Chapitre 18 ~ Rencontre imprévue

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« Il n'en vaut pas la peine. »
« Il est comme les autres. »
« Tu mérites mieux que lui. »
« Il ne sait pas ce qu'il manque. »

Les arguments de Sonya étaient toujours les mêmes.
Répétés inlassablement, comme un refrain qui n'en finit pas, qui tourne et retourne dans ta tête sans en finir.

J'avais mal, mal, et rien ne pouvait changer cela. Il n'y avait pas de remède miracle. Seul le temps pouvait emporter la douleur.

Mais combien de temps faudrait-il pour effacer ce qui venait de se passer ?

Je me sentais trahi, manipulé, abandonné par la personne en qui j'avais placé ma confiance, chose que je n'avais faite que rarement dans ma vie. Par la personne à qui j'avais donné mon cœur, en pensant qu'il y avait une chance.

Mais encore une fois, j'avais eu tort. J'étais puni. J'avais compris la leçon.

J'étais depuis maintenant une heure blotti dans les bras de Sonya, sur le canapé du salon.

Elle me caressait le dos en me parlant, mais je n'entendais rien. Ses paroles n'atteignaient pas mes oreilles.

J'avais réussi à lui raconter en balbutiant ce qui m'était arrivé, et elle avait analysé et compris très vite l'état dans lequel j'étais, en sœur responsable.

J'avais décliné tous les appels de Minho, incapable d'affronter un quelconque contact extérieur.

Je m'en voulais, mais je lui expliquerai plus tard.
Il comprendra, il comprend toujours.

J'étais fatigué. Tout ce que je voulais était dormir.
Et oublier.
Oublier Thomas. Oublier Teresa. Oublier l'amour et l'injustice dont j'avais été victime.

Oublier tout.

____________________________

La semaine suivante se déroula sans événement particulièrement marquant. J'allais au lycée, mais le coeur n'y était pas.

Je ne riais plus et je ne plaisantais plus avec Minho, qui faisait pourtant tout son possible pour me rendre le sourire.

Je voyais bien que Sonya et Minho étaient très concernés par mon état. J'étais désolé de les inquiéter, mais je n'y pouvais pas grand chose.

Quant à Thomas ?

Oh... au bout du trente-sixième appel et du quatre cent vingtième message, je bloquai son contact, excédé par cette insistance.

Il voulait vraiment m'enfoncer et appuyer sur ma défaite.

J'avais bien compris que tout était fini, alors que rien n'avait encore commencé.

Les jours passaient, et j'avais du mal à me dire que je finirai par aller mieux.
La douleur et la solitude ne faisaient qu'empirer, comme si quelque chose m'empêchait d'oublier ce qui s'était passé.

Après un rêve particulièrement cauchemardesque que je fis, dans lequel Teresa me poussait continuellement du haut d'une falaise pendant que Thomas regardait, inexpressif, debout à côté, je décidais de jeter et d'éliminer définitivement tout ce qui avait pu avoir un rapport avec Thomas.

A commencer par la source de tout ce malheur.

Mes dessins.

C'est ainsi qu'un matin, un samedi, alors que la pluie tombait, je m'équipais d'un parapluie en prenant ma pochette de dessin sous le bras et je sortais de la maison.

En plus de la pluie, le vent soufflait très fort, et vu ma constitution d'un naturel fragile, j'avais beaucoup de mal à avancer.
Minho avait tendance à se moquer de moi pendant ces moments, où j'étais obligé de m'accrocher à son bras pour pouvoir avancer. Ce n'était pas de ma faute si on habitait dans une région très venteuse...

•Juste une rencontre ~ Newtmas•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant