Sehun

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Mal. Ça brûlait tellement. Je ne comprenais rien. Pourquoi...pourquoi ? Je voulais hurler. Mes poumons se remplirent de feu. L'étreinte ardente dans mon propre corps comprima ma gorge et, un instant, je suffoquais. Mes ongles griffèrent le vide avant de brusquement percuter quelque chose. J'enfonçais mes doigts dans cette surface enfin réelle. Quoi ? Je pensais mes sens brûlés. Je ne voyais plus rien. Je n'entendais plus rien. Je ne sentais plus rien. Mais, si je pouvais toucher ça, alors je n'étais pas complétement mort.

Je ne comprenais rien. Rien...rien du tout.

Il fallait...il fallait à tout prix que je me souvienne.

Mes lèvres s'ouvrirent sur un cri silencieux. Minseok !! Où était mon précieux Minseok ?!

Mes mains s'agitèrent en tous sens devant mon corps, dans d'espoir d'agripper quelque chose de tangible. Je voulais sentir Minseok. Je m'agitais. Il fallait que je trouve la sortie de ce foutu tunnel. Des larmes de rage voulurent déborder de mes yeux sans y parvenir. Minnie...

Soudain, je sentis quelque chose pénétrer la chair de mon bras. Et la brûlure intense que je ressentait s'apaisa quelque peu, me laissant haletant dans le noir. Mon esprit dériva et je retombais plus bas encore.

La douleur me tira de cet état végétatif une nouvelle fois. Et c'est fois je sursautais si brusquement que la lumière revint enfin. Je n'étais plus aveugle. Ou plutôt, j'avais ouvert les yeux. Je me redressais, couvert de la plus infâme des sueurs. Une pellicule collante et froide. Pendant un instant, il me sembla voir flou, jusqu'à ce que les contours de l'endroit se précisent. Il y avait un garçon. Un garçon inconnu qui me regardait. Ses yeux exprimaient une terreur pure. Il cria. Enfin c'est ce que je supposais. Parce que je n'entendis rien de son hurlement. Je ne percevais aucun son, seulement celui de mon cœur qui battait à tout rompre dans ma poitrine. Le jeune homme se tira de la pièce en courant, les bras au dessus de la tête, et failli se prendre la porte au passage.  Je restais sonné avant de commencer à reprendre progressivement mes esprits. Je ne connaissais pas cet endroit. En même temps, si j'avais su où je me trouvais, c'est que cet homme s'était lâchement introduit chez moi alors que je mourrais de ma belle mort. Mais non...c'était une chambre bizarre. A mi-chemin entre un débarras et un bureau, sans aucun effort de décoration. En fait, ça ressemblait plus à une pièce où on avait posé un lit d'appoint. Cela ne m'informait pas de l'endroit où je me trouvais, ni même d'où je pourrais trouver Minnie. Je voulus me lever. Mais une douleur vive perforant tout mon dos m'en empêcha. Je retombais sur le lit de camp avec un sifflement de douleur. Mes yeux se fermèrent. Je n'entendis pas la porte s'ouvrir. Et c'est pour ça que je sursautais derechef en les rouvrant.

Lay.

Et la vision de son corps à moitié dénudé me fit comme un grand coup de massue. Et je me rappelais de la séance d'autographes. Et de ce bruit...ce dernier bruit que j'avais entendu avant de sombrer dans le silence. Un bruit d'explosion.

Par contre, ça n'expliquait absolument pas pourquoi je le retrouvais là à moitié nu. Attendez...à moitié NU ?

Je relevais la tête trop vite et retombais aussitôt. Mal. Je remontais le long du mur plus prudemment. Ses lèvres bougeaient. Mais je n'entendais rien. Je penchais la tête. Il avais toujours ce bonnet...alors que son haut était parti on ne sait où.

Je montrais mes oreilles du doigt avec un signe négatif et il parut comprendre. L'écrivain saisit un petit carnet dans sa poche arrière et écrit frénétiquement dessus.

"Ne t'en fais pas, Sehun. Ton ouïe va revenir dans quelques heures...c'est à cause de l'explosion."

Mes yeux durent lui montrer une panique extrême, puisqu'il s'approcha pour me tapoter l'épaule. Je secouai la tête pour lui signifier que je comprenais rien.

"Tu devrais dormir, je repasserai pour t'expliquer plus tard"

Il s'apprêtait à ressortir quand je le retins. Mon regard suppliant du lui faire comprendre.

"Ton ami va bien."

Et il me laissa. Seul. De nouveau.

Il avait raison. Au fil des minutes, le bruit sourd s'atténua et je pus enfin percevoir certains sons. Celui d'une porte qui se claque. Des cris de colère aussi. Où est-ce que j'avais bien pu encore tomber ? Parce qu'ils étaient pas mal, hors de cette pièce, à s'engueuler comme des gosses. Je serais parti sur 7. Minimum.

Bon. En fait, j'ai atterri dans un harem ? SUPA !

L'auteur étrange que j'étais allé voir me laissa poireauter plus d'une heure et quand il revint enfin, je ne pu m'empêcher de soupirer de soulagement. Il avait remis un tee-shirt. Zut.

Par contre, moi, je n'en avais pas. J'avais remarqué ça au cours de mon heure d'attente. Je grognais.

«Ça va mieux tes oreilles ? me demanda l'auteur.

-Oui...je crois que oui, maugréais-je. Mais j'aimerais bien comprendre ce que signifie toute cette mascarade.

-Bon...Autant y aller franchement alors. Autant qu'on se mette dans la merde jusqu'au bout.»

Le jeune chinois attrapa le bonnet qu'il avait gardé depuis tout ce temps. Et le retira.

Il avait des oreilles. Normal, me direz-vous certainement. Tout le monde à des oreilles. Mais pas ce genre d'oreilles. Pas des oreilles triangulaires, noires et poilues au sommet du crâne.

Je hurlais.

FourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant