Les Mondes Parallèles

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« FAIRE QUOI?!»

Arya n'en revenait pas. D'accord elle se sentait concernée par le royaume des elfes, d'ailleurs beaucoup plus qu'elle ne le devrait, mais faire ce que Lucy lui demandait?

«Ce n'est pas grave si tu veux pas, je te comprends totalement. J'y arriverais seule ne t'en fais pas.»

Malgré ses paroles, Lucy était énormément déçue, Arya le sentait. Elle masquait sa déception derrière un grand sourire chaleureux.

« Attends !»

En mettant de côté toute la réticence qu'elle éprouvait, Arya savait qu'elle ne pouvait pas lâcher Lucy. Si elle y allait seule, c'était clairement du suicide! Non pas que ça la peinerait beaucoup, qu'on soit clairs, Arya n'aimait personne. Mais elle appréciait tout de même Lucy, son père et Willow.

Sa mère, elle lui accordait un avis mitigé. Elles avaient toujours été odieuses et envieuses l'une envers l'autre. Arya enviait la vie réussie de sa mère, calme et posée, tandis que Wilhelmina enviait la jeunesse et la beauté de sa fille. Ça n'avait jamais été fort entre elles, et ce, depuis la naissance d'Arya. Comme si elles étaient faites pour ne pas s'entendre. Mais Arya appréciait énormément son paternel. Il avait toujours été présent pour elle, et lui avait inculqué l'art de ne pas montrer ses sentiments. En fait, ils étaient les mêmes tous les deux. Ils évitaient de s'attacher, et ne faisaient confiance à personne en dehors d'eux-mêmes.

Franck était d'un naturel calme et stoïque, et Arya le respectait énormément pour cela. Jamais elle ne l'avait vu verser une larme, même lors de ses disputes violentes avec sa femme. Oui, ça n'allait plus entre le couple qui autrefois s'aimait d'un amour immense, mais ça ne l'affectait pas plus que ça. Elle ne considérait pas vraiment ses parents comme un couple aimant qui avait voulu avoir un enfant. Elle considérait sa mère comme une femme froide et sérieuse et son père pour son entraîneur, dur et intransigeant. C'était lui qui avait fait d'elle la femme qu'elle était à présent, forte et insensible. Elle lui en était extrêmement reconnaissante.

Quant à Willow, c'était plutôt simple. Depuis la primaire, elle était toujours restée aux côtés d'Arya, et ce même si cette dernière la chassait. Elle ne comprenait -et ne comprends toujours pas- comment la jeune fille avait bien pu lui rester fidèle toutes ces années. Et puis, au bout de quelques mois elle s'était habituée à sa présence. Elle ne la considérait plus comme un pot de colle mais comme une amie fidèle et loyale. Mais pourtant Arya ne lui avait jamais rien donné en retour. Elle tolérait sa présence, et elle jugeait que c'était assez. Jamais les deux filles ne s'étaient disputée, ou même brouillées. Willow semblait vivre dans son ombre, et ça ne la dérangeait pas. Leurs conversations n'étaient également pas celles de meilleures amies, leur silence ne les mettant jamais mal à l'aise. Arya avait révélé le moins de choses possibles à Willow, malgré l'attachement de la brune pour sa personne, elle ne lui faisait pas confiance. Elle ne faisait confiance à personne. Son père le lui avait appris bien assez tôt. Mais ce n'était pas le moment d'y penser, elle devait réfléchir au plan de Lucy. Il était risqué, et si elle y allait seule, Lucy était sûre d'y laisser sa vie. Arya savait qu'elle en était consciente, mais elle était prête à donner sa vie pour sauver un royaume de son horrible Roi.

Au fond d'elle, Arya savait que Lucy ne lui avait pas tout dit. Elle semblait vraiment déterminée, et avec les informations qu'elle avait données, il semblait invraisemblable qu'elle veuille aller si loin, elle qui semblait être une personne douce. Arya ne pouvait pas laisser Lucy mourir, et son fils grandir sans mère. Tout enfant avait besoin de sa mère, et même si ça lui coûtait de l'admettre, elle avait toujours voulu rendre fiers ses parents. Malgré leurs remontrances, Wilhelmina avait toujours pris soin de sa fille, notamment ce jour tragique à partir duquel avaient commencé les disputes du couple.