La femme d'un autre

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Un dossier dans une main, Astoria reposa son mug de café sur le bord de la table, qui bascula et explosa sur le sol crasseux de la salle des Archives en un million de morceaux de porcelaine.

« Oups ! Pardon !

- Mais c'est pas possible, Greengrass ! Fais attention !

- Hey, calme toi Malefoy. On est des sorciers. »

Et comme pour illustrer sa parole, Astoria agita sa baguette au-dessus de débris qui se reformèrent en un instant, mais, agacé, Drago lâcha un sifflement. Elle était d'une maladresse inouïe. Elle ne cessait de faire tomber des objets, d'ignorer le classement par ordre alphabétique des dossiers, de chantonner distraitement en parcourant les notes. Elle faisait trainer l'avancée de sa mission.

Voyant clairement l'énervement croissant de son collègue, Astoria lui envoya un sourire insolent et il décida qu'il était temps pour lui de prendre une pose.

Lorsqu'il revint, une dizaine de minutes plus tard, des éclats de voix se laissaient entendre de la salle des archives.

« On doit faire tourner la boite nous ! Les ventes n'arrêtent pas de baisser à cause des rumeurs ! Vous nous aviez dit que ça prendrait deux semaines au maximum et ça fait presque un mois ! Vous pouvez pas pondre un rapport comme quoi on est hors de cause, hein ?

- Marcus, calme toi...

- Monsieur Belby, siffla la douce voix d'Astoria, si vous aviez laissé vos affaires en ordre, mon expertise aurait été conclue depuis longtemps. Je n'ai jamais vu des livres de compte et des archives aussi bordélique et sale. Maintenant si vous tenez à ce que mon rapport ne vous sanctionne pas, je vous conseille de sortir d'ici.

- Sale petite...

- MARCUS ! »

La porte s'ouvrit violemment et Drago du faire un pas en arrière mais lorsque les yeux des Belby se posa sur lui, il était clair qu'il avait été pris en faute.

« T'écoutes aux portes Malefoy ?! » cracha son supérieur, visiblement éméché. « Si tu tiens à ton poste, je te conseille de tout mettre en ordre avant demain matin. T'as compris ? »

Les poings serrés, Drago attendit que les deux hommes disparaissent avant de rentrer dans la salle des archives et fusiller du regard la jeune femme.

« T'es vraiment gonflée, Greengrass ! Avant que tu viennes mettre ton nez ici, les archives étaient tenues au carré !

- Tu as vu la couche de poussière sur le sol, Malefoy ?

- Je suis pas un putain d'elfe de maison ! C'est toi la femme, fait le ménage si ça te gène tant ! »

La gifle partit toute seule et Drago en resta sonné. Il y avait peut-être été un peu fort, c'est vrai... Mais au point de la mériter ? En relevant le regard, il constata qu'Astoria s'était tournée face à la fenêtre et que ses épaules étaient secouées par des sanglots silencieux. Il en resta bouche bée.

Il y avait été beaucoup trop fort.

Drago toussota, mal à l'aise, et jeta un coup d'œil circulaire à la pièce. Est-ce qu'il passerait pour un vrai connard s'il ignorait le désarroi de la jeune femme ?

« C'est moi qui devrait pleurer là. T'as une sacré droite ! »

Un petit rire triste lui parvint et Astoria se jeta dans ses bras.

« Ok mec, là, faut que tu fasses quelque chose. Prends là dans tes bras, n'ai pas peur ! »

Mais complètement figé, Drago resta debout, les bras écartés, alors qu'elle mouillait sa chemise, sa tête coincée sous son menton, et qu'elle s'accrochait à sa robe comme si sa vie en dépendait. Finalement, il opta pour des petites tapes dans le dos.

Run away with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant