Chapitre 4

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Mais quelle idée de rentrer dans cette pyramide ? Pourquoi fallait-il toujours que les pires des plans soient les leurs ? Comment pouvait-on croire, franchement, qu’aller dans un édifice vieux de plusieurs millénaires pour trouver un livre magique qui raconte le présent était une bonne chose ?

Voilà les questions qui tournaient en rond dans l’esprit de Marinette. Esprit complètement submergé par l’odeur infecte qui régnait ainsi que par les nombreuses toiles d’araignée qu’Adrien et elle devaient pousser pour avancer, ne serait-ce que d’un pas. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne perdait espoir. Si l’Alystory était nulle part, ce nulle part était ici.

En tous cas, il le fallait. Ils étaient déjà fatigués au bout de trois bons quarts d’heure à avancer sans rien trouver. Du moins, sans compter des hiéroglyphes, des araignées, des chauves-souris, et des statues de dieux qu’ils ne reconnaissaient même pas.

Des divinités à moitié chat, aigle, serpent, mais également poule et grenouille. Adrien les contemplait tout en avançant et était émerveillé par tant de beauté. Marinette voyait de moins en moins où cette quête allait les mener – mais voir Adrien content d’être ici, malgré tout, lui réchauffait le cœur.

Littéralement. Elle voyait de moins en moins car la lampe-torche que le jeune homme avait emportée n’avait plus de piles. Ils se retrouvaient donc dans le noir, dans un couloir assez étroit sans rien pour les éclairer.

Comme ils s’étaient transformés, Adrien avait la capacité de voir dans l'obscurité. Il prit donc la main de la jeune fille et la guida le long de ce couloir sans fin.

Enfin non, il n’était pas sans fin, mais ils n’en voyaient pas le bout.

C’était long. Interminablement long et épuisant.

Épuisant car ils ne faisaient que marcher, déplacer des pierres pour former un passage, et marcher de nouveau. Rien d'intéressant. Le fait de ne rien voir créait également un sentiment de non-vie chez Marinette.

Adrien lui demandait toutes les cinq minutes de s’arrêter. Soit parce qu’il y avait un obstacle, qu’il se chargeait seul d’enlever, aussi difficile que cela fût à certains moments, soit parce qu’il avait vu quelque chose d’intrigant qu’il s’empressait de décrire.

Mais être dépendante de quelqu’un, même d’Adrien, était une épreuve compliquée pour la demoiselle. Elle ne pouvait rien faire, elle était bloquée. Complètement à la merci du jeune homme. Ce n’était pas un problème de confiance, loin de là, elle lui donnerait sa vie s’il le voulait. Non, c’était un problème de dignité.

Ladybug dépendante de Chat Noir. Certains auraient bien ri, et pourtant, c’était exactement ce qu’il se passait. Marinette s’en voulait de penser ainsi. Ils étaient égaux, indispensables l’un à l’autre, inséparables. Elle se sentait mal d’avoir des idées égoïstes. Elle ne voulait plus être faible.

Ce fut à ce moment-là qu’Adrien lui dit une nouvelle fois de s'arrêter, sur le ton de l'espoir. Notant le changement dans sa voix, Marinette releva la tête, comme si elle voulait voir elle aussi ce qui se passait. Le jeune homme lui dit simplement qu’il y avait une porte devant eux.

Une porte en bois noir, bien plus massive que celle de l’entrée principale. Elle n’avait rien d'égyptien, c’était très étrange.

Il y avait de nouveau des inscriptions, mais ce n’étaient pas des hiéroglyphes. Les héros faisaient face à un autre langage qui était très clairement différent de celui qu’ils avaient côtoyé toute la journée. Les écritures ressemblaient bien plus à des lettres que les schémas égyptiens, mais elles n’étaient pas lisibles pour autant.

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