stad. four.

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« Elle te fait renaître un jour, le lendemain t'achève. Tu t'accroches à elle et ne peut que te suspendre à ce qu'elle te donne. Tu deviens malade de ta propre maladie, tu te pièges dans ton propre piège. Le cauchemar démarre alors. »

- Ton dessin parle de quoi exactement?

Je fixai longuement le mandarin à mes côtés. Ses prunelles noircies se fondant dans mes écrits encrés sur une feuille abîmée.

Je soufflai silencieusement, les bras appuyés contre le bord de mon lit. Avant de reprendre mon attention sur le seul point fixe m'intéressant.

- Pourquoi cette couleur, Xukun? Détournai-je.

Il relevai le chef en ma direction, un petit sourire satisfait naissant sur son visage fin.

- Je pense que le gris représente le plus ce qui nous entoure.

- Pourquoi pas le noir alors ?

- Parce qu'une vie est une couleur que la noirceur ne voit pas. Demande à un aveugle de te décrire ce qu'il voit, c'est la même chose.

Je me tue un instant, souriant faiblement face à ses paroles. Il savait ajuster ses mots au millimètre près et pouvait rendre une question sans réponse. Jamais ne cessera-t-il de me rendre béa.

- Je préférais tes cheveux avant de toute façon.

J'avais profité de son inattention pour lui reprendre la feuille des mains, avant de la déchirer. Ses yeux devinrent ronds, surpris par mes brusques mouvements en ce moment calme.

Je me levai et le jetai. Je sentais son regard sur moi, sur mon corps maigre et mes mouvements délicats.

Je décidai finalement d'affronter son regard, les yeux dans les yeux comme deux miroirs en face l'un de l'autre reflétant une éternité inconnue.

- Tu n'as toujours pas répondu à ma question.

PAPILLON 쑤쿤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant