Retour à la normale

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La sonnerie retentit et la plupart des élèves de la 1-A se précipite vers le réfectoire. Deku hésite à m'attendre mais je lui fait signe de ne pas le faire alors il s'en va avec les autres. Je me dirige vers le bureau d'Aizawa-sensei qui range des feuilles tranquillement. J'attends qu'il ai terminé, ce qui arrive quelques secondes plus tard. Il lève les yeux vers moi, pose ses fiches et se met à me parler.

- Tu es revenu.

Il marque une pause. C'est un constat et pas une question. Il reprend.

- Pourquoi ?

Comment ça pourquoi ? Je ne vois pas ce qu'il espère que je lui réponde le gnocchi.
Voyant mon incompréhension il reprend la paroles.

- Je reformule. Tu es revenu parce que tu te sens prêt à revenir ou pour t'occuper l'esprit afin de ne pas penser à une chose en particulier ?

J'hésite un peu. Ce n'est pas vraiment l'un mais pas vraiment l'autre non plus. En fait je suis revenu pour Deku mais passons.

- Un peu des deux. Dis-je tandis qu'il hoche la tête comme s'il le savait déjà.

Il me fixe quelques instants avant de poursuivre.

- Je ne pense pas que tu répondras à mes questions donc je ne t'en poserais qu'une seule.

Je hoche la tête comme pour donner mon approbation bien qu'il n'en ai pas besoin.

- Est-ce que tu as fait ou dit quelque chose qui mettrait la sécurité des élèves de Yuei en danger ?

J'aurais dû m'y attendre. Que se passera-t-il si je lui dis ? Je serais exclus ? Renvoyé ? Mais je préfère être honnête. Quitte à avoir mis mes camarades en danger autant essayer de rattraper ça.
J'acquiesce en guise de réponse à sa question.

- D'accord tu peux y aller. Dit-il.

C'est tout ? Je ne suis pas exclus ?

- Quoi ? Dis-je surpris.

- Tu peux aller prendre ton déjeuner. Il faut qu'on discute de ton cas avec les autres professeurs mais je doute fortement que tu sois sanctionné puisqu'au vu de ton état, quoi que tu ai fait, tu ne l'as pas fais de ton plein gré. Si tu me disais ce qu'il s'est passé ça nous serait utile mais je ne peux pas te forcer et Midoriya est muet comme une carpe à ce sujet.

Je le regarde étonné tandis qu'il me fait signe de déguerpir. Je finis par tourner les talons et sort de la salle. Je m'attendais à pire.

Je gravis l'escalier qui mène au toit, ouvre la porte et sort du bâtiment, me retrouvant sur celui-ci. Je m'installe comme à mon habitude, de l'autre côté de la barrière de sécurité et les jambes pendantes dans le vide puis commence mon repas.

Je fixe l'horizon en me remémorant l'emploi du temps. On a sport dans une heure et au vu de la chaleur étouffante je ne vais pas pouvoir cacher mes cicatrices sous ma veste bien longtemps sinon je vais cuire, littéralement. Tout en mangeant je vois ces dernières dépasser de mes manches. Le plus glauque c'est que je me souviens de chacune d'entre elles, de comment elles ont été faites et de la douleur qu'elles m'ont procurée. Je pourrais les retracer les yeux fermés tellement le souvenir de l'insupportable douleur qu'elles m'ont causée est marqué au fer rouge dans mon esprit.

En parlant de marquage, je me rappelle que la pyromane m'a gravé quelque chose sur la nuque. Un frisson d'horreur remonte le long de ma colonne vertébrale. Je ne suis pas sur de vouloir savoir de quoi il s'agit, si cela a une signification quelconque.

Je baisse mon regard et observe les élèves passer en bas, au pied de l'établissement. Ils ne me voient, ils ne savent même pas qu'il y a quelqu'un. Les seuls susceptible de savoir que je suis ici sont Deku et la tête d'orties. D'ici je peux voir sans être vu.

Can you live without me ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant