Retour de l'enfer

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Kirishima

Je me dirige vers la salle de classe comme tout les matins, la tête baissée, en traînant des pieds avec les mains enfoncées dans mes poches. J'entends d'ici Aïzawa-sensei me faire des remarques à cause de mon retard. Ah bah non, j'entends vraiment notre prof donner des instructions. Il est en plein milieu d'un attroupement et ce sont visiblement des élèves vus leurs tenues.

Mon portable se met à sonner alors que je m'approche pour voir l'origine de cette cacophonie. Je décroche et Denki parle à l'autre bout.

- Eiji t'es où ?

Je me demande ce qu'il se passe. Il ne m'appelle pas souvent et jamais avec cette voix essoufflée voire paniquée. Puis en général il commence par bonjour quand même.

- Bonjour Denki moi je vais bien et toi ? Mais t'es pas en cours ? Dis-je.

- Eiji répond !

- Oh ça va, si on peu plus rigoler ... Je suis devant le bâtiment. Il y a un attroupement, je vais voir ce que c'est. Pourquoi ?

J'entends d'autres voix à travers le combiné.

- Ne viens pas ! Eiji ne vient pas. Dit-il avec une sorte d'urgence dans la voix.

- Pourquoi ? Dis-je sans m'arrêter. Tu y es ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Qu'est-ce qu'il y a ici qu'il ne faut pas que je vois ? Je joue des coudes pour atteindre Aïzawa-sensei, qui est débordé par les évènements, et l'origine du regroupement. Denki me répète de ne pas venir mais je ne l'écoute pas et demande à Eraserhead ce qu'il se passe. Je veux savoir ce qu'il se passe encore.

Mais, avant même qu'il n'ai pu me répondre, je lâche mon téléphone sous le choc de ce que je vois tandis que celui ci va s'écraser au sol sans que personne ne s'en rende compte. J'entends vaguement Denki m'appeler une nouvelle fois mais il est rapidement estompé par un son strident que moi seul peux entendre. Je suis secoué par quelqu'un mais je le sens à peine. Je me déconnecte peu à peu de ce qui m'entoure. Pourquoi ? Parce que Katsuki, mon pote, mon meilleur pote est attaché à la façade du bâtiment par les bras, inconscient et que chaque centimètre de sa peau est recouvert de lacération, de brûlure ou d'hématome.

J'ai honte. J'ai honte d'avoir été en colère contre lui, de l'avoir insulté pendant qu'il se faisait torturer.
Je baisse les yeux et vois Izuku, terrifié en train de pleurer. Quel ami pitoyable je fais.

Je suis resté là debout jusqu'à ce que les ambulanciers arrivent. La foule a fini par se dissiper et les profs, qui nous ont laissé la journée de libre, par partir. Aizawa m'a quand même conseillé de rentrer avant de s'en aller. Il n'est plus resté que moi et Denki qui m'attendait.
Je suis resté là, à fixer les traces de sang pour être sûr que je n'ai pas rêvé et que j'ai bien vu ce que j'ai vu.

La main de Denki vient se poser sur mon épaule.

- Denki ?

- Oui ?

- On a bien vu la même chose ? Dis-je, la voix blanche.

Il hoche la tête.

- Vient on y va. Dit-il. Tu te fais du mal à rester là.

- Je vais rester encore un peu ... Dis-je en m'asseyant. J'ai besoin de réfléchir à ... Ça.

- Alors je vais rester avec toi. Dit-il en s'asseyant à son tour et en posant sa tête sur mon épaule.

On dira ce qu'on veux, ça fait du bien d'être soutenu.
Je ne sais plus trop quand, les larmes se sont mises à couler silencieusement, et Denki s'est contenté de m'attendre jusqu'à ce que je veuille m'en aller.

Can you live without me ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant