Chapitre 17

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- Bertrand Lefevre à été arrêté ce matin et mis en garde à vue. En effet, celui-ci serait coupable de viols multiples sur mineurs et serait à la tête d'un réseau de prostitution pédophile. Sa femme, et son ancienne épouse, Jane Smith et France Lacroix sont elles aussi placées en garde à vue pour complicité. D'après les enquêteurs, il aurait agressé sexuellement une trentaines de jeune filles de 4 à 18 ans pour la plus âgée. Toutes ont été amenées dans ce réseau de prostitution forcée. La plus grosse victime serait sa belle fille, Jude Smith, qui aurait, d'après les révélations de sa mère, Jane, subit durant 7 ans ses agressions et actes de prostitution. Elle explique qu'elle est partie 3 mois après ses dix huit ans en expliquant dans une lettre, qu'elle souhaitait recommencer une vie sans eux. La famille proche de Jude est elle aussi placée en garde à vue pour complicité. Sa mère explique, sans remords, que tout le monde était au courant mais personne ne disait rien. La police est à la recherche des autres participants et clients du réseau pédophile.

La télé s'eteigna, mais je resta figée. Figée comme une coquille vide. Et c'était exactement ce que j'étais, vide. Je sentais mes membres trembler et mon coeur battre, signifiant que, contrairement à mon esprit, mon corps était encore en vie. Je ne pouvais plus cligner des yeux, respirer ou bien même, desserrer ma prise de la main d'Orel. Je savais que je devais lui faire mal à broyer sa main comme cela, mais je savais aussi que si je perdais ce contact avec lui, j'allais perdre pieds.

- Jude, je t'en pris fais un truc, respire au moins, ça serait pas mal, mais reste pas comme ça.

Je me jeta dans ses bras et me mis à hurler de toutes mes forces. Ses mains dans mon dos m'empêchaient de tomber, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Je le sentais me serrer le plus fort qu'il pouvait, et je faisait de même. On s'étouffait à se serrer comme ça, mais j'avais besoin qu'il soit au plus près de moi.

- Laisse toi aller. T'en as besoin.

Je secoua la tête.

- Non, non, non, il faut pas que je craque.
- Si, n'aie pas peur, libère toi. Je suis là, je reste avec toi.

Et je l'écouta, je le fis. Je me mis à pleurer comme jamais j'avais pleuré. Je me mis à pleurer comme jamais j'avais eu le droit de pleurer. J'étais complètement accrochée à Aurélien, et je savais, qu'à partir de ce moment là, si il me lâchait, je ne serait plus rien. Je pleura encore et encore. Et Aurélien me berça, calma mes crises de paniques une à une, me donna des mouchoirs, me caressa le dos, les cheveux, m'incita à pleurer tout ce pourquoi j'étais mal aujourd'hui. Il me détacha de lui, pour se lever mais je n'avais pas envie de le lâcher, alors je m'écroula à ses pieds en m'accrochant de toutes mes forces à ses jambes.

- Attend, ma belle, lâche moi, je vais juste au pc, me dit il en me montrant son bureau dans le coin du salon.

Il me forca à me rassoir. Je ferma les yeux en essayant de calmer ma respiration. J'entendis le bruit de l'imprimante, et Aurélien revint quelques minutes plus tard avec un tas de photos de mon beau père, celle que l'on voyait sur toutes les chaînes d'infos, et un briquet. Il me tendit le tout.

- Défoules toi.

Aussitôt, je pris une feuille et l'alluma, et regarda la tête de Bertand brûler lentement. Et je fis pareil pour les dizaines d'autres feuilles. Ensuite, il me repris dans ses bras et nous fîmes basculer de manière à ce qu'on soit allongés, moi sur lui. Il me serait dans ses bras comme si j'étais un ours en peluche, mais c'était pile poil ce dont j'avais besoin en ce moment. Je mis ma tête dans son cou, ce qui me permettait de sentir son doux parfum, et ses mains faisait des papouilles dans mon dos. Il entremêla, aussi, nos jambes.

