Chapitre 19 : Une renaissance. Partie 1.

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Deux vulgaires mois s'étaient écoulés depuis la mort de notre amie Eryn. Oui déjà deux mois. Après son décé, la prochaine sur cette "liste" aurait dû être moi mais, pour une raison que je continue d'ignorer, la mort n'est jamais venue me changer. Je dois bien vous l'avouer, je l'ai longtemps attendu, je l'ai même supplié de venir me chercher mais sans que nous puissions avec Holden, en savoir la cause, elle n'était apparut.

Vous devez sûrement vous demander pourquoi ? Pourquoi n'était-elle pas venue ? Pourquoi l'attendais-je avec tant d'impatience ? Vous savez, dans la vie, de nombreuses interrogations restent souvent inconnues même pour sois-même. Je l'attendais voilà tout.

Recroquevillée sur moi même, une odeur d'une transpiration envahissait mon être ne manquant quelque fois, de me décaler de certaine personne se trouvant à mes côtés. Tout en me décalant sur ma droite pour échapper à cette infâme senteur, je sentis l'odeur d'Holden s'emparait de moi. Il s'était la vanille, le même parfum que celui de Jude. Ahh Jude.. Qu'est ce qu'elle pouvait me manquer.. Je n'avais jamais eu, une relation aussi fusionnelle avec une autre personne que Jude. C'était la première mais aussi, sans doute la dernière. Cette tête brune savait me réconforter et employer les mots exactes pour sécher mes pleurs mais, à présent, qui serait capable de le faire ? Personne. 

Durant ces deux mois de douleurs, je parvenais à trouver seulement le sommeil en versant un nombre incalculable de larme sans qu'une personne ne puisse me les sécher. Jude, sache une chose, tu me manques.

Même si j'étais pris d'une énormément d'affection pour la concernée, ce n'était pas pour autant que je n'en avais pas envers les autres. Mais, comment vous l'expliquer ? Je pense que comme pour moi, vous devez ressentir la même chose. Il y a certaine personne qui compte plus que d'autre dans votre entourage, avec qui vous avez les bons délires et j'en passe mais voilà, avec les autres ce n'était pas pareil. Je n'étais pas aussi proche avec le reste du groupe qu'avec Jude. Je les aimais et leurs morts m'ont énormément affecté mais celle de Jude m'a anéanti.

Aborder le sujet d'Eryn ? Non, c'en est hors de question. J'ai en quelque sorte tué ma propre amie. Vous ne vous imaginez même pas la douleur que j'ai ressenti en voyant ce morceau de métal lui transpercer le corps. Vous savez, la nuit, il m'arrive d'en faire des cauchemars et même quelques fois de revivre ce même instant imprégnée de sa douleur.

Soupirant de fatigue, je sentis une main chaude me caressait le visage. Cette même main qui n'avait cessé de tenir la mienne pour ne pas que je me perdre à l'intérieur cet immense aéroport. 

Que fais-je ici ? C'est très simple. Avec Holden, cela était pour nous impossible de rester plus longtemps à l'intérieur de la ville où nos amis les plus proches étaient décédés. 

Où allions-nous ? Loin, très loin. Je ne m'étais chargée d'aucuns papiers, Holden s'était chargé tout. Au fond, je n'en avais pas le courage et le blond en avait conscience.

- On y est presque, on ne va pas tarder à y aller.

Ses mots me rassuraient tout comme sa voix au son plutôt grave. Il me faisait penser à Curtys. Oui c'est bien ça, Curtys.

Aujourd'hui 19 mars, avec Holden nous nous apprêtions à prendre pour la première fois de notre vie, l'avion. Avec Jude on avait ce projet, prendre l'avion, aller jusqu'au Mexique en passant pas le Japon et ne plus revenir, du moins ça s'était ce qu'elle voulait mais moi, pas exactement. Je tenais énormément à ma famille et partir sans rien leur dire, était quelque chose pour moi d'inconcevable. 

En y repensant, cette pensée me faisait rire. Partir sans rien dire ? Je rigolais de ma propre sottise. Ce que je m'apprêtais à faire était exactement le contraire de ce que je désirais. Je prendrais l'avion avec Holden sans connaitre la destination pour ne plus revenir dans mon pays natale. Partir sans rien dire était inconcevable pour moi ? Au final, je ne pense pas.

Sur ce rire quelque peu nerveux, je ne pouvais retenir mes sanglots, ma vue s'était floutée rendant ma vision peu claire. Au même moment, je sentis de long bras épais m'enlaçaient. Heureusement qu'Holden était à mes côtés sinon je crois que moi aussi, je me serais suicidée. Avec Holden, j'avais au moins un but, une raison de vivre même si celle-ci s'assombrissait de jour en jour mais, en lui, je voyais ce que je percevais en Jude.

- Ne t'inquiète pas je suis là Wren, avait-il marmonné tout en me caressant les cheveux.

Sur ce doux contact, qui laissa échapper quelques frissons, je vins essuyer à l'aide de ma manche droite, mes pleurs déversés sur mes joues pourprés.

- On recommence à zéro, on oublie cette vie et on en refait une autre, juste toi et moi.

Non pas que nous formions un couple, mais vous savez, quand vous voyez la mort d'un peu trop près, croyez-moi, vos liens se resserrent. Je ne comptais pas oublier ma vie précédente, non, loin delà, mais j'avais ce besoin d'en recommencer une autre. 

Cette population rendait pour moi, cet endroit invivable. Nous étions tous entassés les uns sur les autres et une seule envie me venait à l'esprit : partir le loin possible. Après cette attente qui m'était parue selon moi interminable, je sentis les bras d'Holden desserraient son emprise pour ensuite se lever me tendant pour la énième fois, sa douce main. 

- C'est l'heure, nous quittons désormais ce sol.

- Holden, quel âge j'ai ? 

- Bientôt 17 ans, me sourit-il avait de prendre ma main droite afin que je puisse me relever. Et moi ? 

- Bientôt 20 ans, lui répondis-je tout en me levant et lui rendant son sourire.

C'était notre code, savoir l'âge de l'autre afin de savoir si nous parlions à la bonne personne.

Les jambes tremblantes, je ne cessais de maintenir sa main de toutes mes forces pour que je ne perde sa trace. Il était désormais mon guide, mon tout, la seule personne en qui j'avais confiance. Ne cessant de marcher derrière ses propres pas,  je vis Holden s'arrêter ainsi que parler à un steward, plutôt mignon, puis passer quelques papiers tout en montrant nos passeports. Une fois ces actions terminés, ce même homme de son sourire charmeur nous laissa passer afin que nous puissions prendre cet avion attendant patiemment son décollage.

Papa, maman pardonnez moi.

Un jeu dangereux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant