De la peur nait l'adrenaline

Chapitre 22 : particulière ?

Jack et Jane se défiaient du regard et avaient complètement oublié ma présence, jusqu'à ce que Jeff fasse une remarque :

- Euh... Je crois que la pauvre ne va pas très bien...

Effectivement, je ne me sentais pas en forme. 

Ils n'eurent pas le temps de me demander ce qui n'allait pas que j'avais déjà couru comme une dératée jusqu'aux toilettes. Je pensais avoir vomi toutes mes tripes. Les yeux larmoyants et les jambes tremblantes, je restais agenouillée devant la cuvette de peur que tout ne soit pas sorti.  

Bordel qu'est-ce qu'il s'est passé ? 

Jack arriva à l'encadrement de la porte mais n'osa pas aller plus loin. En même temps ce n'était pas très beau à voir.

- Je crois que ton corps n'est pas habitué à manger ce genre de truc... Désolé j'aurais du y penser. 

- C'est bon c'est pas grave, ça passera... Enfin j'espère.

Je me relevai avec un peu de mal en me cramponnant au lavabo, et j'ouvris le robinet.

L'eau fraîche caressant mon visage me fit un bien fou mais n'enlevait malheureusement pas mon mal d'estomac.

Je le voyais dans le reflet du miroir, me regarder d'un air soucieux. 

- Je ne suis pas en sucre, tu le sais ?

- Parce que tu crois que je me fais du soucis pour toi ? Laisse moi rire.

- Très bien, alors laisse moi passer.

Il s'écarta pour que je puisse partir mais mes jambes en avaient décidé autrement.

Pourquoi rien ne se passait comme je le voulais ? 

Il me rattrapa avant que je ne touche le sol, et heureusement sinon je crois que je n'aurais pas eu la force de me relever et j'aurais probablement dormi là.

- On dirait bien que ton chevalier servant t'as sauvé la vie.   Me dit il, une pointe d'ironie dans la voix.

- N'exagère rien non plus.

Il me remit sur pied mais ne me lâcha pas pour autant. 

- Tu peux marcher ou il faut en plus que je te porte ?

Malheureusement je n'avais pas d'autre option : mes crampes d'estomac étaient tellement fortes que j'en étais presque pliée en deux. Seulement si je lui demandais de me porter j'allais encore en entendre parler pendant trois semaines. Je lui fis signe que je pouvais me débrouiller mais il fallait croire que je n'étais pas bonne comédienne.

- Aller fais pas la gamine, je vois bien que t'as mal. Laisse moi t'aider.  

Il avait l'air sérieux et je n'avais visiblement pas mon mot à dire.

Il me porta jusqu'à ma chambre où il m'allongea délicatement sur le lit puis il m'apporta un seau et même des médicaments. 

Jack s'assit à côté de moi pour me préparer les gélules à prendre accompagnées d'un verre d'eau. Je le regardais faire, il se tourna dans ma direction en me tendant les cachets.

Les mains tremblantes depuis mon aventure au toilette, j'attrapai le verre en essayant de ne pas en mettre partout et avalai une par une les petites capsules colorées.

- Repose toi bien, je suis à côté si t'as besoin d'un truc. Me dit-il en quittant la chambre.

Quelques instants plus tard les douleurs s'estompèrent et je finis par trouver facilement le sommeil.