Seconde Chance [GTOP]

Partie 3

Dans un luxueux appartement, un jeune mannequin se prélasse sous la douche ... enfin, se prélasser c'est vite dit, en réalité son esprit est en pleine ébullition depuis un mois. Depuis ces fameuses retrouvailles, depuis ce jour, cette mélancolie qui ne cessait de le hanter a disparu. Elle a été remplacé par un profond sentiment d'abandon qui ne l'avais jusque-là qu'effleuré, mais elle est a present doubler d'une immense colère.

N'ayant jamais été du genre à se voiler la face, le jeune homme s'est rendu compte, depuis cette fameuse séance photo, que les sentiments qu'il croyait totalement éteint sont toujours présent. Pire, cet homme qu'il croyait ne plus revoir à souffler sur les braises et ranimer la flamme en quelques secondes, pour en faire un immense feu de joie.... ou plutôt de désespoir.

Le jeune mannequin sort de la salle de bain, une serviette autour de la taille et une que ses mains utilisent pour frictionner ses cheveux. Une fois ses cheveux secs, il s'empresse de s'habiller pour éviter d'attraper froid. Au moment où il finit de se préparer, il regarde l'heure et réalise qu'il a encore beaucoup de temps à tuer avant que son manager ne vienne le chercher. Il décide donc de se plonger dans un roman tout en écoutant de la musique, quoi de mieux à faire en un début d'après-midi?

Une demi-heure après le début de cette passionnante activité la sonnerie de son interphone se fait entendre.
Fronçant les sourcils face à cette soudaine interruption, il s'empresse tout de même d'aller ouvrir sans se poser la question de l'identité de la personne derrière la porte, pensant sans doute que son manager a décidé de venir le chercher en avance.

En ouvrant la porte, la surprise de se retrouver face avec sa nemesis fait dérailler son cerveau pendant quelques instants. Sans gêne, le nouvel arrivant rentre dans l'appartement ne demandant aucunement la permission et en frôlant le propriétaire par la même occasion. À ce subtil toucher, celui-ci reprend bien vite ses esprits avant de fermer la porte et de suivre son indésirables invité à l'intérieur.

- Qu'est-ce que tu fous chez moi Seunghyun?

- Je suis venu m'excuser. répond-t-il en desserrant sa cravate et en s'installant sur le canapé en maître des lieux Tu n'aurais pas une bière?

Le véritable maître des lieux reste abasourdi devant tant d'impolitesse, qui pourtant ne gâche rien à sa beauté et à sa prestance. Cette dernière pensée faire ressortir la colère du dongsaeng à l'encontre de son hyung et il se place face à lui prêt à en découdre. Il commence à cracher son venin.

- T'excuser? Vraiment? Pourquoi exactement? Dois-je te rappeler que ça fait déjà un mois que nous nous sommes vus au studio? Depuis, silence radio, tu ne m'as même pas contacté ne serai ce qu'une fois. Alors dis-moi, sur quoi porter tes satanées excuses?

- Je te rappelle que je t'avais demandé de me passer ton numéro mais tu as refusé.

- Oh bien sûr! Tu mets toute la faute sur moi maintenant! Tu connais mon adresse, tu aurais pu venir me voir. Seunghyun croise les jambes et sort un paquet de cigarettes. Allume ça chez moi et je te fous dehors avec un coup de pied en prime.

L'invité malpoli range son paquet avant de prendre la parole.

- Si tu veux tout savoir, j'ai été très occupée après nos retrouvailles.

- Je n'en doute pas, retourne donc à tes occupations et sors de ma vie.

- Désolé mais ce n'est pas prêt d'arriver puisque les travaux sont à présent terminé.

- Les travaux? Quels travaux? ... Tu veux dire que tu supervisait les travaux dont tu m'avais parlé?

- Oui, mais pas que.

- C'est-à-dire?

- J'ai presque finalisé la signature d'un contrat d'exclusivité avec l'agence d'un jeune mannequin, il ne reste plus que sa signature à lui.

Le regard de Jiyong s'assombrit encore plus.

- Vraiment... répond-t-il Je lui souhaite bien du courage alors.

Son invité pouffe de rire et il lui lance un regard encore plus noir que noir en espérant le calmer.

- Tu ne veux pas savoir de qui il s'agit?

- Non merci, sans façon.

- Dans tous les cas, sache que je suis vraiment désolé de ne pas t'avoir contacter pendant un mois entier.

- Est-ce la seule raison pour laquelle tu t'excuses?

- Je peux également m'excuser d'être parti il y a 10 ans, sans te donner d'explication, mais sache que si c'était à refaire... je le referais.

- ... je vois. J'ai entendu tes excuses merdiques, maintenant tu peux dégager.

- Comme toujours, la colère d'aveugle p'tit Dragon.

- Dans ce cas peux-tu m'expliquer pour quelle raison son altesse TOP à juger bon de partir à l'étranger sans un mot?

- Je connaissais tes sentiments.

Jiyong devient rouge pivoine puis blanc en neige en quelques secondes.

- Que ... que veux-tu dire par là? demande t-il nerveusement.

- Je t'avais toujours dans le viseur de mon objectif Ji, croyais-tu que j'étais à ce point aveugle pour ne pas me rendre compte d'une chose aussi importante?

Jiyong s'avachie sur un fauteuil en soupirant.

- ... je comprends mieux, dit-il. Tu as décidé de t'éloigner parce que tu trouvais répugnant ce désir que j'avais pour toi.

- Tu te trompes p'tit Dragon.

- Ne joue pas à ça avec moi.

- Jouer à quoi?

- Tu vas me sortir un truc du genre "je t'ai toujours considéré comme un ami et je voulais faire en sorte que tu oublies ces sentiments qui n'était sans doute pas de l'amour".

Seunghyun le regarde un instant comme s'il attendait la chute d'une blague, mais rien, un silence pesant fini par s'installer. Silence qu'il brise en explosant de rire, faisant sursauter le pauvre mannequin qui regarde avec incompréhension et désespoir.

À cet instant précis, Jiyong ce sent atrocement humilié il se dit qu'il n'aurait jamais dû accepter la proposition de le photographier que ce photographe en herbe à lui avait fait il y a 10 ans de la a débuté tous ses malheurs... mais également ses plus grandes joies. Pour une quelconque raison, le mannequin a tendance à effacer de sa mémoire ce dernier petit détail qui l'empêcherait sans doute de se morfondre et de traiter de tous les noms celui à qui il doit sa carrière dans le mannequinât.

Donc, sans se soucier des bonnes choses que le fait d'avoir accepté cette proposition lui a apporté, des larmes de détresse et d'humiliation se mettent à glisser sur ses joues.