Éclairée par le soleil couchant et la lumière de la lune à l'aube, je sentais mon mal être grandir de manière exponentielle.
En face de moi mon âme reflétait, par mes yeux émeraudes à travers le miroir, ma peau pâle et mes os frêles.
Je dévalai les parcelles débordantes de mon corps, les bras le long du corps et les jambes lourdes.
Et dans un seul souffle, mes paupières battirent des cils avant de se clore, devenues pourpres par ce manque constant de sommeil qui sommeillait en moi.
- Je déteste mon corps.
Il suffit d'un manque et mes envies démentes dévient vers les complexes que seul le cerveau peut comprendre : parce que personne n'est un cerveau, personne ne comprend.
Personne ne comprendra mais tout le monde parlera. Tout le monde écoutera mais personne ne verra ces pensées prisent pour cible.
Je me recroquevillai sur mon lit, le téléphone entre les mains, les larmes se déversant sur mes joues rougies.
Et chaque fois que cette maladie me revient à l'esprit, je n'arrive pas à être moi-même. Au début, ça vend du rêve mais seuls les courageux savent endurer.
Au fond, je ne sais pas si je haïssais la personne que j'étais ou la personne que les autres prétendaient que j'étais réellement.
J'étais comme une chenille tentant d'éclore, mais la fragilité que l'anorexie me faisait m'en empêchait : le papillon en moi ne battait toujours pas des ailes.
Aujourd'hui se confronter à la réalité n'a jamais été une tâche aussi dur.
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