J'avais l'impression que mon monde venait de s'écrouler. Mon histoire était exposée au yeux de tous, et ce, sans m'avoir demandé mon avis. Et puis les mots de cette présentatrice aux airs de conne avaient fait remonter des souvenirs sombres. Et merde, qu'est ce que je me sentais mal. De nouveaux sanglots secouèrent ma cage thoracique. À l'entente de nouveaux pleurs, Aurélien resserra sa prise autour de moi, et de mon côté, je me calais encore plus contre lui, agripant son sweat en même temps, pour que, dans n'importe quelles circonstances, je reste accroché à lui. J'avais besoin de lui, et je ne voulais pas le lâcher, je ne pouvais pas.

- Explique moi tout, de toi même.
- Je peux pas faire ça Aurélien, sanglotais-je.
- Si tu peux, t'es la femme la plusforte que je connaisse, tu peux tout faire.

Je secoua simplement la tête, toujours dans le cou d'Orel.

- Ça va te faire du bien de tout lâcher. N'aie pas peur. Je suis là.
- Quand j'avais 11 ans, j'ai eu un accident de la route avec mon père, en allant voir un concert, et il est mort sur le cou. Il a fait un face à face avec un camion. Le choc venait de devant, et comme ils étaient surpris tous les deux, ils ont tous les deux freinés alors le choc n'a pas été trop puissant, et comme j'étais à l'arrière, je n'ai pas été touchée. Je n'avais pas un bleu, rien. Mais le choc a quand même été assez violent pour tuer mon père. Et depuis ce jour là, ma mère me déteste. C'était un de mes groupe de rock préféré de la région, c'est moi qui a insisté pour qu'on y aille, c'est moi la responsable de la mort de mon père Aurélien.

Mes larmes reprirent et Aurélien me rassurait en me chuchotant que c'est pas vrai.

- Et puis, un mois après, elle s'est remariée. Et elle m'a dit " tu vas voir chérie, tu vas bien t'amuser avec lui. " Et moi je l'ai cru, j'ai cru qu'il était vraiment gentil et qu'il voudrait bien jouer avec moi comme mon papa le faisait. Et quand, une semaine après, il m'a emmené dans ma chambre en me disant qu'on allait jouer ensemble, j'y suis allée de bon coeur. Mais-Mais...

Je me coupa quelques secondes pour pleurer, tandis que je sentis Aurélien se crisper sous moi.

- Mais, il-il a commencé à me déshabiller et à me-me toucher. Et...

Ma voix était coupée de sanglots ce qui rendait la tâche encore plus difficile.

- Et il m'a violée.

J'explosais en sanglots, tandis qu'Aurélien m'incitait à me calmer.

- J'avais que 11 ans.

La précision de mon jeune âge me fit rendre compte de la gravité des choses.

- Et ensuite, quelques jours après, il a recommencé mais avec un ami. Et puis c'était parti : il me prostituais et je me faisais violer par des inconnus,par des hommes différents plusieurs fois par semaine, par lui, par plusieurs hommes en même temps. Certains m'attachaient, d'autres me frappaient. On m'a même déjà endormie à l'ether parce que l'homme ne voulait pas me voir pleurer. Et ça a duré pendant 7 ans. Et puis pendant tout ce temps, je me faisait battre par ma mère, parce que selon elle, je criais trop fort, je l'empêchais de regarder la télé ou de faire d'autres trucs.

Je me laissa aller contre Aurélien, je laissa couler mes larmes.

- C'est pour ça que j'ai peur des gens, de tout, de...
- Je sais...
- J'ai constamment peur, j'ai peur que ça recommence. Et quand quelqu'un, autre que toi, est trop tactile avec moi, ça me remonte des mauvais souvenirs. Et quand on hausse trop la voix, j'ai l'impression qu'on va me frapper ou me violer.
- Je te ferais jamais de mal. Et c'est pareil pour la petite bande, tu peux avoir confiance en eux, d'accord?

J'hocha la tête.

- J'ai envie de mourir.
- Non... dis pas ça, je vais t'aider à aller mieux d'accord ? Je suis là pour toi ma belle. Je te lâche pas.

Long chapitre de révélations, vous allez maintenant en comprendre plus sur le comportement de Jude!

Paradis [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant