Chapitre II

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" Les gens vivent en s'appuyant sur leurs convictions et leurs connaissances et ils appellent ça la réalité. Mais le savoir et la compréhension sont des concepts si ambigus que cette réalité ne pourrait être alors qu'une illusion "


Quatre mois plus tard, au Palais impérial d'Asril.

L'atmosphère était glaciale. Comme si toute la joie habituelle qui animait le palais avait disparu, laissant place au chagrin et au désespoir. Cela faisait maintenant prés de quatre mois que l'Imperator, sa femme et ses fils avaient été retrouvés morts dans la suite impériale des souverains. C'était la servante personnelle de l'Impératrice qui les avaient retrouvés tous les cinq, allongés par terre, du sang maculant leurs habits. Elle avait crié à l'aide, et deux soldats s'étaient précipités, leurs épées brandies pour éradiquer toute menace. Mais la menace était déjà passée, laissant derrière elle les corps ensanglantés des monarques, ainsi que de leurs trois héritiers.

La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre dans tout l'Empire, puis dans le monde entier. La lignée impériale des Reveria s'était éteinte, et aucun héritier ne pouvait monter sur le Trône pour reprendre le flambeau. L'Imperator et sa femme n'avaient engendré que trois fils, leur dernier enfant étant mort à la couche. C'était une catastrophe. L'équilibre du monde allait être perturbé et le chaos finira par s'abattre sur le monde d'Aldris. Car il était primordial que les cinq Empires d'Aldris ne chutent pas, pour le bien de tous. Et l'Empire d'Asril, désormais démunis de son souverain, car c'était bien l'Imperator, de par son sang, qui préservait la paix, avait petit à petit été victime de catastrophes naturelles successives : sécheresse, incendies, inondations, séismes, avalanches,... N'ayant pu se préparer, de nombreux habitants ont péri ou ont été portés disparus. Mais les asriliens ne cédèrent pas à la violence, au crime ou aux pillages, animés par des siècles de respect mutuel.

Il y avait cependant autre chose qui les empêchaient de dériver sur le mauvais chemin. Quelque chose qu'eux mêmes ne comprenaient pas, mais qui était pourtant présent dans chaque asrilien : l'espoir. Ils avaient tous en eux l'espoir insensé que peut-être, un jour, quelqu'un viendrait les sauver et reprendre le Trône d'Asril, surnommé depuis la tragédie, l'Héritage Perdu. Même s'ils savaient la lignée impériale éteinte, événement historique qui resterai à jamais dans la mémoire de tous et à l'origine du deuil national, ils savaient aussi que ce n'était pas fini. Pour une mystérieuse raison, les asriliens étaient certains qu'une personne portant le même sang des Reveria était là, quelque part dans le monde, bien vivant et attendant qu'on lui révèle sa destinée. Poussés par la volonté du peuple et la survie de l'Empire, les conseillers de la famille impériale et les supérieurs hiérarchiques des armées impériales, se réunirent inlassablement afin d'essayer de trouver une solution.



C'est dans l'une de ces réunions du Conseil que se tenait actuellement Daemon Bel'serion, elfe et Général des armées impériales d'Asril. Le guerrier était assis en bout de table, place qu'occupait en temps normal l'Imperator, écoutant les divagations des conseillers qui s'exclamaient, criaient à tout bout de champ, tentant de se faire entendre des uns et des autres de leurs confrères, pour faire valoir leur opinion. Derrière lui, ses deux commandants, elfes également, faisaient des grimaces. Daemon les comprenaient : l'ouie des elfes était très fine, et ce n'est pas les cris des personnes autour d'eux qui allaient arranger la migraine qu'il sentait venir.

Némésis Reveria - L'Éveil du Sang [ Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant