La Compagnie Solitaire- Prologue-

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Ils entrèrent un par un dans cette grange méconnue. Eux qui avaient voyagé des jours durant dans les Terres Sauvages avec la faim et la peur au ventre. Un peu de réconfort et une bonne pitance leur était d'une nécessité absolue, car la fatigue pesait sur eux tel un bossu, n'arrivant pas à se débarrasser de son fardeau.

Alors ils s'essuyèrent les pieds plein de boue fraîche sur une peau de bête et passèrent la porte tout en regardant ce qu'il se tramait dans cet établissement peu visible de l'extérieur due à la végétation verdoyante de ce beau mois de mai.

Le chevalier, du haut de ses six pieds regarda d'un œil méfiant les quelques personnes qui étaient dans cette grange. Quarte de ces personnes aux attraits de paysans jouaient aux cartes dans un coin autour d'une table et des chopes vides tandis qu'au au niveau d'une cheminée de pierre se tenaient deux gaillards qui  étaient armés tel des gardes provinciaux, portants des hauberts de maille ainsi que des tuniques de laine, et leurs épées étaient posées sur un accoudoir. Ils regardèrent ce vieux chevalier rentrer comme si ils virent un étranger ou un mutant, car ils froncèrent les sourcils en le voyant. Le chevalier affirmait sa carrure imposante et impératrice due principalement à son armure de plaque qui le recouvrait de la tête aux pieds.

Seule sa tête était reconnaissable, laissant apparaître le visage fatigué d'un vieux guerrier avec la peau ridée, la barbe et les cheveux longs aussi blancs que de la neige des étendues glacées du Nord.                                                                                                                                                                                  Mais ce qui interpella les autres occupants de la grange était sûrement l'énorme cicatrice sur la joue gauche de ce dernier. Elle descendait droite comme un piquet du haut du crâne jusqu'à son menton barbu, pour ainsi finir sur des yeux verts et cernés ainsi qu'un nez rond et volumineux. On aurait dit un Nain des montagnes due à la proportion de son appareil nasal. Le vieux chevalier acquiesça un revers de la tête à toute l'assemblée, sincère mais amical. Tandis que derrière lui, arrivèrent ses compagnons de toujours.

D'abord sans discrétion arriva Karl, un jeune homme aux traits peu attirants portant en guise de vêtements une tunique de lin et une corde comme ceinture. Le tout avec une épée qui lui parcourait le dos. Karl dépassa le vieux chevalier d'un bon pas tout en grattant son nez et s'affirma malgré sa petite taille qui ne dépassait pas les épaules larges de son vieux compagnon. Son physique courbé et maladif n'inspirait pas la sympathie et les deux gardes devant la cheminée l'avaient bien remarqué. Karl avait comme on dit couramment « une tête à claque » et il ne s'en cachait pas, car le regard de défi qu'il lança aux gardes l'amusait au plus haut point. A tel point que le chevalier posa sa main gantelée sur son épaule, dans le but d'éloigner Karl si jamais il faisait trop le débile de service. Mais cet échange de regards fut soudainement coupé par la venue d'un troisième compagnon.

C'était une créature aussi large que haute, qui peinait à rentrer dans la grange due à sa taille et à sa carrure monstrueuse d'Ogre des forêts. En effet cette créature à la peau verte, habillée d'un sac à patate se tenait derrière ses amis en regardant le plafond, un peu plus haut que lui. La créature  reniflait allègrement, à cause d'une bonne odeur de côtelette qui stagnait dans la pièce.

Ce monstre nommé Igor par ses compagnons fit baisser les yeux des gardes et s'imposa comme la curiosité de la grange, car tout le monde avait eu un soubresaut dès que rentra ce monstre, dévisagé par un ventre vert plus que volumineux, des jambes recroquevillées dans son pagne, de longs bras épais tel des troncs d'arbre et une tête aussi affreuse que ridicule due à son nez qui ressemblait à un chibre. Il possédait des yeux tout ronds, des joues garnies en matière grasse avec des oreilles pointues ainsi qu'un minuscule front qui se terminait en ovale, faisant contraire à son énorme mâchoire carrée et son double menton qui cachait son cou, pour ainsi découler sur un corps extrêmement imposant d'au moins six-cent livres.

Chroniques d'Ogerland-La Compagnie Solitaire-Where stories live. Discover now