Je suis jeune. J'ai fais des erreurs et des bêtises. Je suis allée à l'école et l'ai manqué aussi. J'ai appris puis oublié des choses.
Mais la vie, on ne l'enseigne pas à l'école. La vie, on l'apprend de nos expériences. Souvent des mauvaises. Elles sont de vraies leçons.
Les gens vivent des choses. J'ai vécu des choses.
J'ai travaillé, j'ai galéré.
J'ai pleuré aussi. Sans mouchoirs ni mains pour les essuyer.
Puis j'ai ris. J'ai pleuré de rire à m'en tordre le ventre.
Mais ce dont je me souviens principalement dans les moments difficiles, ce sont les tempêtes que j'ai traversé, les pluies que j'ai arrêté et les tornades que j'ai maîtrisé. Toutes ces fois où j'étais prédestinée à l'effondrement mais je n'ai pas faibli. Toutes ces batailles qui auraient dû m'achever où j'ai refusé de rendre les armes.
Alors ne me regarde pas de haut. Cette tombe que je m'étais creusée, c'était ma tranchée pour mieux attaquer. La guerre je la connais. La guerre intérieure. Celle qui peut te pousser à perdre ton humanité ou à la quitter. La guerre qui te fait perdre tous tes repères. Celle qui n'est jamais vraiment terminée.
Ne tente pas de m'apprendre des choses que tu n'as encore jamais vécu.
Je ne connais pas tout, loin de là, et j'espère ne jamais tout connaître. Que la vie garde sa part de mystère.
Mais toi non plus. T'es-tu déjà retrouvé au bord du gouffre avec le vent qui te pousse vers la faille. Les mains tremblantes et le corps entier ruisselant de larmes, les jambes sur le point de fondre. Et que tu as accepté.
Tu as accepté la chute. La chute libre qui te donne l'impression de te démembrer, de te faire arracher tout ce qui fait ce que tu es même les plus infimes cellules de ton corps.
Et quand tu es arrivée au fond, tout au fond du trou, tu as regardé vers le ciel, cherchant ton étoile du jour et ton soleil de nuit, et que tu as hurlé.
Tu as hurlé de tout ton être, de toutes tes recipes à en cracher tes poumons.
Tu as hurlé VICTOIRE !
Parce que tu es toujours vivante.
Tu es restée au fond, parcourant les chemins de boue, shootant dans les pierres qui croisaient ta route tyrannique. Tu as marché, marché, pas après pas, un pied devant l'autre.
Tu as marché, des heures, des jours, des mois et des années jusqu'à trouver. Là. Dans le fond du trou. A travers le brouillard. Ton paradis perdu.
Ta vision trouble, tes bleus fictifs se tes coups mentaux, tes saignements, tes vomissements, tout ça s'est guéri.
Petit à petit, tu t'es rafistolée avec ce que t'avais sous la main. Une fleur, un papillon, une étoile, une goutte d'eau. Avec toutes ces petites choses tu as compris,
Ce que c'était,
La vie.
Car l'idiote, elle, elle l'a vécu.
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INSIDE MY LOCKED HEART
Non-FictionL'adolescence. Ce passage à la grille plus ou moins grande, aux barbelés plus ou moins aiguisés. Certains passent avec quelques égratignures, d'autres s'arrachent la peau et y laissent un peu de leur cœur. Chacun le vit à sa façon, chacun à sa propr...