais pas dans le mauvais sens. C'est même agréable de pouvoir admirer ces tons monotones sans avoir peur, de pouvoir prendre le temps de bien regarder les détails, de s'attarder sur une chose ou une autre, sans l'angoisse que j'ai toujours vécu.
Rapidement la foule autour de nous s'épaissit, et je vois des toiles cirées étendues sur des arcades en métal rouillé, pour protéger les étals et les commerçants. Les cris commencent à monter, le brouhaha des piétons va de paire avec l'agitation des enfants qui courent, et de voir tout ça, d'être au milieu des gens, comme eux, fait monter un sourire sur mes lèvres. Je serre plus fort la main dans la mienne, qui me répond en se serrant à son tour. Je lance alors un regard vers le blond, qui me regarde aussi avec un sourire en coin, puis se reconcentre devant lui.
Après un moment, on s'arrête devant un étal avec des choux, des salades de toutes sortes, des tomates, et bien d'autres. Toutes ces teintes de marron, qui s'amoncèlent sur des barquettes en bois, n'attendant que d'être mangées, tout ça me met l'eau à la bouche. Pendant ce temps Katsuki fait ses achats, et négocie avec le commerçant mais je n'écoute pas. Il lâche ma main pour prendre des sacs, et j'en profite pour m'éloigner d'un pas et regarder autour de moi.
Je me rends maintenant compte que c'était une mauvaise idée.
C'est à ce moment là que je le reconnais. À sa simple vue, je me mets à paniquer et je n'arrive pas à me calmer même si lui ne m'a pas vu dès le début. Et pourtant, je suis sûr que le simple fait d'avoir posé mon regard sur lui l'a fait regarder dans ma direction, et sourire d'une manière cynique.
Aucun doute, c'est bien lui. Le propriétaire du bar.
Sans réfléchir, je me mets à reculer. Je heurte une vieille dame, qui me regarde méchamment avant de prendre peur en me regardant dans les yeux. Merde, merde, merde !!
Je ne cherche plus à comprendre, et fuit. Je marche d'abord, puis rapidement je me mets à courir. Il faut que j'aille loin, le plus loin possible, vite ...
Je ne sais pas pendant combien de temps je cours, mais je m'enfonce de plus en plus dans les petites ruelles, allant là où les maisons se touchent presque, tournant tout le temps pour qu'on me perde de vue à chaque virage et qu'on ne puisse plus me suivre. Je crois que j'ai réussi à le semer, mais j'ai l'impression d'entendre des bruits de pas me suivre encore et encore, à moins que ça ne sois que l'écho de mes propres chaussures. Alors dans le doute je ne m'arrête pas, et continue inlassablement à courir.
Au bout du compte, j'arrive vers une zone proche de la forêt, où les maisons s'espacent et laissent place à de grands jardins, la plupart à l'abandon, et les rues sont ici désertes. Je m'arrête, à bout de souffle, et je cherche un point de repère, avant de me rendre compte.
Je me suis perdu.
Et je n'ai aucun moyen de m'orienter. Strictement aucun.
Et Katsuki. Je l'ai laissé tout seul au marché, je me suis éloigné alors qu'il avait dit qu'il resterait avec moi. Tout ça à cause de cet homme. Il aurait pu me protéger, mais j'ai fait le lâche et j'ai fuit. Oh merde, dans quoi je me suis encore fourré ...
Bon, ok, on se calme Izuku, on se calme. On inspire, et on expire. Et maintenant on se bouge pour retrouver le chemin.
Je commence à retourner sur mes pas, marchant doucement, regardant à chaque coin de rue mais rien ne me permet de me repérer. Je continue, pensant retrouver des bouts de maisons qui me semblent familiers, mais je retombe sur mes pas et je me mets vite à tourner en rond. Il faut que je retrouve Katsuki, sinon il va s'inquiéter, et il peut m'arriver n'importe quoi il ne sera pas là pour l'empêcher.
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Les couleurs de l'amour
FanficDes coups. Encore et encore, on me ruait de coups. Juste parce que je suis différent. Pourquoi ? Laissez-moi vous expliquer. Tout d'abord, je m'appelle Izuku Midoriya, j'ai 18 ans et je suis ce qu'on peut appeler une anomalie. Le monde dans lequel...