Eté

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Les heures et les jours glissent sur ma montre. Le soleil chauffe ma peau tout le jour et des draps couvrent mes songes. Les matins, le jardin est éclairé de rayons pâles et laisse sur mes habits l'humidité des heures passées. L'herbe fraîche caresse mes chevilles et les pierres coupent mes pieds indolores. La montagne est endormie à l'aube. Des oiseaux disparaissent dans les arbres et même si la nature paraît calme, elle ne l'est pas. Des buissons cachent des corps. La terre est décomposée et morte sous moi. La vie gazouille et perse ma peau par tous ses pores. Je rentre au jardin quand la montagne a fini de s'éveiller et que les herbes s'assèchent. L'aube est déjà morte et les heures passées sont irrécupérables ; à demain peut être. L'après midi est trop étouffante et laisse sur mes joues un goût salé. Le bruit du silence du jardin me tétanise, jusqu'à la tombée de la nuit. Là, je veux remonter le temps, jusqu'à l'aube, où rien n'atteint et où le jour est inachevé. Les roses ferment leur bouton pour se protéger des rêves menaçants qu'apporte la nuit. Mes draps glacés accueillent ma peau chauffée par le soleil et mes songes me brulent à nouveau, jusqu'au matin.

Récit de cette inconnueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant