Merci à ma petite sœur sans qui l'idée de ce livre n'aurai jamais germée dans mon esprit ______________________________________
-Debout ma chérie il est temps de se lever !Je regarde mon réveil... 06h55 comme à mon habitude, je me lève en trainant des pieds jusqu'à mon placard, j'ouvre la porte je prends un t-shirt, un caleçon, un pantalon et mon bonnet... j'ai toujours portée un bonnet, je me sens seule quand je suis dedans et personne ne peux m'atteindre, je me dirige alors vers la salle de bain et prend ma brosse à dent, c'est la bleu, elle est toujours là, placée à côté des deux autres brosses à dent dans ce verre avec cette inscription « fête de la soupe » dessus qui reste collée inlassablement.
-Dépêche-toi ma puce le petit déjeuner est servit ! Tu dois y aller dans 20 minutes !
Dans 20 minutes, comme tous les matins 20 minutes encore pour préparer mon sac, prendre mon petit déjeuner : croissant décongelé de la veille, jus d'orange et un lait que ma mère tente tant bien que mal de conserver le plus longtemps possible, et ça se sent. Je liste alors... sac fait, petit déjeuner pris plus que mes chaussure mon blouson et c'est repartit. Il est 07h28, mon bus est dans 4 minutes. 2 minutes pour monter la côte et 2 longues minutes encore à attendre ce bus à cet arrêt avec un simple panneau et ce cerisier qui tente tant bien que mal de pousser au milieu de ce magma visqueux de quotidien. Souvent je me demande pourquoi je suis là et surtout que ce cache-t-il derrière la montagne... je déteste cette ville, ces grand immeubles en pique de partout et ce flux de voitures régulier, interminable et surtout, de cette montagne qui nous entoure... ce massif rocheux... personne n'est jamais sorti, on ne peut pas me dit-on ou alors ils viendraient... « Ils » je ne sais pas qui ils sont mais je sais que tous les soirs avant que le soleil se couche, on doit leurs chanter une chanson, toujours la même, et que l'on récite lentement les yeux fermés... les yeux fermés, toujours, jamais il ne faut les ouvrir pendant que l'on chante, jamais on ne m'a raconté ce qui arrive à ceux qui ne ferment pas les yeux et a ceux qui ne chantent pas. Tout ce que l'on sait, c'est qu'ils disparaissent. Le bus vient à peine d'arriver que j'ai déjà envie de retourner chez moi et me vautrer sur mon canapé, zapper mes devoirs et ne pas penser à mon futur, juste essayer de me vider l'esprit. A peine monter dans le bus que je repère déjà ma place, au fond à droite, près de la vitre, du côté des montagnes que je ne peux que voir. Et voilà encore ces crétins au fond du bus qui parlent fort et mettent de la musique... ils ne peuvent pas juste se taire ? C'est trop demander du silence ? Bien sûr c'est ce que je pense à chaque fois mais je sais très bien qu'une fois arriver devant le lycée je n'aurais qu'une envie, que le bus ne s'arrête pas et que l'on continue la route, et que l'on sortent de ce trou a rat, aller voir la Plaine de Tout, La Plaine de Tout, c'est comme ça que l'on appelle l'autre côté.. On ne sait pas à quoi ça ressemble mais pour nous c'est tout ce qui peut avoir de meilleur que de rester coincé dans cette ville.
Et voilà, le lycée, un gros bloc de béton noir et rouge avec une pendule pendue a une poutre qui sort on ne sait pourquoi du bâtiment. Bien sûr je ne dis pas que les études ce n'est pas important, juste que si je voulais le faire quelques parts, ce serait n'importe où sauf ici. Pendant la journée il ne se passe jamais rien de palpitant, ce matin comme tous les jeudis matins, le premier cours de la journée c'est français, je n'ai jamais particulièrement adoré le français mais j'ai toujours adoré le prof, c'est un grand homme aux cheveux gris en batailles, avec une barbe tout aussi grise, un regard profond et sincère et en même temps, il émane une certaine familiarité avec les gens, on peut lui parler sans crainte de se faire engueuler pour un oui ou pour un non. Je crois qu'il m'apprécie aussi j'ai toujours était bonne en rédaction et en poésie, même si je suis un peu l'ennemie numéro un de tous les fans d'orthographe. Les cours de la matinée passent tranquillement sans encombre pour moi même si ils sont toujours aussi ennuyants.
L'heure de la cantine arrive elle aussi, je mange toujours seule. Je n'aime pas la cantine, pas spécialement pour la qualité de la nourriture qui n'en est pas moins mauvaise mais à cause du bruit incessant qui y règne, un brouhaha de couverts qui s'entrechoquent, de gamins aux cris stridents et aux cascades de mots qui ne font que résonner dans la pièce. Le silence et pour moi la clé de la vie, je dis ça car je pense que sans silence on ne peut pas survivre, comment font les petits herbivores pour fuires leurs prédateurs si ils ne peuvent les entendre ? Après avoir tenté tant bien que mal d'avaler quelque chose vient la pause, un moment entre la fin de la cantine et la reprise, pendant cet instant, j'apprécie énormément mettre mes écouteurs et jouir du minimum de tranquillité qui s'offre à moi et rêver quelque peu, m'imaginer fuir d'ici, loin, ou encore tenter d'envisager un futur plausible que j'arriverais à supporter. Sonnerie stridente, retour du brouhaha, la pause est terminée, retour à mes longues heures à épuiser mon coude qui supportera ma tête lourde d'ennui et de pensées trop grandes pour mon crâne, et comme en reflet a ce matin, reprennent les cours de l'après- midi.
Cours, récréation, cours, c'est fou à quel point tout est schématisé, il y'a une méthode pour tout, une méthode pour écrire, une méthode pour jouer de la musique, une méthode pour dessiner, une méthode pour parler. Les ancêtres vous diront que les méthodes sont le « pilier de notre société », les « boulons qui soude notre structure ». Moi je dirais que les méthodes sont la colle qui englue notre liberté.
Dernière sonnerie de la journée, c'est enfin terminé, je peux retourner chez moi.
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Bonne Nuit
ParanormalJe m'appelle Meï, Le temps passe lentement on ne sait quoi faire sans arrêt l'ennui, la répétition, et cette insatiable envie de partir de l'autre côté, dans cette contrée sans fin... Derrière ces montagnes qu'est-ce qu'il y a ? Que se passe-t-il...