Âme-soeur immortelles

Chapitre 3

" Qui te demande de l'aide te lance un défi." Proverbe Sénégalais

Je me tourne vers son père, le regardant droit dans les yeux. Je le sens tressaillir face à mon regard, mais je n'y prête pas attention.

- Votre fils a fait son choix, je crois qu'il va falloir que vous le gardiez avec vous encore un moment.

- Sa place n'est plus avec nous. Qu'est-ce qui vous dit qu'il ne nous tuera pas. Pourquoi ne le prenez-vous pas avec vous ?

- Parce qu'il aura besoin de sa famille, de ses amis pour affronter cette épreuve. Et s'il avait voulu vous tuer, il l'aurait fait depuis un moment. L'argent n'a aucun effet sur les hybrides.

Pour démontrer mes paroles, Antone brise ses chaînes sans aucun mal. Je sens les vampires s'agiter derrière moi, sûrement contre ma décision de le laisser vivre, mais aucun n'osera me contredire. Je leur fais bien trop peur pour cela et puis le même choix leur a été proposé. Je me tourne donc vers eux.

- Quelqu'un a-t-il quelque chose à dire ?

J'observe chaque visage de tous les vampires avec attention, pénètre leur esprit pour trouver la moindre objection. Mais aucun d'entre eux n'a l'air contre. J'allais conclure cette rencontre lorsque le bruit d'une épée qu'on dégaine atteint mes oreilles. Je réagis aussitôt en retirant l'épée du fourreau de Mickail. J'ai à peine le temps de lever cette dernière pour parer que celle de mon adversaire est sur moi. Je croise le regard vert si semblable à celui de Mickail, puis son épée bouge de nouveau pour m'attaquer. Je pare de nouveau, puis attaque à mon tour. Nous échangeons plusieurs coups que nous parons sans grande difficulté dû aux nombreux entraînements que nous avons passée ensemble. Je finis par trouver une ouverture dans sa défense. Je n'hésite pas à le désarmer puis plonger mon épée dans sa poitrine à quelques centimètres de son cœur. En signe de reddition, il lâche son épée et lève les mains tout en me souriant. Je lui rends son sourire tout en retirant l'épée de sa poitrine et de la rendre à Mickail qui nous a rejoint. Il la récupère avant d'aider son jumeau à se relever, puis le prend dans ses bras. Louka se tourne alors vers moi, il prend ma main dans la sienne pour y déposer un baiser. J'incline légèrement la tête pour le saluer à mon tour.

- Alors qu'est-ce que j'ai manqué ? Il nous interroge.

Je l'observe quelque seconde avant de lui répondre simplement.

- Tu n'avais cas être présent.

Il lève les yeux au ciel avant de se tourner vers son frère pour avoir une réponse plus concrète.

- Alors commençons par une lettre reçue il y a un mois m'empressant de me rendre ici et de devenir professeur dans un lycée du coin, puis nos retrouvailles après plus de cent ans sans nouvelle. Ensuite cette réunion concernant un nouvel hybride qui se trouve être l'âme-sœur d'Athénasia.

Louka tourne la tête vers moi, sondant mon regard pour y desceller le moindre sentiment. J'essaie au mieux de les cacher mais je sais qu'il arrive à percevoir mon désespoir face à cette situation.

- On dirait que le sort s'acharne contre toi, très chère.

- On dirait, en effet.

Un grognement nous coupe dans nos retrouvailles, je tourne la tête vers ce dernier pour croiser le regard de l'alpha qui prend la parole.

- Excusez-moi, mais nous n'en n'avons pas fini. Nous ne pouvons pas le garder avec nous. Est-ce que votre famille vous a gardé quand cela vous est arrivé ? Et puis sa famille maintenant c'est vous.

- En effet, ma famille ne m'a pas gardé avec elle, mais ne comparez pas quelque chose qui n'est pas comparable. Nous ne sommes pas nés à la même époque, quand j'ai été transformé, je n'appartenais déjà plus à la meute de mes parents. Alors non, votre meute restera sa famille et il aura besoin de vous pour surmonter cette épreuve. Et avant que vous ne me posiez la question, je m'occuperai de son régime alimentaire moi-même, je passerai tous les jours pour voir comment il se débrouille. Mais un conseil, surtout ne l'abandonnez pas, vous risqueriez de le regretter.