Four

Minseok

«J'ai dit non.

-Steuplait...steuplait !!!

-Révise ta syntaxe. J'ai dit non Sehun. Tu n'iras pas à cette conférence pour pouvoir mater le cul de cet écrivain.

-Mais...

-De un, parce qu'il va penser qu'il a des fans, alors que tu veux seulement observer son boule en détail. Et de deux, je ne veux pas t'y accompagner. Tout simplement parce que j'ai rien à foutre de ce type. Je sais même pas ce qu'il écrit ! Ça pourrait très bien être un auteur de livres pornographiques lesbiens.

-Urgh. Qui écrit ça ? Personne...je suis sûr que c'est quelqu'un de bien. Et puis, si je peux l'avoir dans mon lit...rien qu'une nuit, tu ne te rends pas compte.

-Effectivement, ça me dépasse. J'ai dit non. C'est non, répondis-je, intransigeant. En plus, je n'aime pas particulièrement la foule. Et me retrouver au milieu de dizaines de groupies ne m'enchante pas plus que ça. Alors vas y seul ou trouve quelqu'un d'autre à emmerder.»

Et chacun sait pertinemment dans quel endroit je me suis retrouvé deux heures plus tard. Dans une foutue file d'attente, devant un grand hangar réservé aux conventions.

«Merci de m'avoir accompagné, Hyung...chantonna Sehun.

-Ta gueule. Je ne t'ai pas «accompagné» au cas où tu l'aurais oublié. Tu m'as forcé à venir.

-Rolala...tu exagères toujours...je t'ai...juste dit, que si tu ne venais pas, j'arrêterai de faire la vaisselle, le ménage et la cuisine. C'est tout ! Pas de quoi dramatiser, franchement. Arrêtes de tirer la gueule. Moi, je vais devoir chopper un de ses livres au passage, histoire qu'il ait quelque chose à signer.

-Il s'appelle comment ton auteur ? maugréais-je.

-Comment veux-tu que je le sache ? me répliqua Sehun avec un reniflement dédaigneux. Je l'ai juste aperçu à la télé. Son cul, j'entends. Puis j'ai entendu qu'il faisait une séance de dédicaces. Je suis sûr que mon charme fou va le rendre dingue ! Et dix minutes plus tard, il sera en train de me s...

-C'est bon Sehun. Stop.»

Je lui jetai un regard courroucé au dessus de mes lunettes. Comme d'habitude, il s'en foutait comme de l'an 40. Je regardai, désespéré, l'entrée du hangar, qui paraissait si loin...Surtout que le triple de la queue qu'il y avait ici devait se prolonger à l'intérieur. Cet écrivain de malheur devait être connu, finalement. Sauf si chaque personne ici présente était venue pour observer son postérieur. J'aurais du m'enfuir en laissant Sehun où il était. Avec un peu de chance, il se serait trouvé une nouvelle famille. Mais, je vous concède que je suis parfois stupide. Parce que je suis finalement resté.
Je me tournai pour regarder le fleuve Han qui s'écoulait tranquillement dans son lit. La sensation d'un visage se posant dans le creux de mon cou et de mains attrapant mes hanches me fit soupirer bruyamment.

«J'espère que tu ne rales pas parce que tu es jaloux, murmura Sehun à mon oreille. Tu sais bien que je te remplacerais jamais, Minnie.»

Son souffle chatouilla ma peau et mon corps entier fut parcouru d'un petit frisson de plaisir. J'inspirai avant de me retourner vers lui. Ses jolis yeux foncés pétillaient...

«Ouvre la bouche, grognais-je. On va vérifier si tu n'as pas de salade coincée dans ton appareil. Ça la foutrait mal pour ton écrivain.»

Finalement, bébé Sehun n'avait aucune laitue dans la bouche, mais bien un morceau de tomate. Il ne changera jamais. Tant mieux.

Au bout d'une trentaine de minutes, la queue n'avait pratiquement pas avancé, et je commençais sérieusement à m'impatienter. Et, pour Sehun, c'était encore pire. Ses traits boudeurs flottaient sur son visage, ce qui n'était jamais bon signe. Depuis une bonne dizaine de minutes, il tentait de voler l'un des livres d'une inconnue juste devant eux. Il faut dire que la pile conséquente d'ouvrages tenait à peine dans son sac. Ouvrages qu'elle comptait probablement faire signer. Je soupirai derechef en voyant le grand brun s'approcher de la quinquagénaire par derrière pour l'enlacer. Je m'étouffais presque de rire quand celle-ci  se retourna pour lui donner un coup de coude.