Chapitre 23

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Pdv Aurélien

On avait pas vraiment dormi cette nuit là. Je n'avais finalement pas pu la voir envahi par ce plaisir tant fantasmé de ma part, ma femme avait pris peur quelques minutes après s'être déshabillés. Conscient que c'était difficile pour elle, j'avais pris le temps de la rassurer pour qu'elle arrête de culpabiliser. On avait donc passé la nuit dans les bras de l'un et de l'autre, laissant nos main se donner à des actes de tendresse et non à des actes charnels. Peau contre peau, corps contre corps. Je n'étais pas frustré, bien au contraire, j'avais été heureux de retrouver la femme que j'aime, de pouvoir l'observer, la toucher, lui parler toute la nuit. Et cette tendresse ne nous avait pas quitté de toute la journée, passant la matinée au lit, puis dans la fameuse baignoire que nous avions quand même testé de la manière normale, l'après midi, nous étions descendus sur la plage pour voir les fameuse falaises, prendre milles photos et faire tremper nos pieds dans l'eau tiedie par le soleil harassant de ce mi juillet, regrettant de ne pas avoir pris nos maillot. Cette tendresse nous avait pas quitté non plus l'après midi car nous l'avions passé l'après midi collés à ne cesser de se câliner et de s'embrasser comme un couple récent d'adolescents. Mais la réalité était très vite, trop vite revenue. Quand, une fois rentrés à Caen nous avions retrouvé Abbygaëlle qui ne cessait de pleurer dans les bras de sa marraine visiblement fatiguée. Cela n'avait pas cessé une fois rentrés chez nous, et Jude était redevenue très vite maussade, distante et froide. Le retour à la réalité avait fait très vite déchanter.

Abbygaëlle semblait vouloir se tenir le plus éloigné de moi et refusait que Jude la pose, l'ayant contraigné à la garder dans les bras toute la soirée. Je n'avais même pas pu l'approcher puisqu'elle se remettait à hurler dès qu'elle sentait sa mère partagée.

Dans la salle de bain, je tentais d'étendre le linge sous la demande de ma belle, tandis qu'à côté de moi, elle tentait de donner le bain à la petite qui s'était mise à hurler dès qu'elle l'avait mise dans l'eau.

- Tu crois qu'il faut l'engueuler ?

Je m'arretais dans la chasse à la deuxième chaussette pour me tourner vers elles.

- C'est pas l'envie qui manque, mais ça va plutôt la traumatiser, non ?
- Elle me fait sacrément chier ta fille.

Je soupirais avant de prendre le relais et de lui dire d'aller se reposer en attendant qu'on mange. Et quand je continua à laver ses cheveux elle bloqua tous ses muscles, à la limite des spasmes et en devenant toute rouge, en continuant de pleurer et de hurler, bien sûr...
Inquiet et un peu perdu, je la sorti de l'eau, l'enveloppai dans une serviette et alla dans le salon chercher ma femme qui s'était, en fait, endormie. Je monta à l'étage, dans sa chambre et la posa sur la table à langer pendant que je portai mon téléphone à l'oreille.

- Allo maman ? C'est Aurélien.
- Coucou mon chéri, ça va ?
- Pas trop, je sais plus trop quoi faire avec Abby, depuis cet après midi, elle hurle tout ce qu'elle peut quand elle n'est pas dans les bras de Jude, je peux pas m'en approcher, là c'est moi qui ai fini de lui donner son bain et elle s'est mise à hurler puissance mille en devenant toute rouge et elle contracte tellement ses bras et ses jambes que c'est limite si elle a pas des spasmes.
-Faut pas que tu t'inquiète chéri, c'est juste qu'à 4 mois, un bébé ça a son caractère, qu'elle a décidé de vous faire tourner en rond. Mais ta chérie elle ne peut pas l'avoir dans les bras toute la journée, il faut juste pas que vous cédiez. Elle teste vos limites, il faut que vous lui montriez que, avec vous, ce n'est pas elle qui décide.
- Mais je fais comment pour la calmer ?
- Tu dois lui expliquer calmement que tu n'en a rien à faire et que ça ne marche pas avec toi. Que si c'est papa qui s'occupe d'elle, ça sera papa et pas maman et c'est comme ça, quand elle va comprendre que ça fonctionne pas, elle va s'arrêter. C'est juste que là elle vous sent tendus, elle arrive à vous énerver, comme ça elle va dans les bras de maman et ça marche.
-Mh... d'accord, merci...
- Tu sais mon chéri...je ne suis pas aveugle. La semaine dernière quand je suis venue prendre le café chez toi, j'ai bien vu que Jude n'allait pas bien. Et je pense que ça influe sur le comportement de la petite. Elle ressent toutes vos émotions chéri. Alors quand vous avez un problème, elle en a un aussi. Là sa maman ne va pas bien, alors inconsciemment elle a besoin d'être près d'elle pour se rassurer. Il faut que tu l'aides que ce soit pour elle, pour toi, pour votre couple mais aussi pour votre bébé.
-J'essaye mais c'est pas facile maman... Elle me parle pas beaucoup tu sais... Je ne sais pas trop pourquoi elle se sent mal.
- Je sais que c'est compliqué mon loup mais ça finit toujours par aller mieux, d'accord ?
- Merci maman, je vais te laisser je dois habiller la petite, en plus elle est sans couche, il va m'arriver des problèmes.
-Bon courage mon chéri, des gros bisous à vous trois.
-Bisous, bisous à papa.

Elle raccrocha et je me dépêchai de rhabiller la boule de nerf qui me servait de fille et la lit dans son lit avec des jouets et la laissa pleurer. J'allai ensuite sur le balcon de notre chambre pour fumer une clope en espérant qu'elle me calme un peu, ce qui ne fut, en réalité, pas le cas. Je m'installai dans le lit pour regarder un manga en attendant qu'il soit l'heure pour la petite de manger.






- C'est bon, elle dort...

Je l'entendis soupirer avant qu'elle se glisse dans le lit à côté de moi. Elle regarda l'heure sur son téléphone.

- Il est déjà deux heures' ! Elle va être crevée demain, ça va être encore plus chiant.

Elle soupira à nouveau, et je collai mon torse à son dos en passant mes bras autour d'elle, elle entremêla nos jambes.

- T'occupes pas de demain, dors, tu es fatiguée.

Elle se tourna pour être face à moi. Elle souriait faiblement malgré ses yeux embués de larmes qui menaçaient de couler. Je la rapprochai de moi, comme pour lui dire que j'étais là, et je la regardai m'observer. Elle remis une mèche de cheveux derrière mon oreille en ne quittant pas son petit sourire triste.

- Je t'aime.

Même après, bientôt, deux ans de mariage, mon coeur se mettait toujours à battre plus fort quand elle prononçait ces mots.

- Ça va aller chaton...

Elle me souria en tant que réponse et je la regardai s'endormir.

Paradis [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant