La femme forte

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Un immense sourire perça à travers ses larmes et il le lui rendit, ivre de joie. Astoria se jeta à son cou, l'entrainant dans un grand huit d'émotions. Drago l'attrapa par la taille sans ménagement, exultant de sentir contre son torse sa poitrine, son souffle sur ses joues, ses mains sur sa nuque. Son cœur battait si vite que durant une poignée de secondes, tout disparut. Il n'y eut plus que lui et Astoria et les sentiments si fort, si passionnels, si soudains qu'ils portaient l'un à l'autre. Il ne voulait plus la lâcher et il jubila lorsqu'elle se détendit dans ses bras avec un gémissement de bien-être. Après tant d'années de solitude, il avait enfin l'impression d'avoir trouvé sa place. Il estimait réellement Astoria. Elle était intelligente, ambitieuse, volontaire. Elle était belle. Il avait trouvé le seul endroit où il ne serait jamais jugé, rabaissé, insulté. Elle le voyait tel qu'il était vraiment. Elle le voyait même meilleur qu'il ne l'était vraiment. 

Astoria se sépara de lui, colla son front sur le sien, les yeux fermés. Elle tremblait telle une feuille dans ses bras.

« Eloigne toi de ma femme, sale Mangemort ! »

Ils s'éloignèrent l'un de l'autre dans un sursaut et, dans un réflexe qu'il ne pensait pas avoir, Drago fit un pas devant Astoria pour la protéger et tira sa baguette d'un geste vif. Theodore et Dennis se trouvaient tous les deux dans l'encadrement de la porte menant au salon, une expression de profonde surprise et incompréhension pour l'un, rouge de rage pour l'autre. Theo avait forcément entendu leur transplanage. Ils avaient dû arriver par la cheminée. Il aurait dû y penser...

« Tu n'es qu'une petite trainée... C'est lui le père ? C'est pour ce fils de pute que tu voulais me quitter ?!

- Le... le père ? » bredouilla Theodore.

Drago fit un pas, planta sa baguette dans le cou de cet homme qu'il exécrait alors qu'il cherchait à attraper Astoria. Le regardant de haut, il sentit une profonde froideur le gagner. Froideur dévorante qui ne l'avait pas envahi depuis des années, depuis Poudlard, depuis la guerre.

« Dégage de là, siffla-t-il d'un ton forgé par son père au cours des années : calme, mais terrifiant.

- Je ne partirais pas sans ma femme, Malefoy.

- Tu as perdu tout droit sur ta femme lorsque tu as choisi de lever la main sur elle.

- J'ai besoin qu'on prenne un moment pour m'expliquer là. »

Theodore les éloigna tant qu'il put pour se placer entre les deux hommes qui, torse contre torse, se menaçaient de la baguette.

« Demande donc à ton beau-frère de t'expliquer... Que s'est-il passé cette semaine, Fawley ?

- Et que s'est-il passé ces derniers mois ? Depuis quand couches-tu avec ma femme ?!

- Drago, tu...

- Trois semaines. » L'information avait claqué, et Dennis avait pali instantanément. « Seulement trois semaines. Je n'étais pas le père. Tu as tué ton propre gosse, Fawley.

- Quel gosse ? Mais enfin...

- Astoria était enceinte. Fawley l'a torturé pendant des jours. Elle a perdu le bébé.

- Drago, enfin, je ne crois pas que... »

Drago planta son regard de celui de son ami qui doutait clairement de la véracité de ses propos, puis reporta son regard sur Astoria qui, appuyée contre la porte de l'entrée, semblait au bord de l'évanouissement. Elle gardait résolument la tête baissée, incapable d'affronter la scène qui se jouait dans sa vie. Drago l'interpella et elle planta ses yeux désespérés dans les siens, lui déchirant le cœur. Il lui demanda de montrer à Theo ce qu'elle lui avait montré un peu plus tôt. Elle sembla hésiter... Il fut pris d'une terrible angoisse, celle qu'elle abandonne, qu'elle choisisse la facilité et parte avec cet enfoiré. Qu'elle le quitte...

Run away with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant