|3 - T E L Y R I A - 3|

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La jeune fille se réveilla en sursaut. Quel drôle de rêve ! On aurait dit une de ces histoires fantastiques qu'elle lisait lorsqu'elle s'ennuyait. Elle se rappelait en avoir terminé une la veille, ce qui expliquait cet étrange songe. Pourtant, elle avait eu la description entière du dénommé Rhys. Même si son subconscient avait pu monter un scénario avec les informations qu'elle avait accumulées des récits fantastiques, inventer un personnage de toutes pièces semblait vraiment improbable. Mais sa course avait bel et bien eu lieu. D'ailleurs, elle ne se rappelait plus avoir gagné, ni franchi la ligne d'arrivée. Etait-elle seulement rentrée chez elle ? Elle n'en avait aucun souvenir. C'est à ce moment qu'elle prit conscience du lieu où elle se trouvait. Les murs étaient blancs, l'atmosphère froide. Pas besoin d'en savoir plus pour comprendre qu'il s'agissait là d'une chambre d'hôpital.

Hein ?

Elle vit une télécommande qu'elle s'empressa de prendre pour appeler une infirmière.

« Merde !»

Effectivement, la télécommande de la télé n'allait pas vraiment lui être utile. Elle chercha donc et en vit une accrochée au lit. Cette fois, pas de doute, c'était la bonne. Ou pas. Les boutons indiquaient des flèches et des rectangles. Elle ne chercha pas à comprendre et appuya sur un d'eux quand... Elle sentit ses jambes se lever. Effectivement, cette fois-ci c'était la télécommande du lit. Elle s'apprêtait à la poser pour continuer ses recherches quand elle remarqua un bouton avec un personnage. Elle appuya dessus et quelques minutes plus tard la porte de sa chambre s'ouvrit.

« Bonjour! Vous êtes réveillée depuis longtemps?

- Hum non, je viens de me réveiller. »

Bah quoi? C'est vrai à 5 minutes près.

« D'accord! Comment tu te sens?»

Quel étrange infirmier, passer du vouvoiement au tutoiement...Bref, elle n'allait pas s'en plaindre, elle détestait le vouvoiement.

« Ça va. Je fais quoi ici?

- Oh, tu ne t'en rappelles pas évidemment. Une voiture t'as renversée et ça fait 5 ans que t'es dans le coma.»

La jeune fille s'étrangla.

« Que- QUOI?!

- Je blaguais ne t'en fais pas. Après avoir gagné la course, félicitations d'ailleurs, tu t'es évanouie en plein sur la piste. Mais ce n'est rien d'inquiétant, ne t'en fais pas. C'était surement dû au stress et au soulagement. À moins que... Tu t'es dopée ? Je ne comprendrais jamais les sportifs qui se dopent. À quoi bon gagner si tu sais que c'est pas grâce aux efforts que tu as fourni? Vraiment, je-

- Je ne me suis pas dopée, merci.»

Décidément, cet infirmier parlait beaucoup trop, et il commençait à lui donner mal à la tête.

« Est-ce que je peux rentrer ?

- Oh euh oui bien sûr, désolé de t'avoir ennuyée...»

Elle ne prit même pas la peine de répondre et se leva puis prit ses habits posés sur une chaise. C'était ceux dans lesquels elle avait couru, mais à choisir entre sortir à Paris en blouse d'hôpital à moitié nue ou en tenue de sport pleine de sueur, elle préférait puer.

« Je peux me changer ?

- Oui, mais cette chambre n'a pas de salle de bain.

- Pas grave, je me changerais ici.

- D'accord.»

Voyant qu'il ne bougeait toujours pas, elle lui lança un regard exaspéré.

« Oh tu veux que je sortes... Oui. Je suis bête. J'y vais.

- Merci.»

Elle se changea rapidement puis sortit de la chambre pour retrouver son meilleur ami (Notez l'ironie.)

« Quoi encore ?!

- Hum avant de partir tu dois remplir un formulaire à l'accueil... Et il ne me semble pas t'avoir vue en possession d'un téléphone, ni d'aucune affaire personnelle, tu veux pas appeler quelqu'un pour venir te chercher?

- D'accord.»

Elle lui tendit la main. Il la regarda sans trop comprendre puis s'apprêta à la serrer.

« Mais non bon sang, passes moi ton portable !»

Cet infirmier pas plus malin qu'un pied commençait vraiment à lui taper sur les nerfs. Comment avait-il eu son diplôme en médecine avec un cerveau pareil?

« Euh je pensais plutôt que tu demanderais à téléphoner à l'accueil, c'est gratuit-

- Écoutes. J'en ai rien à foutre de ton accueil ou de ton formulaire, je suis fatiguée et je veux rentrer chez moi. Est-ce que je peux avoir ton portable pour appeler ma mère ou je rentre à pied?

- Mais-»

Trop tard, elle était déjà partie. Cet infirmier était plus lent que sa grand-mère, elle allait pas attendre qu'il lui donne son téléphone toute la journée !

Après 3 étages et une bonne dizaine de portes, elle finit par être dehors.

Elle reconnut la rue dans laquelle elle se trouvait, c'était pas loin du stade où avait eues lieu les qualifications. Elle décida donc d'aller y faire un tour histoire de parler à son coach une dernière fois étant donné qu'elle n'allait sûrement plus le voir si elle partait rejoindre l'équipe olympique.

Les Mondes ParallèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant